Interview de Kkrist Mirror, auteur de "Moto: visions graphiques".

Bonjour Kkrist ; peux-tu nous résumer ton parcours ?

En fait, j'ai toujours aimé la moto. J'ai commencé à dessiner très jeune et dès que j'ai eu un vélo, j'ai eu envie d'avoir un moteur dedans. Donc, j'ai vécu tout ce que les passionnés ont connu, à savoir tout d'abord les mobylettes, puis ma première 125cc et enfin le permis gros cubes.

Tu as roulé sur quoi ?

Une Laverda 750 SF mais avant, j'ai eu une Terrot, une Peugeot et surtout une Honda 125 SL qui m'a permis de me rendre à de nombreux festivals et concerts de rock à l'époque comme Montreux en Suisse. Je me souviens encore du jour où je suis allé avec chercher mon attestation d'assurance. Ce sont des moments inoubliables. Après il y en a eu d'autres mais ceux-là, particulièrement, restent gravés dans ma mémoire.

Ensuite, j'ai décidé de faire des études artistiques. J'ai fait pas mal de rencontres, j'ai été confronté à beaucoup d'influences artistiques, à divers courants, et je suis tombé dans le chaudron de la bande dessinée. J'ai commencé chez Rock et Folk et Métal Hurlant qui étaient deux revues branchées à l'époque pour un jeune de vingt ans qui montait à Paris. Par la suite, j'ai bossé dans la pub, j'ai été directeur artistique tout en continuant parallèlement à créer des projets BD, mais j'avais du mal à trouver un éditeur. Je viens d'en sortir une sur les tziganes et j'ai travaillé sur l'histoire d'un camp de concentration de Montreuil Bellay pendant plus de vingt ans. C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

Un peu comme tout le monde, j'ai arrêté de faire de la moto pour des raisons familiales et aussi parce que j'ai été refroidi par quelques petits accidents. Lorsque j'ai perdu mes parents je me suis raccroché à la moto et c'est comme ça que je me suis retrouvé avec une Harley dans ma cage d'escalier. Avec de jeunes auteurs, j'ai publié un fanzine sur la moto et c'est ainsi que j'ai été remarqué par Moto Journal en 2005 et que j'ai collaboré avec eux.

Je crois que tu as été très marqué par la deuxième guerre mondiale, même si tu ne l'as pas vécu directement. Est-ce que cela se ressent dans tes dessins ?

Oui, forcément. J'ai toujours raconté l'histoire de mon père puisqu'il a été détenu dans un camp d'extermination un peu particulier. Il était sur le front très jeune et il a été fait prisonnier. Il a été condamné pour avoir soit disant fréquenté une allemande. Le fait qu'un non arien ait des liens avec une arienne était très grave et il s'est retrouvé dans un camp très dur. Il s'en est sorti mais est revenu avec un poumon en moins car il a contracté la tuberculose pendant sa détention.

Revenons à des choses plus légères. Je suppose que tu as fait des rencontres un peu insolites, que tu as quelques anecdotes ?

Ce sont surtout les rencontres qui m'intéressent. J'ai toujours adoré participer aux rassemblements et je me prépare d'ailleurs à aller aux « Millevaches ».

Actuellement, tu roules avec quoi ?

Depuis un an, je roule sur une Moto Guzzi 1100 Brava. C'est la première fois que j'ai une moto moderne. J'ai été un peu dépaysé au début mais je commence à bien m'y faire.

Tu souhaites rajouter quelque chose par rapport à ton livre ?

Je ne veux pas faire de l'autosatisfaction, mais il a mis du temps à accoucher. Ce n'est pas évident de faire un bouquin atypique puisque ce n'est ni un livre d'illustration, ni une BD, mais c'est un mélange des deux et le résultat va au-delà de mes espérances.

Merci Kkrist et à bientôt.

Merci à toi.

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