Fiabilité de l'Alfa Romeo Giulietta 3 : la maxi-fiche occasion de Caradisiac
Dates clés
- Juin 2010 : commercialisation de la Giulietta 5 portes
- Octobre 2013 : premier restylage léger (calandre, sièges, panneaux de portes)
- Mars 2016 : deuxième restylage léger (calandre, boucliers, feux, garnissages)
En bref
La Giulietta 3 puise dans le passé d'Alfa, au moins son nom, si ce n'est son concept de compacte dynamique, comme a pu l'être la Giulietta première du nom, en 1954, qui représentait la petite sportive par excellence.
Modernisée, adaptée aux exigences de son temps, diéselisée, elle a tenté de garder au moins une plastique fort latine et y a réussi, cela fait relativement consensus.
Voulue et positionnée presque premium par son constructeur, elle a par contre été considérée comme décevante sur ce point. En effet, la qualité des matériaux, des assemblages, les possibilités d'équipement et les moteurs dont aucun n'est considéré comme noble (entendez par là qu'elle se contente de 4 cylindres), ont pu décevoir. Mais si on la considère comme une "généraliste ++", elle peut se défendre.
Considérée comme agréable à conduire, confortable, elle propose plusieurs visages à la conduite grâce à son sélecteur de modes "DNA". De placide à dynamique selon sa position !
Las, elle se révèle aussi peu habitable, et avec un volume de coffre en retrait de nombre de concurrentes. Elle n'existe aussi qu'en une seule variante de carrosserie, donc pas de break, pas de cabriolet, pas de coupé. Elle a donc eu fort à faire avec une concurrence plus installée et variée. Et si Alfa continue d'avoir ses fans, ils sont en réalité peu nombreux, et la Giulietta s'est peu vendue, essentiellement à coups de grosses promos. C'est toujours le cas d'ailleurs. Côté fiabilité, c'est plutôt mauvais. Peu de pannes immobilisantes, mais les défauts à signaler sont nombreux et agaçants. Un achat en occasion devra donc s'envisager avec prudence, il se fera heureusement à bon prix.
Caradisiac a aimé
- Le confort
- Le compromis confort/comportement
- L'équipement de confort
- Le style
- Les performances
Caradisiac n'a pas aimé
- Les aspects pratiques
- L'habitabilité
- L'équipement technologique pauvre
- La qualité des matériaux
- Le diamètre de braquage
- Nombreux soucis de fiabilité
Nos versions préférées
- III (2) 1.4 MULTIAIR 170 S/S DISTINCTIVE
- III (2) 2.0 JTDM 150 S/S DISTINCTIVE
Qualités et défauts
Ce qui peut vous tenter
- Le confort : la Giulietta est l'Alfa la plus confortable depuis bien longtemps. Son compromis confort/dynamisme est très réussi.
- L'agrément de conduite : avec un compromis confort/tenue de route réussi, des moteurs performants, une direction agréable, l'agrément de conduite de la Giulietta est dans le haut du panier.
- L'équipement de confort : dès l'entrée de gamme Impulsive, la compacte italienne est bien dotée en équipements de confort (clim bi-zone, aide au démarrage en côte, régulateur de vitesse, radio CD MP3, sièges réglables, sélecteur de modes de conduite, etc.). Les niveaux supérieurs intègrent les raffinements de l'époque.
- Le style : évidemment, on aime ou on n'aime pas, mais il ne laisse pas indifférent et dégage sans conteste un certain charme latin.
- Les performances : en essence comme en diesel, la Giulietta en donne pour sa puissance. Aucun moteur n'est à la peine.
Ce qui peut faire hésiter
- Les aspects pratiques : le coffre est clairement dans la moyenne basse du segment côté volume et son accès est rendu difficile par un seuil haut perché. Les rangements à bord sont aussi chiches et la modularité basique.
- L'habitabilité : les places arrière, malgré une longueur confortable de 4,35 m (une VW Golf fait 10 cm de moins), sont étriquées, et le volume de coffre est dans la moyenne basse de la catégorie.
- Les équipements technologiques : la Giulietta propose le système Blue and me, mais sa connectivité est limitée. Elle ne propose aucune des aides à la conduite aujourd'hui répandues, comme l'alerte de véhicule dans l'angle mort, le freinage automatique à détection d'obstacle, l'aide au maintien dans la voie, ou même l'accès et démarrage sans clé...
