L'appel à l'aide du patron de Renault sur l'automobile électrique
Dans son discours en tant que président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), Luca de Meo alerte sur la situation critique de l’industrie automobile européenne face aux concurrents chinois et aux efforts américains.
Ce matin, ce n’est pas le patron du groupe Renault mais le nouveau président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles qui s’exprimait devant un parterre de journalistes au siège de l’ACEA en Belgique. Et la teneur de son discours reprend à peu près les mêmes éléments de langage que ceux du patron de Stellantis, même si ce dernier a décidé de quitter l’ACEA l’année dernière : Luca de Meo a alerté sur l’état actuel du marché automobile, la compétitivité en repli de l’industrie européenne et l’aide nécessaire des instances dirigeantes du Vieux Continent pour soutenir la filière.
« Notre industrie européenne a conservé pendant longtemps un avantage de compétitivité dans la chaîne de valeur des automobiles à moteurs thermiques. Ce n’est plus le cas avec le basculement vers les voitures électriques, en tout cas sur le court terme », constate Luca de Meo. « Nos concurrents disposent d’outils stratégiques que nous ne possédons pas pour le moment, particulièrement sur la chaîne de production des batteries électriques. En plus de cet avantage, ils bénéficient aussi d’un soutien supérieur des autorités locales. » Luca de Meo fait bien évidemment référence aux Chinois, mais aussi aux Américains qui viennent de lancer l’Inflation Reduction Act soutenant les constructeurs automobiles locaux.
Un effort de l’Europe et de ses membres
Pour Luca de Meo, les gouvernements des pays membres de l’Union Européenne ainsi que ses instances doivent tout faire pour soutenir l’industrie locale et augmenter la compétitivité de sa filière automobile. Avec des mesures de protection similaires à celles récemment votées aux Etats-Unis, par exemple, mais aussi de gros investissements pour lancer l’extraction de minerai et autres matériaux stratégiques dans les pays d’Europe afin de moins dépendre de la Chine ou d’autres nations extra-européennes. Il appelle aussi les nations qui la composent à accélérer leurs efforts de déploiement des bornes électriques, qu’il juge très insuffisants dans la plupart des pays actuellement. Enfin, il critique lui aussi les normes Euro7 qu’il trouve inutilement exigeantes, empêchant les constructeurs automobiles de remobiliser toutes leurs ressources sur le nécessaire développement des voitures électriques pour préparer l’après 2035. L’élaboration du Green Deal Industry Plan actuellement en discussion au sein de la Commission européenne, sorte d’équivalent à l’Inflation Reduction Act américain, doit permettre d’atteindre ces objectifs.
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