Système de commande des soupapes à ressorts, desmodromique ou pneumatique, moteur dit « Low Bang » ou « screamer », ce sont des termes qui font florès actuellement dans les comptes-rendus des essais d'avant saison. La conséquence d'une recherche effrénée des concurrents nippons de Borgo Panigale pour contrer une machine de Grand Prix qui les a sèchement tancés l'an dernier. La marque, aussi, d'un Moto GP qui affirme là sa véritable philosophie technique, ses motos étant de véritables prototypes sur deux roues. Pour comprendre l'état des forces en présence, un rapide état des lieux s'impose.A tout Seigneur tout honneur, commençons par Ducati. Les Italiens capitalisent sur leur système desmodromique, technique permettant de se passer du ressort de rappel des soupapes. L'ouverture se fait grâce à un linguet ou basculeur, et la fermeture est effectuée en utilisant aussi un linguet commandé par une autre came. Ce système est réputé pour éviter le phénomène d'affolement de soupapes qui grève toute course vers les hauts régimes.Honda et Yamaha ont jusque là privilégié le système classique de rappel par ressorts. La soupape est commandée par une came, qui pousse sur une coupelle, entraînant la soupape vers le bas, un ressort la faisant remonter. Cette solution éprouvée montre néanmoins ses limites dans la course aux régimes élevés, si bien que cette saison, les deux constructeurs se sont lancés dans la voie du rappel pneumatique. Un chemin déjà arpenté par Suzuki et Kawasaki et qui remplace le traditionnel ressort par un coussin d'air qui se comprime lors de la descente de la soupape, la décompression de ce coussin permettant la remontée de la soupape. Un système efficace mais néanmoins coûteux en matière de consommation.A côté de ça, existe deux types de moteur, l'un baptisé « low bang » et l'autre « screamer ». Ces dénominations définissent en fait l'ordre d'allumage; le premier consiste en un ordre d'allumage des chambres de combustion calé à 90°, avec deux explosions consécutives à 90° d'intervalle, une rotation à vide de 270°, puis deux explosions avec un intervalle de 90°. Ces explosions non simultanées ont donné naissance à cette expression de « low bang ». Son contraire est le « screamer » qui, lui, autorise certes une puissance accrue, mais aussi une exploitation bien plus problématique des watts par le pilote qui devra composer en sus avec une usure prématurée de ses pneus soumis à la torture.La conjoncture actuelle du Moto GP se définit ainsi comme suit: Ducati joue du « desmo », les Yamaha officielles sont en « pneumatique », les M.1 Tech'3 ont encore la version à ressorts, Suzuki est en « pneumatique », tout comme Kawasaki qui a testé un « screamer » à Sepang. Honda, enfin, se partage encore entre un bouilleur classique à ressorts et un autre « pneumatique ».