- La qualité des matériaux : ils ne sont pas dignes des concurrentes premium, et les assemblages trop lâches entraînent des rossignols.
- Diamètre de braquage : il est important et les manœuvres en ville n'en sont pas facilitées.
- Les soucis de fiabilité : ils sont nombreux, divers, souvent récurrents, et agaçants. Une Alfa fidèle à la mauvaise réputation persistante de la marque, pourtant en partie injustifiée aujourd'hui.
Budget
Achat / Cote :
Les prix neufs de la Giulietta étaient au début fort élevés et son rapport prix/équipement pas forcément favorable. Devant des ventes timides, Alfa a mené des campagnes promotionnelles intéressantes. En occasion, devant le succès timide également, les prix ont rapidement baissé et de bonnes affaires sont possibles. Le premier prix en essence est de 7 000 € pour un kilométrage de 120 000 km. En diesel, il faut compter minimum 6 000 €, pour 160 000 km.
Consommation :
Les blocs essence comme diesel n'amènent aucun commentaire négatif. La sobriété est bonne, du moins aux allures légales. Le rapport performances/consommation est même en sa faveur.
Assurance :
Les primes d'assurance de la Giulietta sont élevées et comparables à celles d'une BMW Série 1 par exemple, à motorisation comparable. Elle est environ 10 % plus onéreuse à assurer par rapport au prix moyen de la catégorie des compactes.
Prix des pièces :
C'est malheureusement une tradition chez Alfa, les pièces sont chères. Filtres, pièces de freinage, embrayage, amortisseurs, tous les tarifs sont élevés. Il faut le savoir et en tenir compte lorsque l'on souhaite acquérir un modèle qui a déjà pas mal de kilomètres, et pour lequel il faudra prévoir rapidement des remplacements. Un mauvais point.
Entretien :
Les intervalles d'entretien sont de 30 000 (1.4 T-Jet et MultiAir) à 35 000 km (1750 TBi) en essence, ou tous les 2 ans, tous les 35 000 km ou 2 ans en diesel. Et le remplacement de la courroie de distribution est prévu tous les 5 ans ou 140 000 km (120 000 km pour le 1.4 Multiair). Les tarifs de main-d’œuvre sont au-dessus de la moyenne chez Alfa Romeo. Au final, les coûts d'entretien sont orientés prémiums, eux aussi.
Fiabilité
Description :
La réputation de fiabilité d'Alfa peut être qualifiée de très mauvaise. Pourtant, globalement, elle s'est beaucoup améliorée depuis le milieu des années 2000. Cependant, pas de chance avec la Giulietta ! En effet, cette compacte de 2010 est plutôt mal lotie côté défauts récurrents. Que ce soit niveau mécanique, électronique ou finition, les propriétaires ont quasiment tous été confrontés à un ou plusieurs soucis. Les prises en charge par la marque sont monnaie courante, mais rarement à 100 % lorsque la garantie est échue. Elles sont souvent insuffisantes... Du coup, un achat en occasion doit se faire avec grande prudence. Vérifiez bien que les aléas plus ou moins graves ici exposés sont absents ou ont déjà été résolus, avant de signer un chèque.
Pannes lourdes ou immobilisantes :
- Fuites de liquide de refroidissement. Sur les modèles essence, 1.4 et 1750 TBi, la cause principale est le dessertissage de la pompe à eau, qu'il faut remplacer. Mais sur les diesels, qui connaissent le même souci, les causes peuvent être une défaillance prématurée du refroidisseur de la vanne EGR, ou bien des fissures au niveau de la boîte à eau.
- Volant moteur. Uniquement sur les diesels 2.0 JTDm 140 et 170, quelques cas de casse prématurée du volant moteur, qui entraîne aussi le remplacement de l'embrayage. Mais cela n'est pas épidémique.
Autres pannes ou faiblesses :
- Amortisseurs. Ils couinent ou claquent sur de nombreux exemplaires. Graissage, injection de mousse au niveau des coupelles, remplacements sont des solutions.
