Ford Ka 1.3 vs Renault Twingo 1.1, duel de citadines charmeuses et collector dès 1 200 €
Classées Crit’air 3 quand elles ont été immatriculées après le 1er janvier 1997, voire Crit’air 2 dès 2006, la Ford Ka et la Renault Twingo 60 ch peuvent encore rouler librement dans la plupart des grandes agglomérations, où leur compacité, leur économie et leur praticité feront merveille.
Les forces en présence
Ford Ka 1.3 (1997 – 2008), citadine 3 portes, 4 cylindres en ligne, 1,3 l essence, 60 ch (70 ch dès 2002), 871 kg, 155 km/h, à partir de 1 400 €.
Renault Twingo 1.1 (1997 – 2007), citadine 3 portes, 4 cylindres en ligne, 1,1 l essence, 60 ch, 815 kg, 155 km/h, à partir de 1 200 €.
Commercialisée en mars 1993, la Renault Twingo a frappé un grand coup dans la catégorie des citadines. Lookée, astucieuse et peu chère, elle remporte un grand succès, ce qui donne des idées à la concurrence, Ford en tête. Celui-ci dévoile la Ka fin 1996 qui, comme la française se targue d’un style très original, d’un prix modéré et d’une motorisation suffisante. Elle se vendra très correctement chez nous, de sorte qu’elle demeure abondante en occasion. Ces deux petites demeurent des choix intéressants, pour rouler à pas cher dans une auto sympa et économique à l’usage.
Présentation
Contrairement à Renault avec la Twingo, Ford, inspiré par le succès de cette dernière a développé très rapidement la Ka. Quelques années ont suffi, après la présentation d'un concept en 1994, car on a réutilisé toute la base technique de la Ford Fiesta restylée apparue en 1995. Plate-forme et trains roulants sont repris, à l’instar de la boîte et du moteur. En réalité, le gros du travail a consisté à développer une nouvelle carrosserie, incarnation typique du « New Edge Design », le style de Ford à l’époque, tout en pointes et ellipses, à l'opposé du concept de 1994, plus arrondi.
Dû à Claude Lobo, le look de la Ka surprend quand elle sort fin 1996. Les gros boucliers bruts sont diversement appréciés, même s’ils ne craignent ni les petits chocs urbains ni le soleil, étant traités contre les UV. Dans l’habitacle, la priorité a, là aussi, été donnée à l’originalité, mêlée de simplicité. L’équipement se révèle chiche : un airbag, une montre, une banquette rabattable, guère plus…
Sous le capot, on retrouve le bon vieux bloc Kent culbuté, déjà âgé d’une trentaine d’années, remanié et renommé Endura. Cet 1,3 l doté d’une injection (dépollution Euro II oblige) développe 60 ch, ce qui est largement suffisant pour cette citadine, les 100 km/h étant franchis en 14,7 s. Dès l’été 1997, la direction assistée est tout de même livrée de série, alors que le prix demeure contenu, à 59 300 F (13 100 € actuels selon l’Insee). En option, on trouve les vitres électriques, la clim, l’airbag passager ou encore l’ABS.
Par la suite, la Ka va se décliner en une pléthore de séries limitées, comme la Collection en 1999. Dotée de la clim, de la radio K7, des jantes alliages ou encore des vitres électriques, elle inaugure des boucliers peints, qui seront ensuite repris sur le modèle standard. Elle est pérennisée cette année-là, alors que la gamme se décompose en Ka Déclic, dépouillée, Pack (équipée comme la Collection sans la clim ni les jantes alu) et donc la Collection.
Ensuite, les noms des versions vont changer régulièrement, qu’il serait fastidieux d’énumérer , même si une variante haut de gamme Elance (cuir, radio CD, airbags latéraux) apparaît en 2001. Pour 2003, le moteur change. Exit l’Endura, place à un moderne 1,3 l à arbre à cames en tête de 70 ch, qui emmène la Ka à 167 km/h. Pour 2005, l’ABS est livré de série sur toutes les déclinaisons de la Ford, qui, dotée dès lors d'un tableau de bord modifié, terminera sa carrière en 2008, sans modifications notables.
Renault a planché très longtemps sur une remplaçante de la 4L. Dès le milieu des années 70. On a vu circuler un proto « Renault 2 » au début des années 80, mais le développement de la petite citadine de la Régie se fera en pointillés. Jean-Pierre Ploué dessine une jolie trois-portes en 1986, qui est mise au frais puis ressortie en 1989. Cette fois, le projet reçoit le feu vert, tout le monde travaille ensemble, Patrick Le Quément (style) et Yves Dubreil (technique) donnant le meilleur.
Cela débouche sur auto dotée d’une plateforme et d’une suspension spécifiques, qui devient l'attraction centrale du Mondial de Paris 1992 : la Twingo. Look incroyable, modularité maximale (banquette coulissante), rapport encombrement/habitabilité exceptionnel, équipement convenable… Elle a tout pour elle, même le prix !
