Chrysler PT Cruiser Cabriolet 2.4 vs Citroën C3 Pluriel 1.6, le match des découvrables originales, dès 3 000 €
Le plein air, l’évasion et la praticité, telles sont les spécialités de ces deux cabriolets, permettant de rouler cheveux au vent en famille dans un style fort. Autre douceur toujours bonne à prendre : l’américaine et la française sont très peu chères.
Les forces en présence
Chrysler PT Cruiser 2.4 Cabriolet (2004 -2008), cabriolet 2 portes, 4 places, 2,4 l essence, 143 ch, 1 410 kg, 195 km/h, à partir de 3 500 €.
Citroën C3 Pluriel 1.6 Sensodrive (2003 -2010), cabriolet 2 portes, 4 places, 1,6 l essence, 110 ch, 1 177 kg, 185 km/h, à partir de 3 000 €.
L’ère de la voiture-loisir n’a pas encore été tuée par les SUV dans la première décennie du troisième millénaire. Les constructeurs sont nombreux à proposer des autos ludiques, parfois très décalées. Ainsi de la Chrysler PT Cruiser, sorte de monospace au look inspiré des années 40, qui pousse le vice jusqu’à se décliner en cabriolet.
De son côté, Citroën n’est pas en reste, ayant osé une C3 au look tiré des années 40 également puisqu’elle s’inspire de la 2CV. Et le double chevron de la découvrir, mais de façon complètement inédite puisque sa carrosserie se démonte, afin de démultiplier la fonctionnalité : cela donne la C3 Pluriel. L’américaine et la française ont plus fait parler que signer les chéquiers, mais désormais, elles permettent de rouler différemment sans se ruiner.
Présentation : deux façons de ne pas faire comme tout le monde
Les années 90 sont celles d’une grande créativité esthétique dans le groupe Chrysler. On pense notamment aux Dodge Viper et Plymouth Prowler, puissantes et surtout spectaculaires. Chez Plymouth, on étudie une autre auto marquante par son style mais populaire cette fois, qui débouche d’abord sur le concept Pronto en 1997.
Seulement, les dirigeants de Chrysler décident juste après que Plymouth doit disparaître… mais continue de développer la Pronto, qui donne lieu à un autre concept, le Chrysler Pronto Cruizer en 1999, un coupé néo-rétro. Cette fois, les grandes lignes du PT Cruiser sont dévoilées, le modèle définitif apparaissant en 2000. Il connaît un grand succès sur les deux rives de l’Atlantique, car il est vendu en France, où l’on apprécie les véhicules de type monospace. Surtout que l’américain adopte des motorisations raisonnables, des 4-cylindres essence 2,0 l et 2,4 l, voire un diesel Mercedes en 2002.
En 2004, surprise, c’est en cabriolet que le PT Cruiser se décline, constituant une offre assez unique en son genre. Sous le capot trône un 2,4 l de 150 ch (allié à une boîte 5 manuelle ou 4 automatique), qui a fort à faire pour tirer les 1 410 kg de l’ensemble. Les 100 km/h sont tout de même franchis en 10,5 s, alors qu’une variante turbo de 223 ch est aussi proposée. En 2.4 Limited, le PT Cruiser propose le cuir la clim, les jantes en alliage, la radio CD, le régulateur de vitesse, les jantes en alliage, l’ABS et l’antipatinage.Un équipement riche.
Pourtant, à 25 400 € (34 600 € actuels selon l’Insee), le tarif se révèle attractif. En 2005 intervient un léger restylage, cependant qu’une variante plus simple Touring (sans le cuir notamment) s’ajoute à la gamme. Ensuite, Chrysler étant dans la tourmente, suite à sa revente par Mercedes, le PT Cruiser Cabriolet ne va plus guère évoluer, avant de disparaître en 2008.
Au contraire de celles de Chrysler, les production Citroën apparaissant dans les années 90 sont d’un grand conformisme. Les Saxo et Xsara en tête ! Mais la marque au double chevron se rappelle son passé et décide de miser sur un style fort pour ses prochains modèles. Cela se manifeste d’abord par des concepts, notamment l’étonnant C3 Air de 1998, qui entraine le C3 Pluriel en 1999, très proche du modèle de série.
En 2001, la berline C3, brillamment dessinée dans un look rappelant celui de la 2CV sans verser dans le néo-rétro apparaît, qui rencontre le succès. Puis, en 2003, sa variante découvrable est révélée : c’est la C3 Pluriel, version de série du concept éponyme qu’elle ne trahit pas. Cette Pluriel détone, par sa ligne certes, mais surtout sa conception.
En effet, sa carrosserie autorise des configurations multiples. Grâce à son toit souple repliable, la Citroën est une découvrable conventionnelle. Mais si on retire l’ensemble capote-lunette arrière pour le ranger le tout au fond du coffre, on a presque un cabriolet. Et en retirant les arches de toit (près de 13 kg chacune tout de même), pour les remiser dans son garage, on transforme sa Pluriel en roadster.
