La Koenig C62 est-elle une voiture de préparateur ou de constructeur ?
LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Tel un alchimiste, le Bavarois Willy König n'avait de cesse de transformer des voitures de série en engins démoniaques. Jusqu'au jour ou il a voulu changer une auto gagnante au Mans en auto de (presque) tous les jours.

Il fut un temps, pas si récent, ou l’on pouvait faire fortune en éditant des magazines. Ce fut le cas du Bavarois Willy König. Son petit groupe de presse se porte bien quand son créateur décide de s’en séparer, en 1974.
La vente de sa maison d’édition l’a-t-elle vraiment enrichie ? Suffisamment en tout cas pour qu’il se consacre à sa passion : l’automobile. Voilà un sacré bout de temps qu’il pilote, et plutôt fort honorablement, puisqu’il a remporté, en 1962, le championnat d’Allemagne de montagne au volant d’une Ferrari 250 GT SWB. On a vu pire comme monture.
Des Ferrari transfigurées
Mais depuis cette époque, et jusqu'à sa retraite d’éditeur, König trouve les Ferrari un chouïa limitées en puissance. Un jugement qui aurait certainement mis le Comendatore dans une fureur noire s’il l’avait appris. Heureusement, ce n’a pas été le cas, même s’il a croisé l’Allemand au cours de sa carrière de pilote.
Alors, Willy a une idée. Débarrassé de ses magazines, il va créer Koenig Specials, en internationalisant son nom. Le but de l'entreprise ? Doper les Ferrari justement, pour en faire des monstres de puissance. Et pas qu’un peu. Entre ses mains, la 512BB atteignait 800 ch et 330 km / h.

Grâce à ces sorcelleries, il commence à se faire une sacrée réputation et, durant quinze ans, des clients d’autres marques le sollicitent. Des BMW Série 6 comme des Mercedes SEC passent entre ses mains, et il ne se contente pas de booster la mécanique, il rajoute quelques touches qu’il juge esthétiques.
Évidemment, à côté de Mansory, Koenig fait dans la discrétion, mais il ne tarde pas à se faire une réputation de tuneur, ce qui ne lui convient pas vraiment, d’autant que ses tarifs sont ultra-haut de gamme.
Dans ce cas, rien ne vaut d’avoir une auto bien à soi, un engin certes puissant, mais également sculptural. Or, à la fin de ces années 80, Porsche change de monture pour la course. Sa 962 a fait son temps et plutôt vaillamment, en remportant les 24 h du Mans en 1986 notamment. Mais la firme de Zuffenhausen en a fabriqué 125 exemplaires, dont un paquet qui lui reste sur les bras. König flaire la bonne affaire et va s’en offrir quelques-unes.

Le Bavarois ne veut pas les faire courir : il veut transformer les bêtes de course, en engins civilisés, et faire de la gagnante du Mans une auto de tous les jours, ou presque. König se dit que c’est assez simple, qu’il suffit de changer deux trois appendices et de l’immatriculer. Mais petit à petit, il va tout modifier ou presque. Le Flat 6 biturbo répond toujours présent avec ses 550 ch, mais le sorcier réussit à faire tenir le tout dans 1 100 kg. Résultat : 379 km / h en pointe et un 0 / 100 km / h en 3.3 secondes.
Willy König en a commandé 30 à Porsche pour les transfigurer et les homologuer pour la route. Mais au final, seules trois de ces Koenig C62 quitteront ses ateliers une fois civilisées.
Les éventuels acheteurs ont-ils fuit la radicalité de l’engin et sa difficulté de conduite pour un non pilote ? Probablement, comment ils ont probablement fui devant l’addition d’un million de dollars.
Alors Willy König est retourné à ses préparations, jusqu’en 2002, lorsque ses affaires ont commencé à péricliter. Il nous a quitté en 2018, à 80 ans, quelques mois à peine après le décès de son propre fils. Il est des chagrins insurmontables..
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