La pression des manifestants et l'annulation d'une mesure impopulaire … Mais sans ZFE dedans
Qu'il s'agisse de la liberté de vrombir en ville, de la sécurité routière post-catastrophe, chacun semble avoir sa propre définition de la "prise de risque" et de la "priorité". Peut-être que la véritable "assurance obligatoire" pour tous, c'est une bonne dose de bon sens... mais ça, ça ne se décrète pas. Et visiblement, ça ne se négocie pas non plus sans quelques "blocages" et "rétropédalages" spectaculaires.

Le Guatemala a récemment fait marche arrière sur l'imposition d'une assurance automobile obligatoire après deux jours de manifestations massives. Le président Bernardo Arévalo, sous pression de la rue, a annulé le décret initialement prévu pour entrer en vigueur le 1er mai, après que des centaines de personnes aient bloqué les routes et manifesté contre cette décision. Si la mesure était censée répondre à un tragique accident d'autocar, les coûts de cette assurance ont suscité de vives protestations dans un pays où la pauvreté touche près de 60% de la population. Après deux jours de blocages de routes et de tensions, le gouvernement a dû céder en annonçant l'abrogation de cette mesure impopulaire, soulignant que cela rétablirait la "mobilité normale" dans le pays.
Si l'on cherche à dresser un parallèle avec la situation en Europe, particulièrement avec les manifestations des motards contre les Zones à Faibles Émissions (ZFE), la comparaison semble assez évidente. Les ZFE, conçues pour réduire les émissions de CO2 en interdisant l'accès aux zones urbaines aux véhicules polluants, ont déclenché une série de protestations, notamment des motards qui se sont mobilisés pour dénoncer les restrictions imposées à leurs deux-roues. Ces mesures sont perçues par une partie de la population comme un fardeau supplémentaire dans une période économiquement difficile, un peu comme l'assurance obligatoire au Guatemala.

Pourquoi ça marche au Guatemala et pas en France ?
Tout comme les Guatémaltèques, qui ont jugé la loi absurde au regard de la réalité économique du pays, les motards dénoncent les ZFE en soulignant que ces zones risquent de rendre leurs véhicules obsolètes sans alternative accessible. De la même manière que le gouvernement guatémaltèque a fini par céder face à la pression populaire, en annulant son décret d’assurance obligatoire, les autorités européennes devront peut-être prendre du recul face à la montée des contestations sur les ZFE.
Mais si l’on voulait apporter une touche humoristique à ce parallèle, on pourrait dire que les motards, en Europe comme au Guatemala, ont un point commun : ils refusent catégoriquement d’être « assurés » – que ce soit par une assurance trop chère ou par des lois trop contraignantes. Et dans les deux cas, il semble que ce soient les rues qui finissent toujours par avoir le dernier mot, que ce soit pour annuler une taxe ou pour permettre à un groupe de conducteurs d'éviter la zone rouge des restrictions. Avec ce même credo : « Touche pas à ma liberté, ou je te bloque la nationale ! » Une leçon universelle, avec un soupçon de gaz et beaucoup de panache.

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