Est-il judicieux de racheter sa LOA pour la revendre ?
Avec la hausse spectaculaire des prix du marché de l'occasion, les valeurs de revente estimées il y a quelques années ne sont plus comparables avec les valeurs actuelles. Dans ce cas, racheter sa LOA peut se révéler être une bonne affaire. Et pourquoi ne pas la revendre pour réaliser une belle plus-value ?
Le financement de son auto en location longue durée ou en option d’achat a le vent en poupe. Pour plusieurs constructeurs, il a pris l’ascendant sur l’achat comptant traditionnel puisque les automobilistes sont plus de la moitié à privilégier la LOA. Pour les vendeurs, la pilule est plus facile à faire passer lorsque l’on met sur la table des échéances mensuelles plutôt qu’un tarif au montant conséquent. C’est notamment pour cela que cette pratique s’est accélérée depuis la crise sanitaire.
Depuis cette fameuse crise, le prix des modèles d’occasion s’est envolé avec plus de 40 % d’augmentation. Dans ce cas, les locataires ayant souscrit un contrat avant cette période ont de quoi se frotter les mains. En effet, les valeurs résiduelles prévues après 3 ou 5 ans (suivant la durée du contrat) sont définies à la signature du contrat.
Les chiffres dans le tableau ci-dessous parlent d’eux-mêmes. Les valeurs de revente estimées il y a un peu plus de trois ans ne sont plus du tout représentatif du marché actuel. Les gains varient ici de 8 à 50 %, ces chiffres n’ont valeur que d’exemple et ne représentent pas forcément une référence pour les modèles qui y figurent. Toutefois, des affaires sont à faire ! Si l'idée est de conserver son auto, il n'y a pas trop de questions à se poser, hormis celui de contracter un éventuel nouveau crédit. Dans le cas d'un rachat pour une revente afin de réaliser une plus-value, la démarche n'est pas si simple.
Exemples fournis par BNP Paribas et Volkswagen Financial Services :
Modèle | Kilométrage | Valeur de revente estimée | Valeur de revente constatée | Écart |
Audi Q3 35 TDI quattro S tronic S Line (2020) |
45 000 km | 33 327 € | 36 105 € | 8,3 % |
Ford Puma Ecoboost 125 ST-Line (2020) | 25 500 km | 13 592 € | 20 443 € | 50,4 % |
Hyundai Kona 1.6 GDi Hybrid Intuitive (2020) | 30 000 km | 15 618 € | 21 656 € | 38,7 % |
Hyundai Kona Electric 136 ch/39 kWh Intuitive (2020) | 30 000 km | 17 799 € | 21 267 € | 19,5 % |
Volkswagen T-Roc TSI 110 Lounge (2020) | nc | 14 500 € | 21 000 € | 44,8 % |
Volvo XC40 T4 Recharge Business (2020) | 75 000 km | 26 795 € | 29 602 € | 10,5 % |
Volvo XC60 D4 R-Design (2020) | 60 000 km | 30 386 € | 37 482 € | 23,4 % |
Un marché complexe
Avec de telles données, il est tentant d’effectuer de belles photos et mettre une annonce en ligne au plus vite. La réalité est quelque peu différente. Tout d’abord, les tarifs affichés dans les petites annonces ne reflètent pas forcément les prix de vente, une négociation est toujours possible.
De plus, comme nous l’indique Christophe Michaeli, directeur du marché automobile à BNP Paribas Personal Finance : « depuis plusieurs semaines, le marché de l’occasion baisse. De véritables affaires étaient à réaliser il y a encore deux mois, seulement le marché est volatil ». Une tendance d’ailleurs confirmée par le dernier Observatoire de La Centrale. Ce dernier fait état d’une baisse inédite du prix des occasions lors du dernier trimestre 2023, pour les véhicules récents.
Mr Michaeli précise également que « le marché de l’occasion est compliqué, notamment au niveau des hybrides rechargeables et des électriques. Les Zoé ont peu d’autonomie, les Tesla sont encore chères, les Lync & Co par exemple sont des véhicules difficiles à revendre. »
Pour le directeur, le marché évolue si vite qu’il lui est très difficile de donner une tendance pour les mois à venir. Le meilleur conseil est alors de vérifier soi-même son contrat, le montant à racheter et surtout les valeurs de marché, au « au cas par cas ».
Pas si simple d'acheter pour revendre
Seulement, prendre la décision de racheter sa part pour ensuite revendre son auto n’est pas si simple. Tout d’abord, l’organisme de location a tout intérêt à ce que vous renouveliez votre contrat. Les campagnes de promotion sur le neuf, qui fleurissent à nouveau ces dernies mois, concernent également les LOA. À titre d’exemple, Volkswagen Financial Services offre un loyer pour tout client renouvelant sur la gamme ID et essaie de limiter au mieux la hausse des loyers. Les autres constructeurs font également en sorte de retenir leur client, il ne faut donc pas hésiter à négocier, et éventuellement, repartir sur un nouveau contrat.
Ensuite, racheter sa part peut nécessiter un crédit auprès de sa banque, et c’est justement ce que la LOA évite de faire. De plus, les taux ont suivi la même tendance que le marché, de l’ordre de 5 % actuellement, voire davantage.
Dans le cas d’un rachat, il faut également prendre en compte le coût de la carte grise, qu’il faudra mettre à son nom. Ensuite, la mise en vente de son auto implique certaines démarches : déposer une annonce, répondre au téléphone, aux SMS, faire essayer son auto, esquivez les arnaques… Or, c’est certainement ce que cherchent à éviter les automobilistes qui se dirigent vers la location en privilégiant un confort certain. Une solution peut éviter ces « désagréments » consiste à faire reprendre votre véhicule par un professionnel. Mais, une bonne partie de votre plus-value disparaîtra…
Enfin, il y a le risque de se retrouver à pied entre la vente et le futur achat. Un nouvel achat qui nécessitera de la recherche dans les annonces, de se déplacer, de vérifier l’état du véhicule… Racheter sa LOA pour la revendre peut s'avérer intéressant, financièrement, mais nécessitera des efforts.
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