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De Tofas à Chery en passant par la célèbre Lada 1500 : la flotte bigarrée des Taxis du Caire

Le Caire est l'une des mégalopoles où l'on compte le plus de taxis au monde. Coup de projecteur sur cette flotte dense et diverse, notamment sur quelques-uns des modèles emblématiques de la capitale égyptienne entre les années 70 et le début des années 2000, tels que la Tofas Sahin ou la Lada 1500.

De Tofas à Chery en passant par la célèbre Lada 1500 : la flotte bigarrée des Taxis du Caire
Le Caire est l'une des mégalopoles qui comptent le plus de taxis, environ 80 000. Au sein de cette flotte, on recense des modèles de tous âges issus de marques très diverses, de Lada à Hyundai, en passant par Peugeot, Tofas ou encore Chery - Crédit DR

On l’appelle la Tofas Sahin ou Tofas 131. C’est une copie conforme de la populaire Fiat 131 Mirafiori présentée au Salon automobile de Turin de 1974. Un fait qui ne doit rien au hasard puisque Tofas a incarné durant 32 ans, jusqu’en 2008, la filiale turque de Fiat. Elle avait à l’époque des sites de production à Bursa mais aussi sur l’autre rive de la Méditerranée, à Helwan, en Egypte.

Localement, c’est même le plus souvent sous le badge du constructeur El Nasr, connu en outre pour avoir fabriqué sous licence la Florida 1400, une cousine éloignée de la Fiat Tipo, que la berline compacte Tofas 131 (avec son poids plume et ses petits moteurs 4 cylindres) a foulé le marché domestique.

Aujourd’hui encore, ces Tofas (ou Nasr Sahin) continuent tant bien que mal à cheminer dans le capharnaüm routier du Caïre. On peut en voir encore dans les faubourgs et surtout en centre-ville. Ce sont généralement de très anciens spécimens, des tacots d’occasion de trente à quarante ans d’âge parfois. Parmi eux, beaucoup arborent sur leur toit un dispositif lumineux portant la mention « Taxi ».

80 000 taxis en circulation 

A l'image de ce modèle photographié en 2009, les vieux taxis de marque Tofas/Nasr se font aujourd'hui de plus en plus rares dans les rues du Caire - Crédit DR
A l'image de ce modèle photographié en 2009, les vieux taxis de marque Tofas/Nasr se font aujourd'hui de plus en plus rares dans les rues du Caire - Crédit DR

Il faut dire que les taxis et la capitale égyptienne, c’est une longue histoire de part et d’autre du Nil. Une histoire atypique, grouillante et fusionnelle dont quasiment aucune autre mégalopole, à l’exception peut-être de Mexico avec ses hordes de Volkswagen Coccinelle, ou de New-Delhi avec ses Hindustan Ambassadors des années 50, ne peut se prévaloir.

L’aire urbaine du Caire et ses 22 millions d’habitants recense environ 80 000 taxis, soit l’équivalent de 4 taxis pour 1000 habitants, un ratio deux fois supérieur à celui de Paris et presque trois fois supérieur à celui de New-York. Une concentration qui participe fatalement à former des embouteillages monstres dans lesquels la vitesse "de croisière" oscille généralement entre 20 et 30 km/h...

Aux côtés des véhicules logotés Nasr Sahin, d’autres modèles contribuent à dessiner à travers le temps une circulation dense et éclectique. Ainsi, du quartier de Zamalek à celui de Manshiyat Naser, en passant par la Place Tahrir, la gigantesque esplanade où le peuple se souleva contre Moubarak au printemps 2011, il est par exemple fréquent de croiser des Lada 1500 surmontées de leurs galeries, et autres voitures vestiges de l'ex-bloc de l’Est.

