Les marques de motos sont-elles éternelles ?
Que ce soient les européennes Ducati, Triumph ou BMW, les japonaises Suzuki, Honda, Yamaha et Kawasaki ou l'américaine Hayley-Davidson, certaines marques de motos semblent traverser les âges de façon immuable. Le séisme KTM rappelle toutefois indiquer que nulle n'est à l'abri de la sortie de route. Ces mastodontes du marché moto sont-ils vraiment éternels ?

Les déboires de KTM secouent l'univers de la moto depuis maintenant plusieurs mois.
La situation du groupe autrichien, englué dans de très gros problèmes financiers, a tout de la piqûre de rappel pour les constructeurs.
Malgré une notoriété qui n'est plus à prouver et un nom qui résonnent à l'oreille de tous les passionnés de deux-roues, la firme de Mattighofen se retrouve aujourd'hui au bord de la faillite. Si nous laissons aux économistes le soin de nous expliquer le pourquoi du comment de cette situation dramatique pour tous les amoureux de la marque, et pour son personnel, la chute possible de ce colosse, finalement aux pieds d'argile pose question.
Les mastodontes du marché moto mondial ne sont plus à l'abri de rien, dans un monde volatil où tout va très vite (trop vite ?), où les stratégies à long terme peuvent être balayées en quelques semaines seulement et où la vérité d'un jour n'est jamais celle du lendemain.
Il paraît loin le temps où rien ne semblait arrêter KTM, la marque en vogue, qui allait jusqu'à conquérir le saint Graal, briller en MotoGP, après avoir mis dans sa poche les championnats de motocross du monde entier depuis quelques décennies.
Mauvaise gestion, ambitions et rêves de grandeur disproportionnés, la marque autrichienne, qui se retrouve avec un stock de motos aussi difficile à écouler (plus de 265 000 machines étaient en stock à la fin de l'année 2024) qu'esperluette à placer dans un texte, est plus que jamais dans le dur.
Qui l'eut cru ?
KTM et Harley-Davidson en situation difficile, à qui le tour ?
Une situation que l'on imaginait impensable, tant KTM profite d'une renommée mondiale, et de reins que l'on pensait plus solides que ce qu'ils n'étaient finalement.
Il suffit par ailleurs de jeter un œil à la situation de Harley-Davidson pour se rendre compte que KTM n'est finalement pas un cas isolé. La mythique marque américaine cumule également les difficultés financières depuis maintenant plusieurs années, même si son avenir ne semble pas en danger de mort imminent.
Néanmoins le symbole est fort. Personne n'est à l'abri, pas même ceux que l'on pouvait imaginer "intouchables".
Une marque peut-elle vivre uniquement sur sa renommée ? Suzuki l'a un temps cru, avec un immobilisme dans sa gamme qui a fait craindre le pire pour la firme d'Hamamatsu, qui a finalement su réagir à temps et retrouve des couleurs depuis quelques mois, et la sortie de modèles renouvelant son catalogue.
Tout sauf un hasard.
Et pourtant, l'innovation n'est pas synonyme de réussite, ce n'est pas Harley-Davidson, qui a investi des millions dans le développement de sa Livewire électrique, un bide commercial, qui dira le contraire.
L'émergence de nouvelles marques, majoritairement venues de Chine, la renaissance d'anciens constructeurs aux noms évocateurs (Moto Morini, Benelli, BSA, etc.), est également une nouvelle concurrence pour les firmes dites "historiques", qui ne peuvent désormais plus se contenter d'apposer un badge sur une moto pour qu'elle se vende.
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