Emmanuel Macron lance aujourd'hui la première étape de "l'Airbus des batteries"
C'est aujourd'hui en Charente et plus précisément à Nersac qu'Emmanuel Macron va assister au lancement d'une nouvelle chaîne de productions de batteries, premier jalon du Géant européen qui doit permettre à l'Union europénne d'être moins dépendante de l'Asie.
Ce matin, Emmanuel Macron et la ministre allemande de la recherche se sont rendus en Charente dans l'usine Saft afin de lancer une nouvelle ligne de production de batteries destinées à l'automobile. Un projet qui s'insère dans le projet européen de création d'une sorte d'Airbus des batteries automobiles afin de diminuer la dépendance dans ce domaine de l'Europe aux pays asiatiques.
La commission européenne a en effet donné son accord le 8 décembre dernier à un IPCEI Batterie. Un IPCEI (Important Projects of Common European Interest) est un système d’aides d’État qui permet de soutenir non seulement les phases de R&D mais aussi celles de la première industrialisation. Il oblige aussi à des collaborations entre États-membres. Sept pays et 17 entreprises se sont engagés dans cet IPCEI batterie qui sera doté jusqu’à 3,2 milliards d’euros de financement public. Le projet franco-allemand n’est que l’un des projets abrité sous l’ombrelle de cet IPCEI.
A Nersac, s’installeront les activités de R&D (Recherche et Développement) et la première ligne pilote d’un projet porté par un consortium qui réunit Saft (filiale de Total) et PSA. Il s'agit d'associer le savoir-faire d'un fabricant de batteries spécialisé dans les industries aéronautique, ferroviaire ou le stockage d'énergie avec celui du deuxième constructeur automobile européen, qui va comprendre de très nombreuses marques que ce soient Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall et prochainement Fiat Chrysler. Cette association doit rassurer, Carlos Tavarès, le patron du groupe français, qui s'inquiète régulièrement de la dépendance de l'Europe envers les batteries asiatiques.
L’investissement pour cette première phase est important puisque chiffré à 200 millions d’euros. L’ambition est la création d'une nouvelle génération de batteries et surtout l'ouverture de deux "gigafactory" : l’une à Douvrin (dans les Hauts-de-France où PSA possède une usine de moteurs et l’autre à Kaiserlautern en Allemagne qui abrite un site Opel.
Tout n'est pas toutefois aussi simple puisqu'un autre projet de gigafactory est beaucoup plus avancé en Europe, il s’agit du projet suédois Northvolt dans lequel Volkswagen a investi 900 millions d’euros. Northvolt veut produire en Europe, des batteries lithium-ion "propres" à des coûts compétitifs par rapport à l’Asie en gérant les problématiques de recyclage.
La concurrence entre les constructeurs risque bien de se déplacer à l'avenir sur un autre terrain que celui des véhicules : les batteries.
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