Europe : les constructeurs veulent-ils ralentir la voiture électrique ?
Il n’y a pas si longtemps, le sujet relevé de la science-fiction, mais depuis, l’idée d’une électrification des gammes proposées par les constructeurs automobiles fait partie intégrante des stratégies sur le long terme. Une idée par ailleurs orientée par des réglementations de plus en plus draconiennes en termes d’émissions polluantes. En Europe, on se veut à la pointe, mais les marques de voiture préviennent que tout excès de vitesse vers l’engin électrique pourrait conduire à une sortie de route économique. Un dilemme qui se pose ce lundi 10 septembre au Parlement européen.
La question est notamment soulevée par le site automobile-propre.com. Il précise que, pour combattre les changements climatiques et atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris, la Commission européenne avait proposé en novembre 2017 de réduire de 30 % d’ici 2030 les émissions de dioxyde de carbone des nouvelles voitures et des utilitaires légers. Pas mal, mais un rapport de la commission Environnement du parlement propose des objectifs encore plus ambitieux : une réduction de 50 % des émissions de CO2 en 2030 et des quotas contraignants pour la production de véhicules propres.
De là, les analyses divergent et les doutes s’installent. L’initiative appuie la thèse de ceux qui regrettent une marche forcée vers la voiture électrique qui risque d’en laisser beaucoup sur le chemin. Les constructeurs européens estiment que le passage à l’électrique entraînerait une perte de 17 % du nombre d’heures de travail pour la production des véhicules et de 38 % chez les équipementiers. L’Association des constructeurs automobiles européens rappelle que « 13,3 millions d’Européens, soit 6,1 % de la population active, travaillent directement ou indirectement pour le secteur automobile ».
Les tenants du projet répondent que pas moins de 200 000 emplois seront générés par l’avènement de la propulsion électrique qui permettrait à l’Europe de réduire d‘ici 2030 ses importations de pétrole à hauteur de 49 milliards d’euros. L’ambiance s’annonce… électrique.
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