La rumeur du rachat par Stellantis d'un autre constructeur relancée
L'INFO DU JOUR - Une simple petite phrase prononcée par Carlos Tavares et une note publiée par une banque d’affaires suffisent pour faire renaître le sentiment que le groupe aux 14 marques pourrait bien s’agrandir d’ici un an.
La scène, relatée par Le Monde, se passe à Auburn Hills, dans le Michigan, au siège américain de Stellantis. Là, devant un parterre d’investisseurs, réuni par Carlos Tavares le 13 juin dernier, le boss s’est exprimé, et leur a promis de reverser 7,7 milliards de dividendes et de rachats d’actions cette année.
Mais il a aussi, et surtout, parlé d'avenir et promis de faire encore mieux l’an prochain, en prévoyant de leur distribuer entre 25 et 30% du bénéfice du groupe qu'il annonce supérieur à celui de cette année, déjà record. Comment le patron de Stellantis compte-t-il s’y prendre, alors que les ventes, aux États-Unis comme en Europe sont en baisse ?
Pourquoi pas General Motors ?
En serrant encore les coûts évidemment, selon une méthode tavaresienne bien connue, mais aussi, selon une note de la banque d’affaires Oddo, rédigée par Michael Foundoukidis, l’un de ses analystes, en rachetant General Motors, rien de moins.
Pourquoi la GM ? Pour plusieurs raisons. Son bénéfice est certes inférieur à celui de Stellantis, mais le groupe, et ses marques (Cadillac, GMC, Chevrolet et Buick) sont leaders aux États-Unis ou Stellantis, et notamment Jeep, perd du terrain. Et puis, General Motors, malgré une récente et timide incursion sur le vieux continent, n’est pas présent en Europe. Deux raisons qui pourraient conduire à un tel rapprochement.
Pour autant, non seulement rien n’est avéré, mais surtout, étant donné l’hostilité américaine pour toute forme de domination d’un secteur nuisant à la concurrence, il est fort à parier qu’une telle fusion soit retoquée par le comité anti trust du congrès. En prenant le classement des meilleures ventes aux US l’an passé, GM est classé deux fois (avec le Chevrolet Silverado et le GMC Sierra, et Stellantis, avec le Ram 1500 est en deuxième position.
Pourquoi pas Ford ?
Le bon élève des ventes, quant à lui, reste Ford avec son pick-up F150 qui, imperturbablement, est la meilleure vente américaine depuis des années. Dans ce cas, pourquoi Carlos Tavares ne jetterait-il pas son dévolu sur la marque de Dearborn ? Ford a réalisé plus de 7 milliards de bénéfices avant impôts en 2023, mais est mal en point en raison de son orientation très électrique, qui lui a fait perdre près de 4 milliards l’an passé. Et puis l’ovale n'est pas au mieux en Europe avec de (rares) produits comme l’Explorer, le Puma et le Kuga qui sont directement concurrents avec les marques généralistes de Stellantis sur le vieux continent.
Quelle que soit la marque choisie, et quel que soit le bien-fondé de cette rumeur de rachat, tout le monde garde en tête ce que Carlos Tavares répète à l’envi. Selon lui, il ne restera, à terme, que cinq groupes automobiles au monde. Et il entend bien faire partie du lot.
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