Avant de voir débarquer sur nos routes les KTM RC8 et Venom, le constructeur nous propose cette Superduke histoire d'habituer nos petits yeux à la ligne très incisive des futures modèles de sportives prévus pour 2007.Et si tous les roadsters sportifs n'étaient pas rouges ? Située à mi chemin entre roadster et super-mot', la KTM semble bien partie pour faire craquer ceux qui veulent tout sans rien trouver à leur goût. L'équation de base est simple : le plaisir ressenti au guidon est directement proportionnel au rapport poids/puissance.Aussi puissante en version libre qu'une Aprilia Tuono ou une Ducati S4R, la Duke 990 pèse 20 kilos de moins. Ne reste plus qu'à lui pardonner une ligne pas vraiment passe-partout et c'est parti.Le gabarit façon gros mono bras facilite la prise en mains autant que le réservoir ultra fin (en découle une autonomie réduite, on ne peut pas tout avoir !) et le guidon parfaitement adapté. Tout ça pour réveiller le hooligan qui sommeille en vous car dans la circulation, et malgré un rayon de braquage digne d'une sportive, la grosse Duke est l'arme absolue. Seuls les bouchons et l'encombrement des villes viendront à bout des plus courageux, l'embrayage ayant vraisemblablement été calibré par un bûcheron autrichien.Elle répond au doigt et à l'œilIssu de la super moto, le bloc moteur de la Super Duke ne se comporte pourtant pas de la même manière, même s'il gagne un peu en cylindrée : une cartographie revue et une démultiplication raccourcie transforment la bombe orange en usine à sensation Jusqu'au 3e rapport, les 6000tr/min passés, la rotation de la poignée tend à rapprocher irrésistiblement le guidon des gencives du pilote, un empattement court associé à un moteur aussi fougueux formant un cocktail détonnant.Dès que les virages arrivent, le festival continue avec des placements au millimètre en entrée de courbe, facilités par la stabilité absolue au freinage et un contrôle millimétrique des gaz. Rien pour gâter la fête, embrayage et boîte se font précis et doux (on a dit doux pour l'embrayage, pas souple). Les sorties se font au son du canon car le twin n'est pas là pour faire de la figuration. Pas d'inertie, des rapports de boîte rapprochés, chaque accélération tourne au festival, sans modération. Seule ombre au tableau, des vibrations dans les repose pieds qui rendent les trajets autoroutiers pénibles, mais les longs rubans de bitumes rectilignes ne sont pas sa tasse de thé, montagne et lacets, c'est bien là son crédo.Au guidon d'un outil pareil, qui tenterait d'éviter une bonne arsouille, lancé dans des enchaînements de virages sans fin ? Cette machine est une arme, en 1971 Kubrick assommait tout le monde avec son Orange mécanique, 34 ans plus tard les ingénieurs autrichiens nous servent le remake sur 2 roues.