- Pneus. Sur presque tous les modèles, usure en facette des pneus arrière, ce qui entraîne des bruits de roulement importants. Un réglage fin de la géométrie des trains roulants est nécessaire et intervertir les pneus avant et arrière une fois par an ralentit l'apparition du phénomène.
Aspect extérieur :
- Joints de portière. Ils peuvent se décoller de leur rail. Il faut régulièrement les repousser pour les remettre en place, sous peine d'avoir des bruits d'air dans l'habitacle.
- Peinture. Elle est globalement fragile et sensible aux gravillons (éclats). Également, sur les modèles dotés du toit ouvrant, le bandeau entre le pare-brise et le toit peut s'écailler prématurément.
- Entrées d'eau. Des infiltrations d'eau peuvent avoir lieu par le bouton d'ouverture du coffre, plus rarement par les joints de portières. L'étanchéité est alors à refaire. Également des cas d'entrée d'eau dans les feux arrière. Ils sont alors à remplacer.
Finition intérieure :
- Poignées de porte. Les poignées de portes (surtout conducteur, la plus utilisée, mais les autres aussi sont concernées) sont fragiles et cassent facilement. La réparation est coûteuse (400 € en moyenne) car il faut remplacer tout le panneau de porte !
- Bruits parasites. Presque tous les exemplaires sont touchés par des bruits parasites (portières, planche de bord, casquette de tableau de bord) et le siège conducteur grince également sur de nombreux modèles. Des réglages sont possibles mais certains rossignols sont impossibles à éradiquer, donc agaçants.
- Levier de vitesses. La demi-sphère supérieure de la boule de levier de vitesses se décolle de façon récurrente. Mieux qu'un remplacement du levier, la recoller à la colle puissante (néoprène par exemple) semble efficace.
- Soufflet de frein à main. Quelques cas (plus rares) de soufflet de levier de frein à main qui se perce avec le temps.
Dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord :
- Batterie. Les batteries d'origine sont faiblardes et les remplacements au bout de 2 à 3 ans ne sont pas rares. Cela peut entraîner aussi le défaut décrit juste en dessous.
- Stop and Start. La fonction stop and Start, quel que soit le modèle, est complètement aléatoire, et parfois inopérante purement et simplement. C'est le plus souvent dû à une batterie insuffisamment chargée ou défectueuse. Avec une batterie neuve et de marque, assortie si besoin d'une reprogrammation de la fonction, cela reprend du service.
- Trappe à carburant. Son système de fermeture tombe en rade sur une majorité de modèles. On peut lubrifier son axe préventivement au dégrippant type WD40. Sinon, il faut le remplacer.
- Faisceau électrique. Trop court et mal positionné, le faisceau électrique arrière qui alimente le hayon peut se couper, entraînant l'impossibilité d'ouvrir le coffre et le dysfonctionnement de l'essuie-glace arrière. Une réparation (rallongement et soudure) est bien moins coûteuse qu'un remplacement.
- Climatisation. Quelques cas de climatisation ou de chauffage inopérant. Reprogrammation, remplacement du capteur de température ou remplacement du compresseur sont à prévoir.
- Lecteur CD. Nombreux cas de lecteur CD qui a rendu l'âme prématurément. Seul le remplacement résout le problème.
- GPS. Bugs nombreux (écran noir, ou qui ne s'éteint pas) accompagnés de soucis d'antenne.
- Feux à LED. Les feux de jour ont tendance, sur certains modèles seulement, de façon aléatoire, à s'éteindre au bout de quelque minute. Reprogrammation et/ou remplacement sont nécessaires.
Rappel de rectification en concession :
- Avril 2011. Une série fabriquée entre février et mai 2010 retourne à l'atelier pour remplacement des bras oscillants de suspension avant non conformes.
- Juillet 2015. Rappel des modèles 2.0 JTDm dotés de la boîte TCT, fabriqués entre juin 2010 et mai 2015. Un faisceau de câbles raccordés à la pompe à huile de la transmission risque de frotter un support et de s'endommager. Il est remplacé ou repositionné s'il n'est pas abîmé.
Meilleures versions
En Essence : III (2) 1.4 MULTIAIR 170 S/S DISTINCTIVE
En Diesel : III (2) 2.0 JTDM 150 S/S DISTINCTIVE
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