Le moins que l'on puisse dire, c'est que pour participer à l'édition 2012 de la désormais traditionnelle concentration des "Millevaches", il fallait le mériter.L'année dernière, dans notre reportage sur ce fameux rassemblement, nous avions quitté Bill et toute son équipe du Moto Club Meymacois sur une note très positive. Un seul élément, incontrôlable celui-là, manquait à l'appel pour que la réussite soit totale: la neige.Là, nous avons été servi... Dès le début de la semaine précédant le rendez-vous tant attendu, le plateau du Haut Limousin avait revêtu son beau manteau blanc. La région, habituée à ce genre de conditions climatiques, a fait le nécessaire pour que les routes soient praticables. Les choses ont commencé à se gâter dans la nuit de jeudi à vendredi où un épisode neigeux s'est invité sur le nord et l'est de la France. Du coup, de nombreux motards, qui avaient pris la décision de partir dès vendredi matin, se sont retrouvés en difficultés. Certains ont dû déclarer forfait bien avant d'arriver en Corrèze.Samedi matin, si les grands axes pour rejoindre Meymac, lieu où les participants devaient se rendre pour retirer leur sésame afin d'accéder au bivouac, étaient praticables, il n'en était pas de même pour une partie du réseau secondaire. La D979, après Bugeat, a donné pas mal de fil à retordre aux side-caristes et surtout aux solos. Pire encore, ceux qui, à la sortie de Bugeat, ont eu la mauvaise idée de vouloir rejoindre directement Millevaches via la D164 en ont eu pour leurs frais.Recouverte d'une bonne couche de neige par endroits verglacée, c'était "Holiday on ice"... Pour l'avoir emprunté samedi en fin d'après-midi, je n'ai croisé, sur ce tronçon d'un peu moins de vingt kilomètres, qu'une voiture, un side-car et un solo (toi, le motard à bord de ta Ducati 900 SS, si tu lis ces quelques lignes, j'espère que tu as pu rallier le rassemblement sans encombre). Il m'a fallu près d'une heure trente pour parcourir cette distance sur quatre roues. Certes, mon vieux "bingo" d'un peu plus de deux tonnes n'avait pas d'équipement spécial, et je ne suis pas Sébastien Loeb, mais quand même.Une fois arrivé à la salle des fêtes de Meymac, une partie de l'équipe de Bill vous attendait pour passer par l'étape "inscription", mais aussi pour déguster un vin chaud ou une soupe. Une fois revigoré, direction le bivouac situé à une petite quinzaine de kilomètres. Deuxième difficulté; si la route est bien dégagée, le petit morceau entre Millevaches et le bivouac est plus "chaotique". Quant à l'entrée du champ réservé aux hostilités, malgré les efforts des bénévoles, "ça glisse aux pays des merveilles"...Le ralentissement du flot qui en découle est tel qu'il entraînera une attente de près d'une heure parvenir enfin au lieu des réjouissances. Du coup, de nombreux équipages laisseront leur monture sur le bord du petit bout de route qui longe le bivouac et iront planter la tente à pied.Mais n'allez pas croire que cela entame le moral des troupes. Tout se passe dans la joie et la bonne humeur; on discute, on s'entraide et ça se fini autour d'un verre "d'antigel". Ce soir, on refera le monde avant de reprendre la route dès dimanche, la tête pleine de souvenirs.