Essai moto : KTM 950 SuperMoto 2007

Olivier Breselec Le 22/08/2007 à 16:32

Comment révolutionner le monde du Supermot’ me direz vous !? Rien de bien difficile ma fois, demandez à KTM de mettre une centaine de chevaux dans son Bicylindre LC8 et le tour est joué … malgré qu’elle conserve (encore pour cette année) les bons vieux carburateurs, au contraire de ces rivales, voyons ce qui se cache derrière la KTM 950 SuperMoto 2007 en attendant l’arrivée de l’injection pour l’année prochaine …

1. La rencontre.

Au premier coup d’œil, la KTM impressionnerait presque. Bien qu’elle soit ici dans la livrée noire, censée la rendre moins « présente », on ne peut pas nier le fait qu’elle en impose … et ce ne sont pas mes mensurations de pilote de Moto GP qui l’a contredira !!

Le moment est venu de tourner la clé de contact … les vocalises distillées par la double sortie en position haute donne le ton d’entrée de jeu. Après une certaine préparation psychologique, me voila enfin prêt pour attaquer l’ascension de la « Katoche » par la face nord. Les premières impressions qui me sautent aux yeux sont relativement déroutantes pour quelqu’un qui vient d’une moto dont la position est plutôt typée sport.

2. L’essai.

Installé droit comme un « I », les mains bien en avant à hauteur des oreilles, les cales pieds placés en avant de la moto, on peut dire que le changement est radical et ce, à tous les niveaux.

Après avoir roulé une petite portion de ville je prends direction une 2x2 voies pour m’extirper le plus rapidement possible de la population et trouver enfin des routes plus appropriées pour que la 950 SM s’exprime à sa juste valeur … pendant cette petite portion de route sans grand intérêt j’ai tout de suite senti que le vent était bien présent. La position toujours aussi verticale et l’absence de protection (SM oblige) y sont forcement pour beaucoup et dès 90 km/h.

Voila enfin les premiers tours de roues sur une petite départementale en direction de la côte pour une séance photo. Je me réconforte dans la sensation que j’avais éprouvé à peine la béquille repliée … la prise en main est extrêmement rapide et la maniabilité à basse vitesse est tout aussi bluffante. A la vision du premier panneau « stop », je me rappelle alors que les 865 mm de la hauteur de selle vont peut être me mettre en défaut … vous vous rappelez : « mensurations de pilote de Moto GP ». Et bien non, allongeant au maximum mes quelques centimètres de gambettes, je touche enfin le sol. Ca aurait été dommage de chuter à l’arrêt devant les nombreux vacanciers prenant la direction de la plage en cette période estivale …

Le moment est venu pour la « petite » autrichienne de montrer tout son potentiel visuel devant mon objectif …

- Design : Très haut perchée sur ses 2 roues à bâtons (au nombre de 5), elle impose une présence. Quelque soit l’angle de prise de vue, cette SM attire les regards et ce ne sont pas les touristes en balade sur le front de mer qui me contrediront … A l’avant la tête de fourche et le phare lui donne un look résolument moderne et presque sportif, voir agressif. A l’arrière quand à lui, nous retrouvons 2 belles sorties d’échappement en position haute de part et d’autre du garde boue arrière. Le passager sera même à la fête puisque le porte bagage intègre des poignées passager. Mince et sexy la Katoche en jette !! Elle est disponible au catalogue en 2 coloris (noir ou orange).

- Moteur : 98 cv à 8000 tr/min et 94 Nm à 6500 tr/min, voila c’est lâché. Autant dire que ca commence à causer et même à décoiffer. Les sensations sont bien entendu au rendez-vous. Les premières accélérations franches tirent littéralement les bras. Tout pour que ce SM se transforme en véritable jouet. Autre chose, avec ces 58 kg, le twin LC8 est le plus léger de sa catégorie.

- Châssis : Cadre tubulaire, boucle arrière en aluminium, guidon en aluminium, tout pour avoir une masse la plus faible possible (11 kg !!) tout en garantissant une très bonne résistance. Hors essence et habillée de ses carénages, elle arrive à une masse de 191 kg. Reste donc à ajouter les 17,5 litres de carburant et vous voila au guidon d’une KTM 950 SM de moins de 220 kg. Les jantes quand à elles, ne sont pas non plus passées au travers de la course au gain de masse. Elles sont de chez Brembo (excusez du peu) et sont moulées en aluminium (super) léger. L’amortisseur arrière (de couleur orange sur le modèle noir, et blanc sur le modèle orange) nous vient de chez WP et offre tous les réglages possibles et inimaginables. A l’avant une fourche inversée diamètre 48 mm réglable en détente, compression ainsi qu’en précontrainte ressort. De quoi passer de longues soirées à trouver le réglage optimal correspondant au mieux à votre style de conduite.

- Freinage : Dosable et hyper puissant grâce à 2 disques flottant diamètre 305 mm à l’avant, 1 disque diamètre 240 mm à l’arrière le tout pincé par des mâchoires Brembo à 4 pistons radiaux pour l’avant et à 2 pistons pour l’arrière. Va y avoir du freinage de trappeur dans l’air !! Malgré ce qu’on pourrait penser, l’attaque n’est pas trop franche … elle est même progressive. Par contre, en cas de besoin, une pression supplémentaire avec les 2 doigts de la main droite et vous voila les yeux au fond du casque sans pour autant vous faire de frayeur. Rassurant et sécurisant …

La pose photo terminée, je décide de prendre des routes un peu plus sinueuses (son terrain de prédilection). Avant ça, sur un bout de droit sécurisé et très bien dégagé, je décide de mettre poignée en coin sur le 3ième et le 4ième rapport. Les envolées sont tout bonnement monstrueuses, le train avant se déleste et les premiers louvoiements se font sentir … je coupe les gaz aussi sec, une courbe me saute au casque.

Voila enfin l’enchainement de petits virages, je décide de mettre un peu d’angle sans trop de confiance. La position de conduite me change tellement de ma petite sportive que je ne sais pas du tout comment me positionner sur la moto … mais je prends mon pied et c’est bien là le principal. Je note tout de même qu’elle est vive, agile et précise, elle va où le regard se pose et ce, sans aucun effort. Que demander de plus !?

La fin du parcours se fera en plein centre ville pour juger de sa capacité à se faufiler dans la circulation. Elle est tout de suite facile et en redemande encore et toujours. La main droite me démange mais je résiste tant bien que mal à la tentation de me rallonger les bras de quelques centimètres une ultime fois …

Le tour de manège est bel et bien fini. Et le plaisir était là du début à la fin de cet essai. Bien que je ne lui trouve pas plus de défaut que ça, je ne me lâcherais pas pour ce type de moto trop haute sur pattes compte tenu de ma petite taille. Si c’est pour avoir peur de s’en coller une à chaque fois que le manège s’arrête ce n’est pas la peine.

Je note tout de même une finition un peu limite, une béquille pas évidente à mettre en place et un bloc compteur un peu dépassé. Par contre pour ce qui est du plaisir de conduire, du freinage (dosable et ultra puissant) et de la maniabilité, là j’y suis à 200% …

Un grand merci à Pierre et Christophe de chez Richard moto (22) pour cet essai.