Les injures préférées des automobilistes font très mal aux oreilles
Lionel Bret , mis à jour
Sur la route, les noms d’oiseaux circulent aussi fréquemment que les véhicules. Petit florilège des ignominies les plus proférées par les conducteurs.
Sur la route, le sentiment de liberté prône (64 % des automobilistes et des piétons, 65 % des cyclistes). Les usagers de le route se sentent si libres, qu’ils finissent par en oublier les règles primaires de courtoisie. " 67 % des Français déclarent prononcer des insultes sur la route principalement ", selon les résultats de l’enquête sur les violences verbales dans la société française et sur la route Étude d’opinion Viavoice pour la Macif et la Fondation Jean-Jaurès¹.
Tout à sa magnificence, l’automobiliste ne supporte guère " la présence de l’autre, et a fortiori ses incivilités ". Ces dernières lui apparaissent " comme des atteintes à ces libertés ". Les comportements à risque et la peur de l’accident qui en découle seraient les causes " immédiates " des violences verbales.
Selon l’étude, c’est bien au volant que l’on profère le plus d’insultes. Contre les autres voitures (57 %), les trottinettes (43 %), puis les vélo (47 %).
À l’inverser les conducteurs de trottinettes, les piètons et les cyclistes s’énervent en priorité contre les automobilistes. Chacun se sent dans son bon droit et entend bien le faire savoir à l’autre. « Les violences verbales, principalement sur la route, participent à un énervement, à un stress et à la mise en place d’un cercle vicieux devenant inévitable chez les usagers. " indique Alban Gonord, Directeur de l'engagement, Macif.
Les mots doux
De quoi les Français s’insultent ? L’enquête pointe onze références incontournables du vocabulaire charretier. En tête de liste : " Connard/Connasse " et " Con/conne ", respectivement employés par 48 % et 43 % des Français. " abruti " 31 % des Français et surtout par les plus de 50 ans (39 %) et " enculé " 13 % des Français dont 19 % d’hommes complètent le podium du verbe haut. Viennent ensuite " bouffon ", " salaud/salope ", " fils de pute ", " bâtard ", " tocard ", " pute " puis " pédé " (utilisé par 4 % des Français). À noter que 19 % des interrogé(e) s n'ont pas voulu livrer les mots qu'ils utilisaient le plus. Après un tel florilège (toute honte bue) le conducteur se sent-il soulagé ?
48 % des Français reconnaissent " se sentir mieux après avoir insulté quelqu’un ". Et d’estimer (toute honte bue) à 82 % " que ces violences ne permettent pas " de régler les problèmes ". Mieux 75 % ne les jugent " pas nécessaires ".
Comment y remédier
Si " Sur le moment ", beaucoup de personnes interrogées tentent de se maîtriser. Ils s’évadent par la musique (57 %) ou par la relativisation (53 %). Mais ces réponses sont immédiates… Sur le fond, 56 % des Français estiment possible de « faire de la prévention », pour sensibiliser et éviter ces « vaines tensions ». Pour les répondants, la prévention doit être assurée via l’éducation (auto-école, parents, stages, ateliers, formations) mais également avec davantage de contenus de prévention et de sensibilisation (campagnes publicitaires, spots TV…). Et un peu de modération, non ?
1 Les violences verbales dans la société française et sur la route Étude d’opinion Viavoice pour la Macif et la Fondation Jean-Jaurès, mai 2024.
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