La suppression des ZFE votée par les députés
Une majorité de parlementaires s'est exprimée le 28 mai contre les ZFE, ou plutôt, elle a "approuvé leur interdiction". Si ce rejet n'est pas encore entériné officiellement, car il doit suivre les arcanes administrativo-politiques, les zones à faibles émissions sont désormais dans un état de mort clinique.

C’est terminé, ou presque. Dans la soirée du 28 mai, l’Assemblée nationale a entériné le choix de la commission des lois. À 98 voix contre 51, les députés ont rejeté les ZFE. Cette suppression va désormais entreprendre la navette qui passera par la Commission mixte paritaire dans le lot de la loi dite de simplification, et qui doit être adoptée dans son intégralité, avant d’être mise en place avec un décret d’application au JO. L’affaire de quelques semaines.
C’en est donc terminé des zones à faibles émissions, cette idée qui remonte à 2018 et qui, depuis a rallié contre elle un échiquier politique ultra-large puisque, d’Eric Ciotti à Mathilde Panot, du RN qui a proposé cette interdiction en commission au nom de la liberté de circuler, à LFI qui s’oppose à la discrimination sociale qu’impliquent ces ZFE, les voix pour les défendre se sont faites rares.
Le refus des élus et la pression de l'opinion publique
Même dan les rangs macronistes, les pro zones se sont raréfiés autour d’Agnès Pannier- Runacher, qui a malgré tout tenté de défendre le projet. Est-ce la peur de l’opinion publique ? Selon un sondage de la ligue de défense des conducteurs, 8 Français sur 10 n’en veulent pas. De son côté, l’association 40 millions d’automobilistes a fait parvenir une lettre ouverte à tous les députés avant le vote. Une missive expliquant que 66,5 % des Français n’avaient pas les moyens de se payer une auto qui puisse leur permettre d’accéder aux ZFE.
Les anti ont donc été entendus, mais à la suite de ce rejet, reste quelques questions. Quid de la santé en ville ? Du moins si l’on en croit Santé Publique France qui brandit le chiffre de 40 000 décès plus ou moins liés aux polluants automobiles et notamment aux particules fines.
Une addition à payer
Cette suppression pose aussi un autre problème, qui explique l’acharnement gouvernemental pour soutenir ces zones contre vents et marées. La France s’est engagée en 2018 auprès de l’Europe à les mettre en place. Un engagement qui figure dans un lot de mesures en vertu duquel, Bruxelles octroie 40 milliards d’euros à l’hexagone.
Mais aujourd’hui Paris craint que non seulement cette somme ne soit pas intégralement versée dans les caisses de l’État mais qu’en plus, la France se voit obligée de verser 3 milliards à l’Europe pour non-respect d’une convention signée. La suppression des ZFE, si elle fait l’affaire de beaucoup, ne fait pas celle des finances publiques.
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