La Lada 1500, modèle iconique

la Lada 1500 a noué une relation affective avec la population du Caire, s'octroyant peu à peu un rôle indélébile sur la carte postale égyptienne des années 70 à nos jours - Crédit DR
la Lada 1500 a noué une relation affective avec la population du Caire, s'octroyant peu à peu un rôle indélébile sur la carte postale égyptienne des années 70 à nos jours - Crédit DR

Avec son envergure de 4,10 mètres plus proche des citadines actuelles que des berlines compactes d'hier, la Lada 1500 et son look désuet a noué avec la population une relation affective au fil des décennies, tenant un rôle symbolique sur la carte postale, aux côtés des pyramides, des felouques et des chariots à bras déambulant d’échoppe en échoppe.

Il n’est pas rare non plus de croiser des breaks Peugeot 504 et autres increvables rouleurs qui, grâce au talent de mécano et à la débrouillardise de leurs pilotes chevronnés, donnent parfois l’impression d’avoir fait plusieurs fois le tour du compteur…

Dans le tumulte polluant et sonore qui saisit au quotidien la capitale, tous ces emblématiques taxis à carrosserie noire et blanche (ou blancs à bandes latérales parsemées de noir pour les plus récents) et au taximètre parfois défaillant s’avèrent néanmoins plus que jamais concurrencés par les sociétés de transport avec chauffeurs. On peut citer la dubaïote Careem ou l’Américaine Uber, qui opère ici depuis 2014.

La jeune garde face à la concurrence

Depuis 2007 et l'incitation, pour ne pas dire l'obligation faite aux chauffeurs de taxis de remplacer leurs vieux compagnons de route, des modèles plus récents, siglés de marques telles que Chery, ont pris leurs quartiers dans les rues du Caire - Crédit DR
Depuis 2007 et l'incitation, pour ne pas dire l'obligation faite aux chauffeurs de taxis de remplacer leurs vieux compagnons de route, des modèles plus récents, siglés de marques telles que Chery, ont pris leurs quartiers dans les rues du Caire - Crédit DR

Dans le troisième pays le plus peuplé d’Afrique, où le salaire quotidien moyen n’excède pas 8 euros, et où chaque course, si courte soit elle et si négocié à la baisse soit son prix, met un peu de beurre dans les épinards, la cohabitation entre les taxis traditionnels et l'offre de transport alternative a fatalement généré son lot de tensions, surtout les premières années. 

Il faut dire que les conducteurs de taxis, à qui les autorités avaient demandé à partir de 2007 des efforts notables en les incitant à remplacer leurs guimbardes et précieux outils de travail par des voitures moins émettrices de CO2, n’ont jamais vraiment digéré l’ouverture à la concurrence apparue dans la foulée de la révolution de 2011. D’autant plus que la flotte complémentaire qu'ils ont acquise depuis, parsemée entre autres de nouveaux véhicules badgés du Coréen Hyundai, du Japonais Toyota ou du Chinois Chery (avec son best-seller Arrizo surtout), n’a pas permis de résister à la libéralisation autant que souhaité.

Ceci peut s'expliquer par les faibles subventions perçues pour les acquérir, mais aussi par la flambée du prix à la pompe depuis 2021, avec un litre de carburant désormais trois fois plus cher qu’il y a 10 ans. Ceci peut s’expliquer enfin par certaines campagnes de dénigrement dont hélas l'ensemble des chauffeurs de taxis a arbitrairement souffert.

C’est ainsi que ces dernières années, Wahid, Cherif, Hicham et autres membres de l’association locale des propriétaires de taxis se sont résignés à voir leur part du gâteau se réduire comme peau de chagrin. Ils se désolent de perdre peu à peu leur rôle central sur ce segment du transport individuel cher à la classe moyenne égyptienne, sur ce segment des fameux taxis historiques, si lents et bruyants certes, si souvent enfumés de surcroît (à l’intérieur comme à l’extérieur), mais si authentiques vu de l’habitacle, avec leurs conducteurs plutôt affables et bavards, véritables témoins de la rue et de l’évolution cairote.

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