Les Français et le diesel : la fin d'une histoire d'amour ?
C’est bien connu, les histoires d’amour sont faites de hauts et de bas. Celle des automobilistes français avec le diesel connaît ainsi une de ses plus graves crises, qui pourrait aboutir à une véritable désaffection. Preuve que toute relation ne tient qu’à un fil.
Souvenez-vous. Il y a quelques années, les Français n'achetaient que des modèles diesels. Eh bien c’est fini ou presque. Est-ce une conséquence directe du "dieselgate" qui a frappé le groupe Volkswagen ? Difficile à dire mais une chose est sûre, les Français sont de plus en plus méfiants vis-à-vis du diesel. En 2016, le diesel ne devrait plus représenter qu'un tiers des ventes aux particuliers alors qu’il culminait à 64 % en 2012. Si on regarde l’état du marché dans sa globalité, on constate que le diesel reste majoritaire avec plus de 52 % des ventes en 2015 mais cette prépondérance est surtout due aux professionnels qui profitent de la fiscalité plus avantageuse du diesel.
Pour les particuliers, c’est une autre histoire. Plusieurs facteurs expliquent cette crise de confiance. Premier point, depuis 2015, les moteurs diesels ne bénéficient plus de bonus. Ensuite, il existe une vraie crise de confiance due en partie au scandale Volkswagen, qui a reconnu avoir triché pour corriger les rejets de ses voitures, mais aussi au fait que la plupart des consommations annoncées par les constructeurs et réalisées en laboratoire sont très loin de celles enregistrées en conditions réelles.
Autre facteur, l’inversion de la fiscalité. Beaucoup de conducteurs roulaient en diesel car c'était moins coûteux. Comprenez par là que le prix au litre était inférieur, la consommation des modèles moindre et surtout la valeur de revente supérieure. Ce qui était vrai même si beaucoup ne prenaient pas en compte les frais d’entretien et le prix d’achat supérieurs du diesel. Mais depuis quelque mois, tout est en train de changer : le gouvernement a annoncé un inversement de la fiscalité en relevant chaque année d'un centime les taxes sur le diesel et en abaissant d'autant celles sur l'essence, ce qui devrait aboutir à un équilibre entre les deux carburants dans 5 ans.
Les politiques de limitation de circulation dans les grandes villes sont également un handicap pour le diesel. C'est notamment le cas à Paris, où la maire Anne Hidalgo annonce à qui veut l’entendre qu’elle a pour but d'éradiquer le diesel de la capitale.
Enfin, le dernier point concerne l'agrément de conduite. Les moteurs diesels ont comme avantage d’avoir du couple à revendre, ce qui avoue-le, est très agréable à utiliser. Mais aujourd’hui, les constructeurs développent des blocs essence qui font montre des mêmes qualités, à l’image des moteurs Pure Tech de chez PSA ou TCe de Renault si on regarde juste du côté des marques tricolores.
Face à tous ces motifs de divergence, force est de reconnaître que la passion entre les Français et le diesel est bel et bien en train de s'essouffler. Après une heureuse période de cohabitation, la seule issue pourrait être le divorce.
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