Etude : piétons et smartphone ne font pas bon ménage

"Nos équipes d’étude ont relevé des cas particuliers. On a observé à plusieurs reprises des groupes de jeunes gens regardant un smartphone ensemble tout en traversant une rue. Dans l’un des cas, le groupe a percuté un cycliste. L’un des incidents qui s’est déroulé à Stockholm parle de lui-même : une jeune fille est restée au milieu de la route, a sorti son téléphone et a commencé à écrire un SMS. Il a fallu que le chauffeur d’un bus arrivant sur la voie klaxonne pour qu’elle réalise où elle se trouvait et qu’elle réagisse. Les équipes de notre département d’accidentologie observe régulièrement ce genre de situations". Ce sont ici les déclarations de l'un des responsables de Dekra, qui vient de réaliser une étude sur le tandem piéton/smartphone.

Nous vous en avons déjà parlé récemment avec cette initiative d'une ville allemande qui teste les feux pour piétons au sol pour ceux qui sont incapables de décoller les yeux du smartphone. Les chiffres avancés par Dekra montrent à quel point l'inattention des piétons, souvent causée par la présence d'un casque (ou écouteurs) et par la lecture de l'écran du téléphone, devient problématique.

En effet, selon Dekra, "un accident mortel sur 10 est causé par le comportement inapproprié d’un piéton". La situation est problématique dans tous les pays d'Europe, même si dans certains, l'addiction au smartphone en marchant est moins forte : elle est limitée aux Pays-Bas mais explose à Stockholm.

"Les statistiques montrent qu’en Europe environ 22 % des personnes victimes d’un accident mortel de la route sont des piétons ; des accidents qui ont généralement lieu en ville. En Allemagne, cette proportion s’élève à 70 %. Les chiffres relatifs aux comportements des piétons sont aussi frappants. D’après le Bureau de Statiques Fédéral Allemand, environ 10% des accidents mortels sur les routes allemandes sont causé par des piétons ayant un comportement inapproprié".

La chose ne devrait pas s'arranger avec des grandes villes qui font de plus en plus de place aux piétons dans les rues. Ceux-ci ayant la priorité dans les zones à 30 km/h (où les passages piétons ne sont de toute façon pas obligatoires), les comportements à risque sont de plus en plus fréquents. Et il est toujours plus facile pour piéton de s'arrêter que pour un véhicule de 1500 kg de se stopper net, même à vitesse faible...