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Lamborghini : le biopic qui ne casse pas des briques

Dans Loisirs / TV

Michel Holtz

L'histoire du créateur de la marque de Sant'Agata recèle tous les ingrédients qui font les belles romances, de la réussite d'un paysan parti de peu à son opposition au puissant Enzo Ferrari. Pourtant, le film qui retrace sa vie passe à côté de la grande saga qu'il aurait pu être et parvient même à nous rendre Ferruccio Lamborghini détestable. Un exploit.

Lamborghini : le biopic qui ne casse pas des briques

Les belles histoires, même si elles sont vraies, ne font pas forcément les bons films. En témoigne ce Lamborghini the man behind the legend (l’homme derrière la légende) actuellement disponible en streaming (notamment sur OCS) après avoir connu une sortie ciné aussi rapide qu’une Aventador dans quelques pays, mais pas en France. Pourtant, sur le papier, et dans le livre de Tonino, le fils du créateur de la marque, dont le film de Robert Moresco s’est inspiré, la vie de Ferruccio Lamborghini avait de quoi inspirer les scénaristes hollywoodiens. 

Car voilà une saga comme on les adore, un conte de fées moderne ou le pauvre devient riche et nargue celui qui l’est déjà. Une histoire de self made man, celle de ce fils de paysan qui construit des tracteurs avant d’affronter son exact négatif : Enzo Ferrari, le fils de bonne famille à qui tout réussit. Pourtant, on n’y croit pas un instant. L’opposition entre les deux hommes est rappelée tous les quarts d’heure (des fois qu’on l’oublie) au travers d’une improbable course nocturne entre Enzo dans une Mondial et Ferruccio au volant d’une Countach. Course dont on ne connaîtra jamais l’issue.

Mais qu'est-ce que Gabriel Byrne, qui tient le rôle d'Enzo Ferrari est-il allé faire dans cette galère ?
Mais qu'est-ce que Gabriel Byrne, qui tient le rôle d'Enzo Ferrari est-il allé faire dans cette galère ?

Sinon, les deux divas de l’automobile italienne se croisent et se toisent de temps à autre, et notamment dans une scène qui devrait être la clé de voûte de tout le film : quand Lamborghini explique à Ferrari, qui va le prendre de haut, que ses voitures ont un problème d’embrayage, et que lui, le paysan, va faire mieux et créer sa propre auto. Le problème de cette scène, qui tombe à plat, comme tout le film, tient au personnage d’Enzo Ferrari. Le réalisateur a tenu à le rendre méprisant. Pourquoi pas ? Mais à vouloir confondre silence et mépris, il a confié au comédien Gabriel Byrne (excellent au demeurant, notamment chez les frères Cohen) autant de texte qui peut en figurer dans une blague d’emballage Carambar. Voilà donc ce grand comédien américain devenu totalement mutique, alors que face à lui, Franck Grillo, qui interprète Ferruccio, en fait des tonnes.

Mais ce n’est pas ce surjeu qui rend Lamborghini plus sympathique que son confrère de Maranello, au contraire. On parvient même à détester ce fils de rien devenu tout, à force de le voir s’agiter et se transformer en parvenu bling bling et infidèle à son épouse. Décrire deux hommes différemment détestables humainement peut s’avérer être une bonne idée, mais pour y parvenir, il faut de la nuance, et un sens de la mise en scène que visiblement Robert Moresco n’a pas. Et il faut également un scénario, que le réalisateur a visiblement oublié dans sa boîte à gants. C’est d’autant plus troublant que ce réalisateur est aussi scénariste et qu’il avait signé précédemment celui du fabuleux Million dollar baby de Clint Eastwood au scénario imparable.

Non, Ferrucio Lamborghini n'a pas dessiné la Miura.
Non, Ferrucio Lamborghini n'a pas dessiné la Miura.

Cette mise en scène ratée et ce scénario boiteux font presque oublier les erreurs et les incohérences dont le film est truffé. Mais puisque c’est une fiction elle peut prendre quelques libertés, comme d'attribuer le dessin original de la Miura, à Lamborghini en personne. On le voit même le griffonner sur une nappe de restaurant pour séduire une dame. Pas sûr que Marcello Gandini, le véritable auteur de ce qui est, tout de même, l’une des plus belles voitures italiennes de tous les temps, soit spécialement ravi d’être ainsi écarté de l’histoire de la marque, même si son personnage apparaît dans le film, au même titre que celui de Gian Carlo Dallara qui a imaginé le châssis, et Giotto Bizzarini, le créateur du moteur. Les trois hommes semblent avoir une place totalement anecdotique dans l’histoire de la Miura, et dans le film. Tout comme ce film aura une histoire totalement anecdotique dans l’histoire du cinéma. 

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