Les concessionnaires Stellantis se désolidarisent de Carlos Tavares sur l'électrique !
L’INFO DU JOUR – Alors que le directeur général de Stellantis s’est opposé à son homologue du groupe Renault sur la nécessité de revoir à la baisse les objectifs de vente des voitures électriques en Europe, ses concessionnaires ne sont pas du tout d’accord. Ils le font savoir eux-même auprès de la Commission européenne.
Le directeur général de Stellantis Carlos Tavares. Photo MaxPPP.
Carlos Tavares n’est pas un grand fan des voitures électriques. Lorsque les instances réglementaires européennes ont commencé à pousser cette technologie alors qu’il venait d’arriver aux commandes de PSA lors de la précédente décennie, il l’avait fait savoir à de nombreuses reprises en prévenant que ces décisions risquaient d’avoir de lourdes répercusions pour l’industrie automobile du Vieux Continent.
Mais les instances réglementaires n’ont fait qu’accélérer depuis sur les mesures pour obliger les constructeurs automobiles européens (et ceux des autres continents) à accélérer fortement sur le développement des voitures électriques. Carlos Tavares, désormais à la tête d’un groupe largement converti aux voitures électriques (quelle que soit la marque concernée) rappelle régulièrement que toute sa stratégie actuelle découle de ces obligations amenées par la Commission européenne.
Et alors que les consommateurs ne répondent pas aussi bien que prévu sur l’offre des voitures électriques, dont les ventes stagnent depuis le début de l’année après une période prometteuse, le groupement des constructeurs automobiles européens (ACEA) propose d’alléger le cadre prévu pour les années à venir (et notamment les objectifs de CO2 qui imposent de vendre beaucoup plus de voitures dès 2025 sous peine de devoir payer de très grosses amendes). Ce que refuse Carlos Tavares, estimant que ce retour en arrière pénaliserait Stellantis après les investissements colossaux réalisés pour se mettre en conformité. « Tant pis pour les autres », en somme, si Renault ou les constructeurs allemands se retrouvent en délicatesse. Il fallait mieux s’y préparer, laisse-t-il entendre.
Les concessionnaires ne sont pas du tout d’accord
Mais justement, les concessionnaires européens de Stellantis ne s’estiment pas du tout prêts pour ces objectifs de ventes de voitures électriques si hauts pour les prochaines années. Comme le rapportent les journalistes de Reuters, les concessionnaires européens de Stellantis soutiennent la demande de l’ACEA pour retarder les grosses diminutions des quotas de CO2 sur le marché prévues par la Commission européenne. « Nous croyons profondément que les objectifs de réduction des émissions de CO2 prévus pour 2025 sont inatteignables dans les conditions actuelles du marché », font savoir quatre groupes qui représentent les concessionnaires de Stellantis sur le Vieux continent dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
De quoi compliquer encore la position de l’actuel directeur général de Stellantis Carlos Tavares, qui pourrait être poussé vers la sortie en 2026 à la fin de son mandat. Déjà bousculé par les divisions américaines de ses marques en raison d’une situation économique délicate depuis le début de l’année aux Etats-Unis, il se fait contredire par ses propres concessionnaires chez nous. Et tout le monde attend de connaître les résultats finaux de Stellantis sur l’année 2024, qui seront quoi qu’il arrive moins bons que prévu…
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