Interview : Hugo Payen a récupéré sa moto
Il aura fallu un peu plus d'un mois pour que les motos des concurrents du Dakar retrouvent le sol français. Arrivées hier à Paris, elles vont ainsi pouvoir rentrer dans leurs garages afin d'être remises en état ou analysées pour connaître l'origine d'une panne telle que la BMW N°44 d'Hugo Payen. Le pilote Nantais a dû abandonner après une semaine de course sur problème moteur. Nous en avons profité pour prendre quelques nouvelles.
Bonjour Hugo. Malgré ton abandon, comment as-tu trouvé ce rallye en Amérique du Sud ?
Je n'ai fait qu'une semaine malgré tout donc je ne connais pas la totalité. Malgré ça, j'ai énormément apprécié, j'ai trouvé ça super sympa. L'accueil des gens a été génial mais je vais répéter ce que tout le monde a déjà dit. C'était tellement extraordinaire.
Comment as-tu trouvé le parcours ?
Ca ressemble un peu à l'Afrique. Il y a tellement de variétés de pistes, que ce soit en Afrique ou en Amérique du Sud. J'ai trouvé ça un peu plus facile dans la mesure où toute la partie liaison se faisait par la route uniquement. En Afrique, quand on avait 400 bornes de liaison, il fallait partir à 1 h du matin et faire de la piste. En Amérique du Sud, un levé à 4 H du matin suffisait. On a donc plus de sommeil, la liaison étant plus facile, on arrivait plus frais. C'était pour moi moins fatiguant.
As-tu le temps de profiter du paysage ?
C'est sûr que j'en ai bien profité pendant la 2e semaine. Même en spéciale, on en profite car on est imprégné. Même si on ne s'arrête pas pour faire des photos, tu roules et tu es dedans. C'est très beau.
Que s'est-il passé pour que tu sois contraint à l'abandon ?
Pour le moment, on ne fait que des suppositions car on vient de récupérer la moto. Sur place, j'ai bossé dessus pendant 3 ou 4 H, après y'a des gars qui ont essayé de regarder et puis après le camion balai l'emporte. Ce que l'on sait, c'est qu'elle ne démarrait plus même s'il y avait de l'allumage et que la pompe à essence marchait. On suppose un manque de compression peut être parce que j'ai avalé trop de poussière mais on ne sait pas encore. En tous les cas, j'avais une très bonne moto, très homogène, qui marchait super bien mais la casse, ça peut arriver à n'importe qui.
Comment vas-tu organiser la suite de ta saison ?
Je ne ferais que quelques courses à droite à gauche comme je faisais d'habitude. Le programme n'est pas défini, ça dépendra de ce qui va se présenter. Faire un autre rallye est tentant mais le budget n'est pas forcément là.
ASO a officialisé hier que le Dakar 2010 aurait à nouveau lieu en Amérique du Sud. Seras-tu présent sur la ligne de départ ?
Oui car sur cette édition 2009, je peux dire que j'ai eu de la chance dans mon malheur. Après mon abandon, au lieu de reprendre un avion pour Nantes, j'ai terminé la quinzaine avec une équipe d'Argentine qui faisait rouler un pilote en BMW. C'était extra car j'ai pu voir l'autre côté de la course avec des gens vraiment sympas. Mais le gros côté positif, c'est qu'ils montent une équipe « officielle ». Par officielle, j'entends avec une assistance etc. Nous avons donc conclu un accord et je pars avec eux l'année prochaine et je bénéficierai de leur assistance.
C'est une bonne nouvelle. Mais quel a été ton rôle dans cette équipe argentine ?
Ils m'ont emmené dans leur véhicule d'assistance et je filais un coup de main aux mécanos qui s'occupaient de l'autre BM qui roulait pour les argentins. C'était leur premier rallye et ils étaient paumés sur pas mal de trucs donc j'ai donné des coups de main, des petits tuyaux, des petites choses à vérifier sur la moto. J'étais un peu comme un second.
Si tu repars en 2010, vas-tu modifier des choses sur ta moto ?
Je fais faire affiner le réservoir avant au niveau du passage des genoux. Je vais perdre un peu d'autonomie donc je vais ajouter un 2nd petit réservoir à l'arrière pour compenser. La partie cycle était extra donc je ne vais rien touché. Et puis on va simplifier le système électrique qui est un peu compliqué. On ne savait pas trop comment s'y prendre mais on va se pencher dessus.
La concession me laisse ma moto de rallye ce qui va me permettre de tout de suite travailler dessus. J'ai déjà rendez vous vendredi pour me faire des réservoirs en carbone kevlar. Normalement, je devrais avoir une moto prête au mois d'avril pour tout valider de manière sereine. On sera 3 pilotes en France à partir en BMW et on bénéficiera de l'assistance Argentine. On pourra donc faire les prépas ensemble. On est déjà à bloc dedans.
Quel est le programme ?
Mon travail maintenant c'est toute la partie moto. Je m'occupe de faire faire les réservoirs, les têtes de fourches et tous les équipements de la moto. Ensuite, je leur envoie un modèle d'équipement et si ça leur plait, je m'occupe de les faire fabriquer pour les autres motos. En gros, je valide mes pièces, ils le valident de leur côté et si ça leur plait, j'en envoie. Par exemple, pour ma moto, une connaissance m'a fait les flans de carénage cette année car il n'existe pas de telles pièces au catalogue donc je vais travailler à partir de ça.
Avec tout ce programme, tu as encore le temps de t'occuper de Offroad events
Ca marche très bien. Maintenant on a un site qui est terminé et qui est assez sympa. Et puis, j'ai pas mal de temps libre avec la préparation de la moto (le temps de faire fabriquer les pièces par exemple). J'arrive à bien gérer les 2 tableaux en même temps sans souci.
Merci beaucoup Hugo.
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