Des minispaces de sport à pas cher : Mercedes A 200 Turbo vs Opel Meriva OPC
Deux petites bombes dépassant les 220 km/h, l’une chic, la Classe A, l’autre plus choc, le Meriva, qui s’avèrent très polyvalentes, ça vous tente ? Aussi à l’aise en ville que sur autoroute, ces deux engins très originaux par leur définition se dénichent dès 4 000 €.

Des gammes tentaculaires comprenant une variété de moteurs assez étonnante, voilà ce que proposent la plupart des constructeurs au creux des années 2000. C’est d’autant plus oublié actuellement qu’à l’époque, en France du moins, on ne pensait que diesel. Or, les blocs à essence abondent également, parfois cachés au fond des prospectus.
Ainsi, Mercedes propose sa Classe A de 2e génération en 200 Turbo, dotée d’un performant 2,0 l turbo de 193 ch, qui lui confère des performances de bonne compacte sportive. Etonnant pour ce monospace, la Mercedes se décline en 3 portes. Chez Opel, on n'est pas en reste. Le Meriva adopte, lui, un 1,6 l turbo de 180 ch dans sa version OPC, qui marche très fort, tout en conservant une modularité remarquable. Enfin, si la Mercedes était bien plus chère à l'époque, cela a bien changé aujourd'hui, ce qui complique le choix..
Les forces en présence

Mercedes A200 Turbo (2006-2010) : monospace 5 places, 3 – 5portes, 4 cylindres, 2,0 l turbo, 193ch, 1 275 kg, 229 km/h, à partir de 4 000 €

Opel Meriva OPC (2006-2009) : monospace 5 places, 5portes, 4 cylindres, 1,6 l turbo, 180 ch, 1 330 kg, 222 km/h, à partir de 4 500 €
Présentation : fonctionnalité chez Mercedes, séduction chez Opel

Si la Classe A de première génération a défrayé la chronique par son retournement lors du test de l’élan, sa remplaçante, apparue fin 2004, n’a guère fait parler d’elle. Codée 169, celle-ci reprend l’architecture surélevée de sa devancière, signalée par un moteur transversal avant surmontant sa boîte, l’ensemble étant incliné de 59° vers l’avant. Le but ? Dégager de l’espace à bord tout en favorisant la sécurité passive : en cas de choc frontal, la mécanique est censée glisser sous le plancher-sandwich très rigide.
A l’arrière, cette traction renouvelle ses trains roulants, notamment composés à l'arrière d'un essieu de torsion parabolique assez original agrémenté de barres transversales. Les amortisseurs, originaux aussi, intègrent une deuxième valve afin de permettre à leur dureté de varier selon la fréquence de battement des roues. Le tout suspend une coque dont la carrosserie poursuit dans la voie creusée par la 1ere Classe A, en 1997, mais avec une largeur nettement accrue, de sorte que la voiture paraît mieux assise sur la route. De plus, elle se décline en 5 et 3 portes, cas rare sur un monospace.

Sous le petit capot, il faut attendre la rentrée 2005 pour voir arriver le moteur 2,0 l turbo M266. Se contentant de 8 soupapes et d’une injection indirecte, ce bloc délivre tout de même 193 ch. Même si l’A200 T qu’il anime pèse 1 275 kg (énorme pour une auto de 3,84 m de long), il l’emmène, attelé à une boîte 6 manuelle, à 100 km/h en 7,9 s, le maxi s’établissant à 229 km/h. Jamais une Classe A n’avait été si véloce ! En option, on trouve une transmission à variation continue qui améliore le 0 à 100 (7,3 s annoncées) mais réduit la vitesse de pointe à 220 km/h.

Deux versions sont proposées, au même prix de 24 850 € (34 900 € actuels selon l’Insee), l’Avant-garde et l’Elégance, l’une typée sport, l’autre confort. Toutes comprennent l’ESP, les jantes en alliage, la clim, ou encore les vitres et rétros électriques. Ces variantes, peu promues, resteront marginales en France. En 2008, la Mercedes bénéficie d’un léger restylage : projecteurs, feux arrière, boucliers et rétroviseurs sont modifiés. Dans l’habitacle, on note des évolutions de détail. Quasiment pas demandées (4 822 unités en phase 2 au total), les versions 200 T disparaissent en décembre 2010, la Classe A W169 poursuivant jusqu’en 2012.

