La percée chinoise en Espagne : quelles leçons pour le marché français de la moto ?
Une révolution silencieuse… qui ne l’est plus du tout. En Espagne, le marché de la moto explose : +20,4 % en juin 2025 par rapport à l’an passé, avec 27 342 nouvelles immatriculations. Mais derrière cette croissance, un phénomène retient l’attention : trois marques chinoises figurent désormais parmi les dix plus vendues du pays. Et cette tendance, loin d’être anecdotique, questionne directement l’avenir du marché français.

Le coup d’éclat est signé Voge. Sa 900 DSX, trail bicylindre de 95 ch, s’est hissée en tête des ventes hors scooters en Espagne, détrônant les mastodontes européens et japonais. 381 unités écoulées en juin, un record sur un marché dominé par les scooters 125 cc. Elle est même la seule grosse cylindrée à intégrer le top 10, devenant la moto de grande taille la plus vendue du pays le mois dernier.
Son secret ? Une esthétique moderne, des équipements premium (Kayaba, Brembo) et surtout un prix plancher : 9 192 €, bien en dessous des tarifs des marques historiques.
Mais Voge n’est pas seule à bousculer l’ordre établi. Zontes s’impose comme la 3e marque la plus vendue du mois, avec une croissance hallucinante de +209 %, tandis que QJMotor grimpe dans le top 10 après avoir quasiment doublé ses ventes (+96 %). Voge, elle, affiche une hausse spectaculaire de +125 %.

Les marques traditionnelles en perte de vitesse
Pendant ce temps, certaines marques historiques trinquent. Kawasaki chute à la 8e place (-3,7 %), et Piaggio sort carrément du top 10, victime d’un plongeon de -30 %. Preuve que le paysage moto évolue à grande vitesse.
La révolution chinoise en Espagne envoie un message limpide : les marques chinoises ne sont plus une curiosité, mais une alternative crédible et compétitive. Leur montée en gamme, tant sur les prestations que sur la fiabilité perçue, et leur agressivité tarifaire pourraient séduire des motards français de plus en plus attentifs au rapport prix/équipement.
En France, les scooters chinois commencent déjà à grignoter des parts de marché, notamment sur l’entrée de gamme urbaine. Mais l’exemple espagnol montre que le mouvement pourrait bientôt toucher aussi le segment des moyennes et grosses cylindrées, longtemps bastion des constructeurs européens et japonais.
La question est donc posée : la France assistera-t-elle, elle aussi, à une Voge ou une Zontes détrônant une référence européenne sur son propre terrain ? Si l’histoire espagnole se répète, la réponse pourrait bien être oui… et plus tôt qu’on ne le croit.

Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération