Et pourquoi pas une Aston Martin DB9 à 24 000 € ?
Sculpturale, la DB9 incarne une toute nouvelle génération d’Aston, plus belles et sophistiquées que jamais. Avec un peu d’astuce, on peut s’en dégotter un exemplaire impeccable pour 24 000 €. Comment ? En allant l’acheter en Angleterre. Evidemment, il faudra vous satisfaire d’une conduite à droite, mais n’est-ce pas la vraie nature de cette belle anglaise ?
Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Merveilleusement dessinée, l'Aston Martin Db9 est un modèle crucial pour la marque, et mérite d'être collectionnée rien que pour cela. Avec cette auto, le blason de Gaydon entame en 2003 une période dorée qui durera près de 15 ans. De plus, cette grande GT 2+2 bénéficie d'une mécanique noble par excellence, un V12 atmosphérique doté de 4 arbres à cames en tête et de 48 soupapes. En clair, cette Aston, c'est un spectacle son et lumière permanent. Très moderne par sa fabrication en aluminium et ses trains roulants, elle gratifie de belles prestations dynamiques. Et puis, James Bond en conduit une dans Quantum of Solace. Si c'est pas la grande classe...
Une des meilleures choses qui soient arrivées à Aston Martin, c’est d’être rachetée par Ford. Cela lui a donné des fonds pour développer de nouveaux modèles : la DB7 en 1993, la Vanquish en 1999 et la DB9 en 2003. Cette dernière joue un rôle tout particulier dans l’histoire de la marque car elle introduit deux choses.
D’une part, la plate-forme VH (pour Vertical Horizontal), en aluminium et modulaire. Elle servira à une toute une série d’autres modèles, comme la V8 Vantage et la Rapide, pour ne citer qu’elles. D'autre part, un nouveau style, dû à Henrik Fisker et Ian Callum, qui lui aussi, sera décliné sur plusieurs autos différentes.
Nantie d’un superbe V12 5,9 l, celui de la DB7 Vantage, en fait deux V6 Ford réunis puis peaufinés par Cosworth, elle profite de ses 450 ch pour atteindre les 300 km/h. Pensée comme une GT, la DB9 utilise une boîte auto ZF 6HP26 et accueille quatre personnes dans le luxueux cocon tendu de cuir qui lui sert d’habitacle.
Dotée de trains roulants à double triangulation avant/arrière, elle affiche de belles prestations dynamiques, et pour couronner le tout, elle est modérément hors de prix. Affichée à 148 600 € (soit 202 300 € actuels selon l’Insee), l’Aston se paie le luxe d’être moins chère que des rivales telles que la Bentley Continental GT (164 000 €) et la Ferrari 612 Scaglietti (217 000 €). En conséquence, elle entame une carrière fructueuse, d’autant que le cabriolet Volante arrive en quelques mois, accompagnée d’une boîte manuelle Graziano qui ne séduira pas grand-monde.
En 2008, l'Aston, revisitée, voit son V12 porté à 477 ch et sa console centrale redessinée, puis bénéficie d’une nouvelle série d’améliorations en 2012, où le moteur grimpe à 517 ch alors que les boucliers sont revus. En 2013, la DB9 se décline en GT (547 ch), puis prend une retraite bien méritée 2016. Plus de 10 000 DB9 ont été produites, un chiffre enviable pour une auto aussi onéreuse.
Combien ça coûte ?
En France, on ne trouve rien à moins de 35 000 € en conduite à droite, contre 30 000 € en Allemagne, à moins de 100 000 km. Pour une conduite à gauche, il faut ajouter 8 000 €. Mais si on traverse la Manche, alors on déniche aux enchères des exemplaires soignés et bien entretenus pour des sommes très inférieures. Evidemment, cela comporte une prise de risque.
Par exemple, une DB9 de 2005 affichant 80 100 miles (environ 130 000 km), nantie d’un suivi sérieux, est partie pour 14 300 £ avec les frais (soit 17 000 €) chez Historic Auctioneers le 23 novembre dernier. On a même vue une autre DB9, de 52 275 miles (moins de 90 000 km) partir à 11 440 £, mais peu soignée, elle, et chaussée en pneus Nankang… Mieux vaut payer plus initialement pour payer moins ensuite.
Brexit oblige, des taxes viennent s’additionner. 10 % de frais de douane sur le prix d’achat, puis 20 % sur ce total. Sur l’Aston à 17 000 €, cela porte la facture à 22 440 €, ce à quoi on va ajouter le certificat de conformité, qui coûtera bien 500 € (attention, les prix varient énormément...). On arrive ainsi à près de 23 000 €. Si on ajoute les frais de transport, d’hébergement, voire la location d’une voiture sur place (plus un peu de shopping...) et le retour en ferry, allez, admettons que cela coûte 1 000 €.
En gros, à 24 000 €, on repart avec une belle DB9 avec son MOT (contrôle technique) valide et son V5C (la carte grise anglaise). Cela représente une sacrée économie face à celles déjà présentes chez nous ! Sur pistonheads.com, on voit même un superbe exemplaire de 2006, dépassant à peine les 80 000 km à 19 975 £ (soit 24 000 €), plus les taxes d’import. Et si on veut une Volante, un exemplaire impeccable de 2007 affichant 71 100 miles (environ 115 000 km) est parti à 20 812 £ chez H&H le 24 mars 2024.
Ensuite, logiquement, plus l’auto est récente plus elle est chère : une DB9 de 2008 (477 ch) affichant environ 80 000 km a été adjugé 21 938 £ chez Iconic Auctioneers le 30 septembre 2023. Quant à celles fabriquées à partir de 2012 équipées du V12 de 517 ch, elles réclament un minimum de 51 500 £ avant taxes, donc on entre dans une autre galaxie.
Quelle version choisir ?
D’abord, celle dans le meilleur état possible. Ensuite, les 477 ch, certes un peu plus chères que les 450 ch mais bien améliorées, représentent un excellent compromis.
Les versions collector
Toutes, si elles sont en parfait état. Comme les DB9 sont nombreuses, il faut choisir celles présentant des éléments de rareté : série limitée (Carbon Edition, James bond Edition), très faible kilométrage, couleurs originales, historique complet…
Que surveiller ?
Bien conçue et sérieusement réalisée, la DB9 est une auto très fiable. Tant mieux car la moindre opération coûte un bras ! Si l'entretien a été soigné, on ne relève pas de soucis particuliers au sujet du moteur, mais sur les autos maltraitées, il pâtit de fuites d’huile, chère à résoudre. Un bon indice à traquer lors de l’achat. Les capteurs électroniques peuvent aussi défaillir, mais leur remplacement s’avère plutôt facile.
Le V12 consomme naturellement un peu d’huile, donc si les niveaux n’ont pas été faits régulièrement, les bielles trinquent. Surveillez bien le bruit que le V12 produit au démarrage à froid, si un cognement se manifeste, attention, les bielles sont usées et le moteur bon à changer (facture de plus de 20 000 €).
Gare aussi aux catalyseurs : 6 000 € pièce. Quant à la boîte, elle est solide, si on prend soin de la vidanger avant 100 000 km. La suspension est plutôt simple à entretenir (les silentblocs se changent aisément) mais les amortisseurs sont chers : 1 000 € pièce. A surveiller également, les cloques qui apparaissent sur la peinture. Comme la carrosserie est en alu, toute réfection est onéreuse.
Examinez aussi les jantes, tout aussi chères, et les berceaux, sensibles à la corrosion. Tout ceci est vite réparé sur les autos bien suivies : l’entretien est crucial sur ces autos, il doit être annuel et il est fort coûteux. Plus encore chez nous qu’au Royaume-Uni, car là-bas, il existe de nombreux spécialistes des Aston, moins chers que le réseau officiel, ce qui n’est pas le cas chez nous.
Sur la route
Prendre place à bord d’une DB9 est toujours un grand moment. On est assis très près du sol dans une bonne odeur de cuir, et on profite d’une excellente position de conduite. Les matériaux sont nobles, l’instrumentation analogique superbe. Vous préférez le digital et les tablettes ? Allez donc voir ailleurs.
Dès le démarrage, le V12 produit une mélodie ensorcelante, mais pas envahissante, qui ne lasse jamais de flatter les oreilles. Le moteur prodigue des performances superbes mais sans violence, d’autant que la boîte auto est un peu lente. Dynamiquement, la DB9 est très efficace et précise, mais ce n’est pas un scalpel : le sport, ce n’est pas pour elle. D’ailleurs, elle est un peu lourde. Son terrain favori, ce sont les autoroutes, où elle excelle.
L'Aston filtre moins les remontées d’information qu’une Bentley Continental GT, donc vous connecte davantage à la route au prix d’un confort de roulement moindre mais tout de même excellent. Cette Aston DB9, c’est une sorte de classe absolue pour les amateurs de conduite (et non de transport luxueux). Quant à la consommation, à 15 l/100 km en moyenne, elle n’est pas affolante.
L’alternative youngtimer
Aston Martin DB7 Vantage (1999 – 2004)
Lancée en 1993, la magnifique Aston DB7 troque son 6-en-ligne d’origine Jaguar contre un V12 5,9 l, composé en gros de deux blocs Ford. Devenant Vantage pour l’occasion, elle passe de 335 ch à 420 ch et atteint 300 km/h. Arborant un museau plus agressif, elle bénéficie aussi de suspensions améliorées. Disponible au choix en manuelle ou en automatique, la DB7 Vantage se décline en GT dès 2002, son V12 développant alors 440 ch, et ses trains roulants s’affûtant encore. C’est le chant du cygne de la DB7, remplacée fin 2003 par la DB9. Dès 40 000 €.
Aston Martin DB9 (2004), la fiche technique
- Moteur : 12 cylindres en V, 5 935 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : double triangulation, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV et AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou automatique, propulsion
- Puissance : 450 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 570 Nm à 5 000 tr/min
- Poids : 1 710 kg
- Vitesse maxi : 300 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,9 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Aston Martin DB9, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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