Le biodiesel européen, bourré d'huile de palme, nouveau scandale ?
Elle est l'huile végétale la moins chère au monde, et pourtant, sa production est une des plus polluante, notamment à cause des déforestations massives dans des pays comme la Malaisie ou l'Indonésie. Le désastre écologique n'est pas seulement limité par ces endroits du globe puisque selon Transport & Environment, près de la moitié de la consommation européenne d'huile de palme va... dans le biodiesel.
Dans le mot "biodiesel", nous retrouvons le préfixe "bio", censé nous indiquer un carburant d'origine biologique et respectueux de l'environnement (ou en tout cas un peu plus qu'un carburant fossile). En Europe, c'est malheureusement très loin d'être le cas comme l'annonce l'ONG Transport & Environment.
Le souci viendrait en effet de l'huile de palme, l'huile végétale la moins chère au monde qui a connu un essor fulgurant ces dernières années, notamment avec les plus gros producteurs mondiaux que sont la Malaisie et l'Indonésie, qui ont déboisé massivement pour implanter des fermes de ces fameux palmiers à huile. Et c'est justement là le problème : la déforestation massive engendrée par la création de ces parcs à palmiers. Du coup, le bilan du puis à la roue du biodiesel est désastreux : selon l'ONG, le biodiesel composé d'huile de palme polluerait plus de deux fois plus qu'un diesel d'origine 100 % fossile, un comble pour un carburant censé être bio !
Un phénomène d'ampleur
Le phénomène ne devrait pas s'arrêter là puisque la consommation mondiale d'huile de palme augmente chaque année, et en Europe (l'un des plus mauvais élèves au monde), le biodiesel fait à partir d'huile de palme représente 80 % du total de biodiesel écoulé dans les stations. Autant dire que l'enjeu financier est énorme. Et si vous doutiez de la part de l'huile de palme utilisée pour faire avancer votre auto, sachez que sur la totalité de l'huile de palme importée en Europe, près de la moitié (46 %) sert à être brûlée par un moteur. En clair, la déforestation massive ne sert pas uniquement (et loin de là) à nourrir, mais aussi à être utilisé comme carburant.
Une phrase à elle seule suffit à résumer la situation : "si le monde entier consomme autant de biodiesel fait à partir d'huile de palme qu'en Europe, nous en aurons fini avec les forêts humides sur la planète", a commenté le responsable des biocarburants chez Transport & Environment. Nous attendons en tout cas toujours les carburants de seconde génération (produits à partir de déchets), qui ne semblent toujours pas être développés. Les faibles coûts de production des agrocarburants de première génération expliquent très certainement la lenteur des acteurs du secteur.
En résumé, si vous voulez bien faire et que vous roulez avec un véhicule diesel, privilégiez le carburant... fossile.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération