La voiture électrique fera perdre des dizaines de milliards d'euros à l'État
Un rapport parlementaire indique qu'il est tout à fait possible de stopper la vente de voitures purement thermiques en 2040 en France. Mais la transformation sera très coûteuse, entre les investissements pour l'infrastructure et la chute des recettes fiscales liées aux carburants.
C'est le revers de la médaille. L'électrification forcée du marché français, avec l'objectif d'interdire la vente de voitures thermiques d'ici 2040, fera baisser les émissions de CO2 rejetées par les voitures mais va avoir une conséquence malheureuse pour l'État : une chute des rentrées fiscales liées aux carburants. L'État en est déjà conscient, un rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques présenté aujourd'hui l'évoque.
En 2019, les taxes sur les produits pétroliers devraient rapporter environ 38 milliards d'euros. Forcément, plus le parc automobile sera branché, plus les ventes de sans-plomb et gazole vont baisser. On rappelle que les taxes représentent environ 60 % du prix d'un litre de carburant. On comprend donc mieux pourquoi le sujet peut déjà inquiéter au sommet de l'État. 45 % des sommes récoltées sont attribuées au budget général.
Le rapport, qui dans ses conclusions souligne que l'objectif de 2040 est tout à fait réalisable, indique d'ailleurs que la facture sera très salée, car la France va devoir massivement investir pour la mise en place des infrastructures nécessaires dans le cadre d'une disparition des modèles purement thermiques d'ici 20 ans. La note pour cette partie serait comprise entre 30,7 et 108 milliards d'euros, en fonction du développement ou non de l'hydrogène.
On imagine que pour le financement, l'idée pourrait être de gonfler à court terme la fiscalité sur les produits pétroliers, avec par exemple le retour de la taxe carbone. Mais cela risque de remettre le feu aux poudres ! Pour les pertes sur les ventes de carburant, une partie sera forcément compensée par la hausse des factures d'électricité des usagers de voitures électriques, soumises à différentes taxes.
Mais on peut déjà supposer qu'à plus long terme, une fois que la voiture électrique représentera une part importante des ventes (pour l'instant c'est moins de 2 %), les prochains gouvernements trouveront des idées pour continuer à remplir les caisses. Des taxes spécifiques pourraient par exemple être appliquées sur les bornes installées à la maison ou pour l'accès à des bornes publiques. Il faudra juste trouver le bon moment charnière, car le rapport rappelle que pour l'instant, l'électrification du parc ne peut se faire sans coup de pouce financier.
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