Seul le moteur, le bon vieux Cléon-fonte culbuté (1,2 l, 55 ch), détone, mais le succès est là. En 1996, un nouveau bloc, le D7F, remplace progressivement l'antique 1,2 l. D’une cylindrée de 1 149 cm3, il s’équipe d’un arbre à cames en tête et développe 60 ch, tout en abaissant la consommatio,n et équipe toute la gamme en 1997.
La Twingo débute à 59 900 F (13 200 € actuels selon l’Insee) sans airbag ni direction assistée. Cette dernière ci est disponible en supplément sur la Pack (dotée des vitres et rétros électriques), et en série sur la Matic, dotée d’une boîte 3 automatique. On a même droit à une Easy à embrayage piloté. Elle peut recevoir la clim, comme la Pack mais pas la Matic.
En septembre 1998, la Renault bénéficie d’un restylage : pare-chocs peints, projecteurs monoblocs, tableau modifié pour intégrer l’airbag passager (de série), nouveaux sièges… Surtout, la structure avant a été redessinée pour mieux absorber les chocs. Ensuite, dès 1999, une finition luxueuse Initiale, dotée d’une sellerie cuir, s’ajoute à la gamme.
En 2000, nouvelle refonte partielle : les jantes passent à 14 pouces pour loger de plus grands freins, alors que la barre antiroulis gagne en diamètre pour améliorer le comportement routier, et l’ABS est de série. Les phares adoptent une glace lisse. Une dernière évolution, légère, intervient en 2004 : bouclier avant modifié, feux arrière éclaircis, bouton de coffre en losange... Evidemment, la gamme ne cesse de changer.
Paradoxalement, plus elle se perfectionne, plus la Twingo devient abordable : sur ce millésime, nantie d’un double airbag et de l’ABS, elle ne coûte plus que 8 800 € (11 500 € actuels selon l’Insee). La géniale petite Renault est remplacée en 2007, produite à 2,4 millions d’exemplaires, par une Twingo II bien moins jolie…
Fiabilité/entretien : simples et solides
Certes éprouvé, le premier moteur de la Ford Ka a connu de gros soucis d’arbre à cames jusqu’en 1997. Il fallait carrément le remplacer, suite à un défaut de traitement de surface. Ces modèles ont aussi connu des fuites sur l’assistance de direction, obligeant à changer la crémaillère. Normalement, tout ceci a été résolu.
Par la suite, la Ka s’est mise à afficher un bon bilan fiabilité, même si les biellettes de barre stabilisatrice et l’embrayage ne sont pas très endurants. La corrosion attaque aussi la petite allemande fabriquée en Espagne, surtout vers les passages de roue arrière. Attention ! Son second moteur ne pâtit pas de faiblesse particulière. Dans l’habitacle, la finition demeure légère et les cuirs de l’Elance de piètre sont de piètre qualité. Préférez les versions plus simples !
Nantie du moteur D7F, la Twingo s’est débarrassée de ses défauts de jeunesse, même si on relève encore des cas de ressort de suspension cassés jusqu’en 2000. Certains injecteurs ont dû être changés (problème réglé), mais le faisceau électrique a posé problème jusqu’en 2003. Notons aussi des soucis d’antidémarrage codé. Attention, il faut changer régulièrement la courroie de distribution.
Les version Easy posent beaucoup de problèmes, alors que la boîte automatique n’est pas forcément fiable : mieux vaut éviter ces modèles. Dans l’habitacle, la finition apparaît très légère mais le vieillissement se révèle convenable. A l’extérieur, la corrosion attaque le berceau moteur (qui se change), ainsi que les bas de caisse, surtout avant le restylage de 1998.
Avantage : Egalité. Une fois débarrassée de ses soucis d’arbre à cames, la Ka pose globalement un peu moins de petits ennuis que la Twingo, mais elle rouille davantage !
Vie à bord : étonnante Twingo
Dans la Ka, l’ambiance n’est pas à la fête malgré un design original. Plastiques grisâtres, finition sommaire, boîte à gants amovible ridicule… Mais l'assemblage est bon, et les bacs de portière appréciables. Si à l’avant, on se trouve bien installé sans manquer de place, à l’arrière, c’est très étriqué. Quant au coffre, il est à la fois petit (185 l) et d’un accès peu pratique, en raison de sa faible ouverture et de son seuil élevé. La banquette ne coulisse pas, mais heureusement, elle se rabat, permettant d'accueillir 725 l de bagages.
