Concertation sur le deux-roues motorisé : le bilan des 6 derniers mois
Depuis le 5 juin 2009, La FFMC et la DSCR (Sécurité et de la Circulation Routière) se concertent et réfléchissent sur la base des 74 propositions du Rapport Guyot censé apporter des solutions pour infléchir la sinistralité routière des deux-roues motorisés et les propositions revendiquées pas l'asso' depuis plus ou moins longtemps. Mise en place par Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité Routière, ces réunions ont permis de faire avancer le dossier, que ce soit en positif ou en négatif. Voilà un bilan de ce qu'il s'est raconté ces 6 derniers mois.
Ces concertations se sont divisées en 5 groupes de travail avec des représentants de la DSRC, la FFMC, des institutions, des associations d'usagers de la route, des compagnies d'assurances, des préfectures ou encore des équipementiers routiers. De 15 à 30 personnes se sont mises autour d'une table pour traiter ces grandes thématiques :
- L'usager, les règles et l'équipement
- Le véhicule
- La formation - le noviciat
- L'infrastructure et le partage de la route
- La connaissance des causes et conséquences des accidents.
Du côté de la FFMC, ce sont 3 salariés de l'association qui se sont présentés : Eric Thiollier en tant que délégué général, Marc Bertrand en tant que chargé de mission Sécurité routière et Catherine Herviou pour la Commission juridique et la réglementation. Mais ils n'étaient pas seuls car l'Assurance Mutuelle des motards, l'Association pour la formation des motards et Solidarité Motards Accidentés se faisaient aussi porte parole de la communauté du deux-roues.
La présidence de ces « GT » a été tenue par Michèle Merli elle-même et a retranscrit toutes les propositions mises en avant dans les débats. La FFMC tient d'ailleurs à signaler que tous les rapports ont été mis en ligne sur un site extranet tardivement et surtout uniquement aux vues exclusives des participants de la concertation. C'est un peu comme la mise en avant du deux-roues dans les médias généraux… Cela ne se fait que du point de vue des pouvoirs publics.
Comme vous vous en doutez, il y a du bon et du moins bon. Pour que cela passe plus vite on va commencer sur ce qui a été refoulé. Et là, ce n'est pas vraiment une surprise en ce qui concerne la remontée des files et l'autorisation d'emprunter les voies de bus : le refus a été donné par la Préfecture de police de Paris pour le compte du ministère de l'Intérieur.
La FFM et la FFMC avaient fait une demande conjointe pour que les petits cyclomoteurs bridés aujourd'hui à 45 km/h passe à un bridage à 60 km/h pour mieux se fondre dans le flot de la circulation. Le refus est venu en masse de la part des assureurs, des associations de victimes, de la prévention routière et de la DSCR.
On en vient ensuite au douloureux sujet du contrôle technique. Il serait surtout mis en place à la base pour lutter contre le débridage des deux-roues. Il risquerait dans un premier temps d'être mis en place pour les cyclos dans le cas d'une revente. Donc, tous les titulaires du permis A seraient épargnés… Enfin, dans un premier temps, vu que la brèche serait ouverte avec les petites cylindrées.
Même les sujets plus anciens n'ont pas été oubliés, avec par exemple, l'allègement de la taxe concernant les équipements de sécurité (comme les casques par exemple). Peine perdue, ça ne viendra pas non plus. En revanche, les assureurs et les associations ont appuyé la demande pour que les équipements de protections deviennent obligatoires.
Dernier point qui a été boudé, la mise en place de vraies infrastructures correspondantes à tous les usagers de la route, y compris les deux roues (suivant les recommandations du CERTU). Y compris également la généralisation des doubles glissières de sécurité. En contre partie, les recherches pourraient être mises en place pour étendre « les supports fusibles » pour les panneaux de signalisation.
Rassurez-vous il y a eu aussi du positif. La FFMC explique qu'elle a réussi à réfuter des propositions « anti-moto » comme la plaque d'immatriculation à l'avant, l'interdiction du casque Jet ou encore l'accès à la conduite d'un cyclo seulement à partir de 16 ans.
Au fil de la discussion, la DSCR et l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité routière (ONISR) ont admi leur manque de connaissance du milieu du deux-roues. Comme par exemple, la distinction entre plusieurs catégories de véhicules et les différents usagers, les informations dans les constations d'accidents et pire ne connaissent pas le nombre de deux-roues dans le parc roulant ni les distances moyennes parcourus. Dans ce cadre, Michèle Merli souhaite augmenter la recherche dans le domaine et de mettre davantage au parfum le Centre d'Etudes Réseau des transports et Urbanisme (CERTU) et arriver à mettre en place des infrastructures moins dangereuses pour les motards. Aucun accord pour l'instant n'a été passé.
Du côté de la formation des 125 cm3 (pour les Permis B + 2 ans de conduite). Les recommandations ont été prises en note. Surtout que cela correspond bien à la directive européenne sur le permis. Une formation continue avec un échelonnement à l'accès aux diverses catégories de deux-roues
La FFMC, la FFM, le Club 14, l'association « les casques d'argent » (pompiers de Paris) et le service communication de la DSCR ont mis en place un document positif sur la coexistence autos/motos destiné aux usagers et qui ne diabolise pas le motard.
La FFMC se félicite d'avoir pu s'imposer au fil des débats, à se faire connaître comme « une force représentative des usagers des 2RM » et non plus comme simple « motard en colère » et avoir pu faire évoluer le discours de Michèle Merli et de lui faire reprendre certains des arguments mis en avant par l'asso'. Elle a pu renforcer sa légitimité face aux décisionnaires, associations et autres collectivités.
Elle a tout de même peur que malgré ces avancées, les décisions prises au final ne soit plus basées sur le répressif que sur le préventif. Car ne l'oublions pas, la sécurité routière est devenue depuis quelques années un argument électoral au même titre que l'écologie ou encore l'emploi.
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