La Formule 1 sur Netflix, une saison de trop ?
La quatrième saison de drive to survive, la série documentaire de Netflix sur la F1 n'est disponible que depuis une semaine mais les critiques se déchaînent déjà contre la plateforme. Le documentaire manquerait de réalisme, monterait en épingle certaines rivalités qui n'ont pas lieu d'être et zapperait des acteurs importants de la discipline reine.
La série tombait à pic. Il y a quatre ans, au moment ou le public occidental se détournait de la Formule 1, Netflix est arrivé. Pour un montant estimé entre 5 et 10 millions de dollars versés chaque année à Liberty Media, l'entreprise qui détient les droits de la F1, la plateforme a accès à toutes les coulisses du grand magic circus, et à ses acteurs. Résultat : en une saison, ce sport a retrouvé une belle audience et les téléspectateurs en redemandent. Alors Netflix a enchaîné les saisons avec succès et la quatrième est disponible depuis une semaine. Sauf que rien ne va plus.
Depuis sa diffusion, le 11 mars dernier, les critiques sont presque unanimes pour dénoncer le tour de piste de trop. Les reproches se focalisent sur la dramatisation excessive du doc et, surtout, sur des polémiques à côté de la plaque. D'autant que la saison 2021 était l'une des plus passionnantes à suivre depuis longtemps et que de vrais rebondissements se sont déroulés tout au long des 22 grands prix de l'année sans qu'il ne soit besoin d'en rajouter.
Les réalisateurs de la série ont-ils été débordés par cette trop riche saison, ont-ils construit un scénario joué d'avance sur le papier ? Ils zappent ainsi plusieurs grands prix, comme celui de Bakou, ou le grand prix de France, pour s'attarder sur d'autres courses moins intéressantes. Surtout, Netflix passe totalement à côté du champion du monde de cette année, qui a gagné à l'issue d'un final épique.
Quand le champion du monde balance
Mais l'absence de Max Verstappen du générique de la série n'est pas volontaire de la part des créateurs du documentaire, du moins pas directement. Car le pilote néerlandais a tout simplement décidé de boycotter la plateforme et de ne lui accorder aucune interview durant toute la saison 2021. Le pilote néerlandais s'en est expliqué auprès de l'agence Associated Press. Pour lui, "Netflix invente beaucoup de choses. Ils ont créé des rivalités qui n'existent pas vraiment. Je ne suis pas du genre à mettre en scène ma vie pour faire le show, je suis plus intéressé par les faits et la vérité." Voilà qui a le mérite d'être clair.
Tenter de restituer en dix épisodes attractifs une saison palpitante de F1 sans le plus important de ses protagonistes est évidemment une gageure. Netflix ne l'aura donc relevée que partiellement. Reste que drive to survive, maladroitement traduit en français par "pilotes de leur destin" n'a jamais été un documentaire destiné aux passionnés tatillons qui suive la Formule 1 tous les quinze jours depuis des années.
Il s'agit plutôt d'une vitrine, d'une invitation destinée à lever partiellement le voile sur un monde méconnu de la plupart des téléspectateurs de la plateforme, néophytes en matière de sport automobile. Cette gageure-là est relevée et les images sont toujours splendides. Mais si elles étaient teintées d'un peu plus de réalisme, elles n'en seraient que meilleures encore.
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