Même si elle est plus courte de 19 cm de que la Ford, la Twingo se montre autrement spacieuse. Non seulement à l’avant mais aussi, et surtout, à l’arrière, où les passagers disposent en outre d'une banquette coulissante leur permettant de prendre leurs aises. Etonnant ! On peut même en basculer les dossiers en arrière pour se ménager une sorte de lit. Le coffre (170 l - 270 l, voire 1 096 l banquette rabattue) à se montre également plus pratique celui de la Ka, par son accès notamment. Cela dit, les plastiques ne sont pas plus flatteurs mais les touches colorées apportent du peps. On devra toutefois attendre 1998 pour disposer de sièges confortables.
Avantage : Twingo. Très nettement plus spacieuse, pratique et agréablement présentée que la Ford, la Renault remporte ici une victoire écrasante.
Sur la route : une Ford très dynamique
Quand la Ka est apparue, Ford avait entamé sa révolution en matière de liaisons au sol et cela se sent. Outre une position de conduite correcte et une bonne ergonomie, on apprécie au volant de la Ka une direction précise, un train avant rigoureux, un amortissement sérieux et une excellente commande de boîte. Bien campée sur ses roues, la Ford profite d’un excellent comportement routier, sûr et amusant, qui plaira aux amateurs de conduite.
Le moteur Kent, souple, donne le change à bas et mi-régime, mais n’aime pas du tout être cravaché. Il procure néanmoins des performances suffisantes. Quant au confort, la suspension semble un peu sèche, mais les sièges, bien dessinés, compensent, cependant que l’insonorisation se révèle correcte.
Pour sa part, la Renault souffre d’un volant trop incliné en avant pour offrir d’une position de conduite agréable. Néanmoins, on est bien installé dans le siège de la version restylée. Le moteur, souple et doux, n’est pas un foudre de guerre, mais il fait son job avec bonne volonté et renâcle moins que celui de la Ford à haut régime. La commande de boîte se révèle très agréable.
Dynamiquement, si la direction de la Twingo n’offre pas un feeling aussi bon que celle de la Ka, les trains roulants se révèlent rigoureux et bien amortis. Surtout, ils filtrent bien mieux les inégalités du goudron que ceux de la Ford, au prix, certes, d’un comportement moins vif mais pas moins sûr. L’insonorisation se montre, ici aussi, convenable.
Avantage : égalité. Si la Ka se montre amusante et vive par son châssis, la Twingo compense par un confort de suspension supérieur et un moteur plus volontaire.
Budget : sympas et pas chères
En bon état, sans enfoncements de carrosserie ni de peinture flétrie, la Ka s’affiche dès 1 400 €. A ce prix, elle affichera gaillardement 150 000 km, ce qui n’est pas un souci si l’entretien a été suivi. A 1 700 €, on en trouve à moins de 100 000 km, et à 2 000 € on peut même s’offrir un exemplaire de 2006 de 80 000 km, donc en Crit’Air 2. A 3 000 €, on trouve aussi des Ka post-2006 de moins de 50 000 km, climatisées et garanties. Les 70 ch n’étant pas plus chères, autant les privilégier. La consommation est un peu élevée : 7,5 l/100 km en moyenne.
En bon état, la Twingo ne coûte pas cher non plus. Comptez 1 200 €, avec moins de 130 000 km, pour un exemplaire bénéficiant du 1er restylage, et 1 500 € s’il profite de celui de 2000. Vous voulez la vignette Crit’air 2 ? Ajoutez 200 € dans ces conditions. Pour 3 000 €, on accède à une auto de moins de 80 000 km dotée de la clim Quant à la consommation, tablez sur une moyenne de 6,5 l/100 km en moyenne.
Avantage : Renault. Plus abondante que la Ka, la Twingo coûte un peu moins cher à état équivalent (sauf en Crit’air 2) et économise 1 l tous les 100 km.
Bilan : indétrônable Twingo
Renault avait mis dans le mille avec la Twingo, et l’a judicieusement fait évoluer. Aujourd’hui encore, grâce à elle, on se dégotte une petite auto fiable et pratique, confortable et sûre pour un prix très modique en occasion. De surcroît, elle consomme peu, mais on fera attention à la corrosion.
Ce défaut, l’originale Ka en souffre de façon plus aigüe, comme toutes les Ford de son époque, dommage car elle se révèle par ailleurs très fiable. Plus dynamique que la Twingo par son châssis, elle offre aussi de meilleures performances à partir de 2003, mais n’offre pas, loin s’en faut, un habitacle aussi spacieux et pratique. Son prix plancher est plus élevé, mais, paradoxalement, les exemplaires les plus récents se révèlent plus abordables. On pourra alors hésiter avec la Twingo, mais celle-ci prend globalement l’avantage, surtout qu’elle consomme moins.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Egalité |
Vie à bord | Twingo |
Sur la route | Egalité |
Budget | Twingo |
Verdict | Twingo |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Ford Ka, Renault Twingo 1.1 60 ch.
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