Evidemment, il faut être sûr de la météo durant le parcours, car là, on ne dispose d’aucune protection contre la pluie. Enfin, la Pluriel devient pick-up si on rabat les sièges ainsi que le panneau de coffre. Cela dit, cette disposition demeure interdite sur route ouverte, car elle masque le 3è feu stop et la plaque d’immatriculation. Ces deux dernières fonctionnalités mettent en exergue le développement inabouti de la Pluriel. Par ailleurs, elle s’alourdit de 130 kg à cause des renforts rendus obligatoires pour préserver sa rigidité suite à l’ablation de son toit. Deux moteurs sont proposés au lancement, le 1,4 l de 75 ch et le 1,6 l de 110 ch.
Ce dernier s’associe nécessairement à la boîte robotisée Sensodrive et pousse le prix à 16 900 € (23 500 € actuels selon l’Insee). ABS, aide au freinage d’urgence, airbags (4), vitres rétros et toit électrique, radio CD et antibrouillards sont de série. Mais pas la clim ni les jantes en alliage. Dès 2004, on peut s’offrir le cuir et l’ESP.
Les ventes, si elles n’égalent pas, loin s’en faut, celles de la Peugeot 206 CC, sont plutôt satisfaisantes. Seulement, par la suite, la Pluriel ne va évoluer que dans le détail. Tableau de bord noir, éléments peints en gris alu dans l’habitacle en 2005, puis projecteurs, feux arrière, rétroviseurs et calandre modifiés 2008. Parallèlement, Citroën multiplie les séries limitées ou spéciales : Graphit, Tic Tac, Côté Sud, Côté Ouest, So Chic, Charleston. La C3 Pluriel termine sa carrière en 2010 produite à 109 682 unités sans avoir de descendance.
Fiabilité/entretien : cœurs solides
Simple et bien conçu, le PT Cruiser se révèle très fiable mécaniquement, si on change à temps la courroie de distribution, naturellement. Problème, c’est une opération pénible à effectuer manque d’accès oblige. Ses ennuis sont plutôt d’ordre périphérique, touchant à l’allumage sur les moteurs à essence : bobines, fils de bougies, boîtiers à reprogrammer… Dans l’habitacle, de petits dysfonctionnements divers et variés se manifestent (voyants allumés sans raison, contacteur de Neiman faiblard), cependant que le vieillissement global demeure moyen.
Toutefois, le vrai point faible du PT Cruiser concerne la suspension avant, dont les silentblocs sont peu endurants. Côté capote, on relève des cas de blocage du moteur électrique, mais une réinitialisation du boîtier de commande résout les soucis la plupart du temps. A la longue, les capteurs peuvent fatiguer et la toile s’user, comme sur tout cabriolet. A vérifier donc.
Le moteurs 1,6 l TU5JP4 de la C3 Pluriel est très solide, encaissant parfois plusieurs centaines de milliers de kilomètres, à condition d’avoir été bien entretenu (courroie de distribution à changer périodiquement). Seulement, la boîte Sensodrive accuse des faiblesses, comme un actuateur d’embrayage un peu fragile et des capteurs pouvant engendrer des dysfonctionnements.
Rien de très grave, sauf que peu de réparateurs acceptent de s’en occuper, d’autant que Citroën ne fournit plus certains éléments. Du coup, certains tentent de proposer un échange de la transmission, à plusieurs milliers d’euros… À noter que cette Sensodrive comporte un embrayage susceptible de s’user. On note aussi de nombreux soucis de fuites de toit, celui-ci ayant par ailleurs la fâcheuse tendance à rester bloqué, tout comme les vitres électriques. À vérifier de près avant achat.
Avantage. Chrysler. Globalement peu ennuyeux, le PT Cruiser l’emporte face à une Citroën à la boîte parfois capricieuse et à l’étanchéité incertaine.
Vie à bord : l’Amérique, terre d’abondance
A bord du PT Cruiser, on découvre une présentation rétro plutôt sympa, ponctuée d’accessoires craquants, comme la boule du levier de vitesses vintage. La finition apparaît convenable, sans plus, mais l’équipement est riche. Par ailleurs, les sièges en cuir procurent un bon confort, y compris à l’arrière où les passagers disposent d’une place appréciable pour les jambes. En revanche, la largeur demeure limitée.
L’ambiance devient sombre capote en place, mais celle-ci profite d’une triple épaisseur et d’une lunette arrière en verre. Pour la replier, c’est simple, on déverrouille la toile au niveau du pare-brise, on appuie sur un bouton, et la toile se replie en 10 s. Ensuite, on abaisse les vitres. Pour sa part, le coffre est une merveille de non-fonctionnalité, étant pratiquement divisé en deux par un renfort de caisse. Et son volume ne dépasse pas 210 l. Heureusement, la banquette est rabattable.
