"Dans le coffre" : le vélo pliant Tern Link D8
Nouvelle rubrique sur Caradisiac, « Dans le coffre » consiste à essayer des véhicules de tout genre capables de tenir dans le coffre d’une voiture. Pour ce premier volet, nous avons choisi un vélo musculaire pliant Tern Link D8 et le coffre d’une Toyota Yaris de 2007. Un combo surprenant de prime abord, mais qui fait totalement sens dans la conjoncture économique actuelle. Reste à savoir ce que cette expérience a apporté comme enseignements.
Il ne reste plus que 3 modèles d’autos à 15 000 euros. Le Dacia Jogger hybride s’échange contre un peu de plus de 25 000 euros, et une Tesla à 32 000 euros est une « affaire ». Autrement dit, troquer son ancienne voiture peu kilométrée contre un nouveau modèle n’apportera qu’une dette de plus et l’impression (fausse) d’avoir sauvé la planète. C’est de cette situation qu’est née cette rubrique. Préserver sa voiture revient à la délester des petits trajets et à grappiller quelques kilomètres. Le Tern Link D8 a, sur le papier, tout pour réussir cette tâche. Nous allons voir s’il y parvient dans le monde réel.
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas un constructeur qui nous a gratifiés de ce modèle pour l’essai, mais la boutique Cyclable Paris 10. Quant à la Yaris, elle vient de la famille du rédacteur.
Un vélo pas si compact que ça
Les chiffres sont très évocateurs. Avec un format plié de 380 × 790 × 720 mm, ce Link D8 prend parfaitement place dans le coffre de 272L d’une Toyota Yaris de 2007. Toutefois, il occupe 80 % du volume du coffre et nécessite de retirer la plage arrière.
Côté transport, on peut tenter de l’utiliser en trolley en remontant la selle. Mais dans les escaliers, c’est à bout de bras qu’on le tient. Le poids passe encore, mais les aimants semblent visiblement fâchés et se détachent souvent, mettant les roues dans une position peu ergonomique. Il manque définitivement une poignée de transport de série.
Côté points négatifs, le plateau est protégé par un carter, mais pas la chaîne. Donc il faut rester concentré lorsqu’on manipule ou porte le vélo, surtout plié, pour ne pas salir ses vêtements.
Un plaisir à rouler et des composants parfaitement calibrés
Pour 990 euros, le Link D8 offre tout ce que l’on peut attendre. À commencer par une transmission monoplateau à 8 vitesses parfaitement calibrée avec un ratio 11-32. Dans le jargon, ça signifie que la vitesse la plus lâche limitera les efforts dans les côtes tandis que vous pourrez avoisiner les 35 km/h sans pédaler dans le vide. La transmission Shimano Claris, un peu limitée sur des modèles à assistance électrique s’avère idéale pour un usage purement musculaire et la gâchette est plaisante à utiliser.
Côté freinage, on est sur du patin, Vbrake. Rien de folichon de prime abord mais le modèle de test était bien réglé et les freins n’ont eu aucun mal à freiner la bête et son cycliste de 100 kg, lancés à 40 km/h dans une pente, en 14 mètres.
La selle est confortable. La position de conduite, très droite n’est pas gênante, mais il faudra penser à mettre une marque sur la tige de selle une fois celle-ci réglée afin de ne pas perdre de temps à retrouver sa position idéale la prochaine fois que le vélo sera déplié.
La géométrie est confortable, mais elle est aidée par des bons pneus 20 pouces Big Apple. De la gomme qui répond très bien sur sol mouillé comme sec. En revanche, ces pneus sont lourds et ça se ressent un peu dans le guidon.
Le guidon justement, parlons-en. Il est réglable dans tous les sens via 2 leviers de réglages. Faites bien attention à ce qu’ils soient suffisamment serrés, faute de quoi vous risquez de perdre le contrôle au premier freinage.
Le Tern Link D8 réussit à procurer du plaisir et sortir d’un usage purement fonctionnel. Au prix d’une ergonomie et d’un volume, une fois plié, corrects. On se surprend presque à prendre de l’angle et à faire monter son rythme cardiaque.
Un rapport qualité-prix qui vaut le coût
Affiché à 990 euros avec ses garde-boue, ce Link D8 fait exactement ce qu’on lui demande, à savoir être compact tout en étant efficace. Notez qu’il faudra en plus investir dans un éclairage, ce qui devrait être possible, car son côté pliant et facile à transporter permet l’embarquer avec soi et de faire ainsi, l’économie d’un antivol onéreux.
Toutefois, le prix est proche de modèles pliables à assistance électrique, aux composants pas forcément aussi bons, mais qui évitent, eux, de transpirer. Ce qui, dans le cas d’un trajet vers son lieu de travail peut s’avérer utile.
Points positifs
- Conception robuste
- Système de pliage fluide et facile
- Poids contenu
- Agréable à rouler (merci les pneus Big Apple)
- Rapport prix-fabrication-plaisir
Points négatifs
- Pas de carter de chaîne
- N’épargne pas vos vêtements en cas de contact avec les nombreux points graissés
- Ergonomie pour le port du vélo plié
- Les freins bruyants
- Pas d’assistance électrique, donc pédalage et par conséquent transpiration
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