En un mois, il s’est vendu plus de voitures en Chine qu’en un an en France
Au mois de septembre, le marché chinois a enregistré 1,9 million d'autos vendues, un marché en hausse de 21,5 % par rapport au même mois de l'an passé. Pour rappel, la France a écoulé moins de 1,7 million de ventes sur l'ensemble de l'année dernière. Pourtant, tout n'est pas florissant dans l'Empire du milieu.
En apparence, tout va bien. La Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA) a annoncé des chiffres mirobolants pour le mois de septembre. Les ventes se sont envolées de 21,5 % par rapport au même mois de l'an passé. Résultat : un total de 1,92 million d'autos a trouvé preneurs. On est très loin de nos chiffres hexagonaux ou, durant le même mois de septembre, ne se sont écoulées que 141 137 voitures. De quoi se réjouir néanmoins, puisque ces ventes sont en hausse de 5,5 %, , Mais on a les joies que l'on peut, car nous avons distribué moins de voitures (1,65 million) durant toute l'année 2021, soit plus de 10 fois moins qu'en Chine.
C'est la fête à Pékin, mais pas pour bien longtemps
La réussite chinoise est aussi celle du haut de gamme et de l'électrique puisque les autos à zéros émissions et hybrides ont progressé de 94,5 %, toujours au seul mois de septembre. Quant aux marques premium, elles sont en hausse de 45 %. Les seules importations de Mercedes vers la Chine ont augmenté de 37 % au trimestre dernier. C'est la fête à Pékin et pourtant, personne ne s'est réjoui de ces chiffres. Et pour cause, car derrière le faste apparent se cache une réalité tout autre. Une réalité qui pourrait bien impacter l'industrie automobile occidentale.
C'est que si les ventes d'automobiles chinoises ont explosé, et notamment celles qui concernent les électrifiées, c'est parce que le gouvernement central, mais aussi les gouvernements locaux et les municipalités, ont mis en place une batterie d'aides à l'achat. Sauf que ces aides vont disparaître à la fin du mois de décembre. Le boom actuel et la précipitation vers les modèles subventionnés sont donc le résultat d'une aubaine de courte durée pour les Chinois qui souhaitent rouler propre. Un boom qui va donc probablement cesser dès le mois de janvier.
De plus, l'aubaine occidentale sur l'électrique en Chine est limitée, puisque le numéro 1 dans le domaine est le constructeur local Byd, qui débarque en Europe et sera présent dès la semaine prochaine au Mondial de l'automobile. Tesla est en seconde position, dans un top cinq qui, sans lui, serait exclusivement chinois.
Certes, au rayon premium, les marques occidentales, et surtout allemandes, sont très bien placées. Mais pour combien de temps ? L'empire du milieu doit annoncer avant la fin du mois son score de croissance pour le troisième trimestre et l'on peut s'attendre à du gros temps puisque, au second trimestre, cette croissance n'a pas dépassé 0,44 %. C'est très peu pour un pays qui affichait des scores de 7 % avant le Covid.
La stratégie "zéro Covid" en cause
C'est justement la pandémie qui explique, en partie, les mauvais résultats chinois. C'est surtout la politique du "zéro Covid" chère à Xi Jinping, le dirigeant qui doit être réélu pour la troisième fois ces jours-ci. Cette stratégie qui consiste à confiner des populations entières au moindre cas détecté a fait, et fait toujours, des dégâts.
Cette stagnation de l'économie chinoise n'est pas seulement préjudiciable pour le pays lui-même, mais pour l'occident en général, et l'automobile occidentale en particulier. Car cette mauvaise santé locale explique, en partie, l'offensive que la Chine livre à l'occident, notamment dans le domaine automobile où le déferlement de nouvelles marques est sensible. Mais elle risque également de faire baisser les ventes des constructeurs européens sur place. Lorsque la Chine tousse, l'occident s'enrhume.
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