A bord de la C3, la finition s’avère bien plus spartiate, mais la présentation est tout aussi sympathique. Merci aux rappels de la couleur carrosserie, sur les hauts de portière et au revers des sièges avant. Voire aux poignées de porte tubulaires très design, même si la planche reste celle de la C3 berline. On est accueilli par des sièges très confortables à l’avant, et une banquette plaisante à l’arrière.
Les passagers ont moins de place en longueur que dans le Chrysler, mais la largeur s’avère très convenable. On tourne une molette, et on replie la capote en plusieurs positions pré-programmées : ultrasimple ! En revanche, si on veut passer en mode roadster, il faut retirer le bloc-capote (appelé cassette) et surtout les très lourdes arches ! A 266 l, le coffre est bien plus spacieux que celui de la PT Cruiser, et ses formes régulières renforcent son surcroît de praticité. Et la banquette se rabat ici aussi. Mieux, sa porte de coffre peut servir de table de pique-nique.
Avantage : Chrysler. La PT Cruiser prend le dessus par sa présentation plus chic et son mode cabriolet plus facile, mais la Citroën contre en étant plus pratique, par son accès et son coffre.
Sur la route : une Citroën plus vive
On est assis un peu haut dans le Piti, mais on se trouve à l’aise. Le moteur, d’une sonorité quelconque, se montre souple et la boîte auto douce à l’usage. Mais aussi lente. Pas grave car le Chrysler s’apprécie surtout en conduite tranquille. Capote baissée, les remous sont limités même à vitesse autoroutière (l’arceau a été étudié pour les réduire) et la suspension, plutôt tolérante, assure un confort tout à fait convenable.
En revanche, dès qu’on hausse le rythme, le châssis, plutôt flou, a du mal à suivre, d’autant que la motricité fait vite défaut. Par ailleurs, les sièges manquent de maintien latéral. Les performances atteignent un niveau suffisant en roulant tranquillement, alors pourquoi forcer ? Capote en place, l’isolation phonique se révèle tout à fait satisfaisante, de sorte qu’on peut voyager sans fatigue.
Dans la C3 Pluriel également, on se trouve assis assez haut, mais la position de conduite est irréprochable, le volant se réglant dans les deux plans. Le siège maintient bien, y compris latéralement. Pour sa part, le moteur, quoique plus petit que celui du PT Cruiser, donne largement le change. Pourquoi ? Parce que d’une part la C3 est plus légère de 250 kg (1 177 kg), d’autre part la boîte robotisée mange moins de puissance.
Ainsi, le 1,6 l, plutôt nerveux, assure de bonnes performances, et les rapports passent plus en douceur qu’on ne l’imagine. La conduite de la Pluriel se révèle donc plus dynamique que celle de sa rivale, même si elle n’a strictement rien de sportif. Là aussi, la direction manque un peu de précision, et la tenue de cap de netteté. Mais, en conduite tranquille, la Citroën s’apprécie largement, grâce à sa suspension plus douce que celle du Chrysler, ses remous tout aussi contenus (arches en place) et son insonorisation soignée.
Avantage : Citroën. Mieux suspendue, la Pluriel filtre mieux les inégalités tout en offrant un comportement moins pataud. Sa mécanique plus vive plaide également en sa faveur.
Budget : beaucoup pour pas grand-chose.
Malgré son caractère et sa relative rareté, le Chrysler PT Cruiser Cabriolet 2.4 se déniche à vil prix. On comptera 3 500 € pour une auto en très bon état mais à kilométrage élevé (200 000 km). A 150 000 km, il faut tabler sur 4 000 €, alors qu’à 5 000 €, on en trouve qui restent sous les 100 000 km. Ajoutez 500 € pour un Limited, plus richement équipé. Pas cher, mais l’américain est vorace : 10 l/100 km en moyenne.
La C3 Pluriel est un peu moins chère, de 500 € en moyenne, voire pas du tout si elle s’équipe d’une clim fonctionnelle. En revanche, elle consomme nettement moins, 7,5 l/100 km en moyenne.
Avantage : Citroën. Pas forcément moins chère, la Pluriel est en revanche plus frugale, ce qui lui donne ici la victoire.
Verdict : si éloignées, si proches
Nos deux découvrables jouent des cartes rétros différentes. La Chrysler, plus chic et haut de gamme, profite d’un habitacle plus opulent mais aussi d’une meilleure fiabilité globale. On apprécie aussi son habitabilité supérieure. Mais la Citroën propose plus de fonctionnalité, un coffre plus grand, un meilleur confort de roulement et un comportement routier moins pataud. Le tout avec un moteur plus vif et frugal. Les deux sont donc à égalité, donc le choix sera une affaire de goût, entre parfum de route 66 et esprit débrouillard bien de chez nous.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Chysler |
Vie à bord | Chrysler |
Sur la route | Citroën |
Budget | Citroën |
Verdict | Egalité |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Chrysler PT Cruiser et Citroën C3 Pluriel.
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