Le gouvernement va punir les tricheurs du leasing électrique
Alors que certains ont pu décrocher un contrat de location de voiture électrique à des prix défiant toute concurrence grâce au leasing social, le gouvernement a prévu de quoi punir sévèrement ceux qui voudraient profiter de l'occasion pour gagner de l'argent en sous-louant leur auto. Mais le profil des clients n'est pas forcément celui des Français les plus pauvres.
Le leasing social est officiellement mort pour l’année 2024, tué par son succès en seulement six semaines après pas moins de 50 000 dossiers ouverts. Les Français éligibles à cette nouvelle formule permettant de louer une voiture électrique neuve pendant trois ans à des prix imbattables, à partir de 40€ par mois pour une Renault Twingo E-Tech rappelons-le, se sont littéralement rués dessus. Il faudra désormais attendre l’année 2025 pour espérer pouvoir en profiter à nouveau, le temps que le gouvernement prépare son budget de l’année prochaine et provisionne de quoi s’adapter à la forte demande.
Et comme l’ont repéré les journalistes de Numérama, le texte de loi publié hier prévoit d’encadrer strictement ce leasing social en couvrant les risques d’abus. Il est notamment écrit que le décret « interdit la sous-location des véhicules bénéficiant de l'aide au leasing pendant la période de validité du contrat de location et qu’il instaure une amende de 1 500 € en cas de non-respect par les bénéficiaires de l'aide au leasing des conditions de conservation du véhicule ou de l'interdiction de sous-location du véhicule ». Il faut dire qu’avec des mensualités aussi basses, acquérir l’une de ces autos électriques uniquement pour la sous-louer pouvait effectivement paraître intéressant. Et on se demande d’ailleurs ce qu’il arriverait si certains bénéficiaires de ce leasing social décidaient de mettre à disposition leur auto sur les plateformes Turo ou Getaround, permettant de louer des véhicules de particuliers…
Des clients aux revenus vraiment modestes ?
D’après certains concessionnaires consultés sur le sujet, ce leasing social ne profiterait d’ailleurs pas qu’aux ménages les plus modestes. A la condition d’avoir plusieurs enfants et de pouvoir faire valoir beaucoup de frais réels, il serait possible pour certains profils n’entrant pas dans la case visée de bénéficier de cette mesure. Une façon de détourner l’offre pour ceux qui en ont moins besoin financièrement ? "On a de jeunes cadres qui profitent de leur statut d'étudiant sur l'année précédente, des pères de famille bien conseillés qui optimisent leur fiscalité au maximum et une part non néglibeable de clients qui ont sauté sur l'occasion pour se trouver une seconde voiture à bas prix", nous a notamment confié le commercial d'un grand groupe automobile ayant vendu beaucoup de voitures grâce au leasing social. "Je dirais qu'on a à la fois des gens vraiment précaires n'ayant pas d'autre choix pour posséder une voiture et des profils plus riches. A parts égales, je pense", estime un autre commercial interrogé sur le sujet.
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