La FFMC se mobilise contre Edvige
Que les fans de la rubrique Moto&Sexy se rassurent, Edvige n'est pas le doux prénom d'une des incarnations de charme que notre ami NDJ nous présente régulièrement. On ne comprendrait d'ailleurs pas bien ce que la FFMC pourrait leur reprocher, à ces belles. En fait, Edvige cache une réalité bien plus sournoise puisqu'il s'agit de l'acronyme prometteur d'un dispositif de fichage mis en place il y a peu par notre cher gouvernement.
Après le fichier Ardoise, déjà retiré en avril dernier par Michèle Alliot-Marie à cause du tollé général qu'il avait provoqué, la Ministre de l'Intérieur persiste et signe. En effet, elle publie fin juillet au Journal Officiel un décret portant sur l'instauration d'un fichier de police qui vise à collecter toutes les données personnelles sur les personnes de plus de 13 ans « susceptibles de porter atteinte à l'ordre public », ainsi que sur toute personne exerçant un rôle « politique, économique, social ou religieux significatif ». Précisons tout de même que ce décret a été rendu public à la demande expresse de la CNIL, consultée en amont sans pour autant que ses nombreuses réserves n'aient été entendues.
Ainsi, « adresses, numéros de téléphone, immatriculation des véhicules, informations fiscales ou patrimoniales, déplacements et antécédents judiciaires, données relatives à l'environnement de la personne, signes physiques ou particuliers » pourront être collectés puis consultés par la police, la gendarmerie ou le personnel de la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP, née de la fusion des Renseignements Généraux - RG - et de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure - DGSE).
Malgré la levée de boulier de part et d'autre de l'échiquier politique, MAM tente de minimiser la signification d'un tel fichier et affirme être prête à consulter la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) avant toute nouvelle création de fichiers de police. Ces précautions annoncées ne rassurent pourtant personne, tant la définition de ce fichier est vague et son interprétation subjective.
C'est pourquoi la FFMC, inquiète pour ses adhérents possiblement « fichables » à cause de leur appartenance à une association de défense des droits de citoyens motards, dénonce « ce qui s'apparente à une violation du droit au respect de la vie privée, au titre d'une présupposée menace à l'ordre public » et appelle à une mobilisation citoyenne forte contre « une société gérée comme un Etat policier, où l'individu aura perdu son droit à la différence, sa propre identité, et en fin de compte, son existence. ».
Pour soutenir le collectif « Non à Edvige » et signer la pétition, rendez-vous sur le site de la FFMC.
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