Histoire de pilote : Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d'Arabie
Nous avons évoqué déjà ici plusieurs histoires de pilote, aujourd'hui c'est à un homme d'histoire mais qui n'a jamais participé à une quelconque compétition mais qui reste un grand motard : Thomas Edward Lawrence connu sous le surnom de Lawrence d'Arabie.
Issu d'une famille aisée, Thomas Edward Lawrence naît le 16 août 1888 à Tremadoc au Pays de Galles. Lawrence a quatre frères et il est le cadet de cette famille un peu particulière puisqu'il est le "fruit" d'un adultère, son père vivant avec celle qui fut la gouvernante de ses filles.
Pour le petit Thomas Edward, c'est une éducation stricte définie selon les normes victoriennes que lui donne sa mère, à noter trois années de son enfance en France de décembre 1891 au printemps de l'année 1894. A 12 ans, Lawrence se captive pour les romans épiques et devient un passionné des chevaliers du Moyen Age.
Etudiant, c'est cette même passion qui le conduit à réaliser un tour de France des châteaux forts datant du Moyen-Age, voyage qui se termine au bord de la méditerranée : "J'ai senti que j'avais atteint le chemin qui mène à l'Orient mythique la Grèce, Carthage, l'Egypte, la Syrie. Les voilà! Tous presque à portée de main. Il faudra que je revienne ici et que j'aille encore plus loin."
A l'été 1909, c'est un nouveau départ pour le Proche-Orient afin de récolter les informations nécessaires à la rédaction de sa thèse sur les châteaux construits par les croisés au Proche-Orient. Il parcourt à pied plus de 2400 km de la Palestine, en passant par le Liban puis la Syrie et jusqu'à la Turquie du Sud.
Mais toutes ses investigations ont aussi semble-t'il un autre but, et par exemple en janvier 1914, sous couvert d'activités archéologiques, Lawrence est envoyés par l'armée britannique en mission de renseignements dans la péninsule du Sinaï, sa très bonne connaissance du peuple arabe, de la langue et sa passion lui servant.
La suite de l'histoire de Lawrence d'Arabie, l'engagement de cet officier britannique auprès des Bédouins pour défendre la cause arabe contre les Turcs pendant la Première Guerre mondiale, et du monde en plein bouleversement a certainement plus sa place dans des livres d'histoires ou sur les écran de films digne de faire la reconstitution historique d'une vie pleine de tumulte. Sur Caradisiac Moto, nous allons nous concentrer sur une autre des passions débordantes qui animera jusqu'au bout ce héros de l'histoire.
«L'extravagance où s'exprimait mon émotion, c'était la route», écrivait Lawrence d'Arabie dans la Matrice, après 500 000 kilomètres d'ivresse au guidon de sa Brough Superior SS 1OO, au V-twin de 988 cm3 «au bruit seigneurial, toute cette force docile qui attend derrière».
Brough Superior SS 1OO qui en 1935, permettait à son pilote d'atteindre les 100 miles à l'heure soit 160 km/h. «C'était une moto un peu ombrageuse, avec un rien de sang, préférable à tous les animaux de selle de la terre pour la rigueur dont elle accroît nos facultés, et parce qu'elle nous invite, nous incite à tous les excès, grâce à cette inlassable douceur de miel.»
C'est en 1923 que débute cette passion motocycliste. Il possèdera jusqu'à sept motos du célèbre constructeur de l'époque Brough Superior, et baptisées Georges I à VII (la huitième Brough S était en attente de livraison le 13 mai 1935). La vitesse est pour Lawrence est bon moyen de décompresser et jusque dans ses dernières apparitions filmées par la presse en 1934 lors d'un pique-nique à la campagne où il se déplace devant la caméra au guidon de l'un de ses bolides.
Le 13 mai 1935, Lawrence part avec sa moto Georges VII. Il roule à plus de 100 kilomètres par heure. Deux garçons à bicyclette eux aussi se promènent sans se douter que vient à leurs rencontre une moto lancée à vive allure. Laurence pour les les éviter sort de la route. Ce qu'il parvient à faire mais le choc est brutal. Cet accident, survenu près de Bovington dans le Dorsetshire, lui a causé de graves traumatismes crâniens. Après 4 jours dans le coma, Thomas Edward Lawrence alias Lawrence d'Arabie meurt à l'âge de 46 ans.
Lettre adressée à George Brough le 27 septembre 1926 :
Dear Mr. Brough,
Yesterday I completed 100000 miles, since 1922, on five successive Brough Superiors, and I'm going abroad very soon, so that I think I must make an end, and thank you for the road-pleasure I have got out of them. In 1922, I found George I (your old Mark I) the best thing I'd ridden, but George V (the 1922 SS100) is incomparably better. In 1925 and 1926 (George IV & V) I have not had an involuntary stop, & so have not been able to test your spares service, on which I drew so heavily in 1922 and 1923. Your present machines are as fast and reliable as express trains, and the greatest fun in the world to drive: - and I say this after twenty years experience of cycles and cars.
They are very expensive to buy, but light in upkeep (50-65 m.p.g. of petrol, 4000 m.p.g. oil, 5000-6000 miles per outer cover, in my case) and in the four years I have made only one insurance claim (for less than £5) which is a testimony to the safety of your controls & designs. The S.S.100 holds the road extraordinarily. It's my great game on a really pot-holed road to open up to 70 m.p.h. or so and feel the machine gallop: and though only a touring machine it will do 90 m.p.h at full throttle.
I'm not a speed merchant, but ride fairly far in the day (occasionally 700 miles, often 500) and at a fair average, for the machine's speed in the open lets one crawl through the towns, & still average 40-42 miles in the hour. The riding position & the slow powerful turn-over of the engine at speeds of 50 odd give one a very restful feeling.
There, it is no good telling you all you knew before I did: they are the jolliest things on wheels. Yours very sincerely
T E LAWRENCE
Extrait du film "The motorcycle passion of Lawrence of Arabia" que l'on retrouve en DVD ICI.
Et pour finir, le début du film Lawrence d'Arabie réalisé par David Lean, sorti en 1962 et au sept Oscars en 1963, avec Peter O'Toole.
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