Avec son Zafira, conçu avec Porsche, Opel fait partie des premiers à surfer avec succès sur la vague des monospaces, en 1999. Puis il descend en gamme et propose en 2003 son Meriva, nanti d’une modularité innovante, avec son intéressante banquette arrière coulissante et réglable en largeur, permettant de choisir entre deux et trois places.
Reprenant la base de la Corsa C, le Meriva s’avère toutefois beaucoup plus lourd, à cause de sa cloison pare-feu rendue extrêmement robuste pour assurer sa rigidité. Conséquence, il dépasse les 1 300 kg en moyenne, au détriment des performances. Heureusement, en 2006, le minispace Opel corrige ce défaut avec sa sulfureuse version sportive OPC. Sous son court capot, elle reçoit 1,6 l Ecotec turbo, qui développe 180 ch, pour un couple maxi de 230 Nm, voire, durant 5 s, 266 Nm en cas de forte accélération.

Ce bloc s’allie à une boîte à 6 rapports. Bien entendu, la suspension est adaptée, accueillant des ressorts durcis de 30 % à l’avant et 25 % à l’arrière, des amortisseurs spécifiques, des barres antiroulis épaissie, ainsi que des silentblocs de trains roulants affermis. Le Meriva OPC, posé sur des roues de 17 et signalé par un kit carrosserie très voyant se voit par ailleurs mis au point sur le Nürburgring, alors très à la mode. Le minispace au Blitz, ainsi gréé, file à 222 km/h et franchit les 100 km/h en 8,2 s, tout en demeurant pratique.

L’équipement, plutôt riche, inclut la sono avec lecteur CD, les sièges sport, le régulateur de vitesse ou encore la clim manuelle. A 22 900 € (30 800 € actuels selon l’Insee), l’OPC est bien plus cher que les autres Meriva, mais demeure très compétitif face à la Mercedes A200 T. Hélas, tout comme celle-ci, il ne trouve pas son public. Le Meriva OPC tire sa révérence dans l’indifférence générale fin 2009.
Fiabilité/entretien : la qualité allemande, ce mythe…

Plutôt simple, le moteur de la Mercedes A200 Turbo se révèle sans histoire et facile à entretenir grâce à sa chaîne de distribution. Les soucis qu’il peut éventuellement rencontrer sont à chercher du côté de son électronique de gestion, comme sur bien des Mercedes de cette époque. Côté boîte, si la manuelle ne pose pas de problèmes particuliers, l’automatique à variation continue, dite Autronic, apparaît souvent capricieuse (à -coups, claquements), et son bloc hydraulique constitue un point faible. Bien des unités ont été remplacées autour de 100 000 km.
Autre souci, les cardans, très exposés, s’avèrent assez fragiles. Dans l’habitacle, la finition s’avère de bon niveau mais pas exceptionnelle, mais on retrouve des soucis électroniques. A cause, notamment, de calculateurs mal protégés contre les infiltrations d’eau sous le capot. Conséquence, la sono ne fonctionne plus. Très séduisant, le toit ouvrant optionnel est sujet à des avaries malheureusement.

Contrairement à bien des Opel de son époque, le Meriva OPC affiche une belle fiabilité mécanique, à condition d’avoir été entretenu comme il se doit, et pas préparé à l’arrache. Cela dit, le circuit de refroidissement doit être surveillé de près, et les temps de chauffe ainsi que de refroidissement respectés.
En appliquant tout ceci, on préserve le turbo, notamment, même si ses capteurs connaissent des pannes. L’électronique est d’ailleurs la source de la majeure partie des avaries, y compris dans l’habitacle, au demeurant très correctement réalisé. Les quelques soucis de boîte apparus en début de carrière appartiennent au passé.
Avantage : Opel. Pas de gros piège à redouter de la part de la Meriva, alors que la Mercedes souffre d’une boîte automatique souvent fragile.
Vie à bord : les astuces sont en option chez Mercedes

Présentation sérieuse et agréable dans la Classe A, qui peut se donner des airs luxueux par le jeu des nombreuses options. Les sièges avant, un contact initial ferme, assurent un bon maintien, et l’espace utile impressionne vu le gabarit de l’auto. Mais à l’arrière, s’ils ont de la place pour les jambes, les passagers pesteront contre la fermeté de la banquette et le plancher trop haut, obligeant à lever les genoux. Heureusement, la belle luminosité générale s'apprécie, chose que les voitures actuelles ont oubliée...

