Fermeture des voies sur berges à Paris : un rapport final très critique
Le comité régional de suivi et d’évaluation des impacts de la piétonisation d'une partie des voies sur berges a dressé un bilan complet un an après la mise en place de la mesure. La fermeture a entraîné plus de bouchons, n'a pas vraiment fait baisser la pollution et aurait un effet négatif sur l'activité des commerçants…
La fermeture d'une partie des voies sur berges rive droite à Paris ne cesse de faire des remous, chaque camp y allant de son rapport pour défendre ou critiquer la mesure, mise en place il y a un peu plus d'un an. Et le dernier en date est vraiment accablant. Présenté comme définitif, il est issu du comité de suivi instauré par Valérie Pécresse, présidente Les Républicains de la région Ile-de-France.
Côté embouteillages, sans surprise, la situation déjà pas facile a empiré, le report du trafic impactant les durées de parcours. Selon le rapport, entre juin 2016 et juin 2017, le temps d'un trajet sur les quais hauts a augmenté de 54 % le matin et 36 % le soir. Pour le boulevard Saint-Germain, c'est 23 % le matin, 28 % le soir. D'ailleurs, ces bouchons supplémentaires ont un impact sur la régularité des bus, parfois gênés eux-mêmes par les rues et carrefours bloqués. Mais les effets ne se limitent pas au centre de Paris, puisqu'il y en a aussi en périphérie, avec par exemple une durée en hausse de 47 % le matin sur l'A86 au niveau de Vitry (en extérieur). Surtout, le rapport dit que le nombre de voitures dans Paris n'a pas vraiment baissé.
Plus grave, la fermeture aurait un impact négatif sur la qualité de vie et la qualité de l'air. Plutôt étonnant car c'est ce que la maire de Paris aime le plus mettre en avant pour justifier les choix anti-voitures. Le niveau de bruit sur les quais hauts a augmenté « allant jusqu'à un doublement la nuit ». Côté pollution, le rapport constate qu'elle s'est « simplement déplacée ». S'il y a du mieux sur les quais hauts et bas (baisse de 25 % de la concentration de dioxyde d'azote), c'est moins bien le long des axes de report (+ 1 à 5 %) et surtout à la sortie de la section concernée (+ 5 à 10 % dans le quartier Henri-IV). Le renforcement des embouteillages évite d'avoir une amélioration de la qualité de l'air.
Enfin, il y a des conséquences économiques. Selon Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président à la région en charge de l'environnement et du développement durable, qui a répondu aux questions du Figaro, « des témoignages recueillis révèlent une baisse d'activité chez des commerçants situés au cœur de la capitale ». Leur chiffre d'affaires serait en baisse, avec des clients qui ont renoncé à venir faire des achats dans Paris.
Il y a tout de même peu de chance de voir Anne Hidalgo revenir en arrière. Ce serait pour elle un terrible désaveu. D'ailleurs, comme on vous le disait récemment, le pire est à venir pour les automobilistes.
> Voir le rapport complet
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