L’habitacle de l’Opel apparaît nettement plus austère, même si les sièges sport Recaro colorés rehaussent le niveau. Très convenablement fini et assemblé, le tableau de bord n’a pas trop à rougir face à celui de la Mercedes. De plus, l’habitacle se parsème de rangements, sans parler de la banquette arrière aux multiples possibilités de réglages. Les passagers disposent de beaucoup de place, surtout quand l'assise arrière est reculée au maximum (celle de la Mercedes reste fixe), et apprécieront les dossiers inclinables. Les coffres de nos protagonistes sont à peu près équivalents : de 430 l à 1 370 l pour la Mercedes, et de 415 l à 1 420 l pour l’Opel.
Avantage : Opel. Plus spacieuse que la Mercedes, la Meriva la surpasse aussi par sa modularité grâce à sa banquette astucieuse.
Sur la route : elles en surprendront plus d’un !

Il faut s’habituer à la position de la conduite de la Mercedes, au plancher relevé, mais on s’y fait, surtout si on dispose du volant réglable en profondeur (en option). Le moteur, souple et progressif, distille des accélérations très vigoureuses, puis grimpe gentiment en régime, sans s’essouffler. Cette A200, sous sa ligne discrète, laisse sur place pas mal de monde ! Si la boîte manuelle ne se distingue ni en bien ni en mal, elle est bien adaptée au groupe suralimenté.
Dynamiquement, là encore, c’est du sérieux. Un peu trop légère, la direction agit sur un train avant plutôt précis et à la motricité satisfaisante. L’arrière suit sans broncher, et les freins sont efficaces. Revers de la médaille, la suspension est ferme, dégradant le confort sur mauvaise route, surtout avec les grandes jantes optionnelles.

On est mieux installé au volant de l’Opel, grâce à une position de conduite plus naturelle et des sièges Recaro au meilleur maintien, même si la commande de boîte est un peu éloignée. Doux et bien insonorisé, le moteur dévoile un sacré punch, plus impressionnant que celui de la Mercedes car il est plus allègre dans les tours, mais les chiffres disent le contraire. Comme quoi…
Allié à une boîte plaisante à manier, il renforce en tout cas l’agrément de conduite. Dynamiquement, le Meriva profite d’une direction précise, mais le train avant perd plus vite sa motricité que celui de sa rivale. De plus, la suspension est très raide, surtout à l’arrière, rend la conduite sur chaussée dégradée assez pénible, même si l’efficacité est là. Enfin, le Meriva freine fort.
Avantage : Mercedes. Plus rapide, rigoureuse et confortable, l’A200t prend ici le dessus, même si le Meriva se montre plus amusant.
Budget : oubliées, donc abordables

En bon état et à jour de contrôle technique, la Mercedes se déniche dès 4 000 €, avec environ 200 000 km au compteur. A 150 000 km, on comptera 6 000 €, alors que pour tomber sous les 100 000 km, il faut débourser 8 500 €. Concernant la consommation moyenne, elle oscille entre 8,5 l et 9,0 l/100 km.

Surprise, le Meriva est plus cher. Ainsi, il faudra compter un minimum de 4 500 € pour un kilométrage d’au moins 200 000. Pour passer sous les 150 000 km, on tablera sur 6 000 €, voire 10 000 € sous les 100 000 km. La consommation équivaut à celle de la Mercedes.
Avantage : Mercedes. Bien moins chère et pas plus gourmande, l’A200 prend ici le dessus, assez étonnamment.
Verdict : égalité aux points, mais...

La Mercedes, c’est une surprise, est plus abordable que l’Opel. Elle se signale aussi par de meilleures performances, un comportement plus rigoureux et une suspension moins raide. Et si on évite la douteuse boîte Autronic, sa fiabilité est équivalente à celle de l’Opel. Celui-ci réplique par son habitabilité plus vaste, sa modularité bien plus travaillée, son équipement de base plus riche et son caractère plus fort, mais au final, ce sont des questions de goûts qui détermineront l’achat.

Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Opel |
Vie à bord | Opel |
Sur la route | Mercedes |
Budget | Mercedes |
Verdict | Egalité |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Mercedes Classe A200 Turbo et Opel Meriva.
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