Ces occasions oubliées qu'on achète à prix normal : le Nissan Murano est presque donné !
Vous voulez rouler dans un SUV plutôt haut de gamme ? Plutôt grand ? À moteur V6 essence ? De plus de 230 ch ? Mais vous n'avez pas un sou en poche ? La solution existe : roulez en Nissan Murano (2005-2010) ! Quoi ? Vous ne connaissez pas ? C'est normal, et c'est bien pour ça qu'on en parle dans cette rubrique des occasions oubliées. À partir de 3 500 €, oui, oui...

Qui se souviens encore du Nissan Murano de première génération ? De la deuxième, un peu peut-être car elle a pour particularité d'avoir existé en... cabriolet, baptisée Cross cabriolet ! Mais la première fait déjà partie des livres d'histoire. Enfin, il y en a 2 lignes. Car on ne peut pas dire qu'il ait fait recette, sauf un peu en Asie et aux États-Unis. Et pourtant, il porte le nom d'une île célèbre, la fameuse île de Murano, voisine de Venise et connue dans le monde entier pour sa verrerie de luxe...
Mais il faut dire que l'engin est peu adapté à l'Europe. Grand (4,78 m), lourd, et uniquement motorisé par un V6 essence, à une époque où le tout diesel était la norme pour les gros SUV, il était logique qu'il passe sous les radars des acheteurs sur notre marché.

Il valait aussi au minimum 47 300 € à sa commercialisation en 2005, ce qui pour l'époque était assez élevé, puisque ce n'était pas loin du tarif d'un BMW X5 3.0d, à l'image autrement établie (49 000 €).
Bref, vous l'aurez compris, son manque total de succès fait que les quelques exemplaires en vente en ce moment s'échangent à vil prix. Nous verrons plus bas combien.
Mais revenons sur la bête en elle-même. Car finalement, il a tout de même des qualités ce Murano. Voulu comme un très haut de gamme chez Nissan (il partage sa technique avec le modèle Infiniti FX), il est donc bien motorisé, par le fameux 3.5 V6 "VQ", qui est aussi celui du coupé 350 Z, mais dégonflé à 234 ch (contre 280 à 313 ch), puis 256 ch après le restylage. Les performances sont donc consistantes, avec 200 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 en 8,9 secondes. Pas mal sachant qu'il est lourd (presque 1 900 kg).
Ses trains roulants sont évolués (Mac Pherson à l'avant et multibras à l'arrière), ce qui donne un comportement étonnamment bon, tout en maintenant un bon niveau de confort. La boîte automatique est à variation continue mais avec 6 rapports présélectionnés. Pas la plus réactive mais douce et préservant le confort.

L'habitabilité est aussi royale pour les passagers, un peu moins pour les bagages avec seulement 438 litres (mais de vrais litres), et les aspects pratiques sont intéressants, avec de très nombreux et volumineux rangements. L'équipement de son côté est très généreux (un seul niveau de finition), avec, en plus des équipements habituels de confort et de sécurité, un ESP, un différentiel à glissement limité, une caméra de recul, des feux bi-xénon, des sièges en cuir, la climatisation automatique, les sièges électriques à mémoire, le toit ouvrant électrique, la sono Bose et le GPS. La transmission 4x4, avec blocage de différentiel avant/arrière, est de série, et lui offre quelques capacités en tout-terrain, limitées cependant.
En bémol, on notera une consommation gargantuesque de plus de 12 litres/100 officiellement, et une qualité de finition qui est typiquement "à l'américaine", c'est-à-dire franchement mauvaise avec des plastiques durs et un dessin un peu grossier (les compteurs en particulier). Mais l'ensemble vieillit remarquablement bien cependant.
On est donc globalement surpris, et agréablement, par les prestations d'ensemble. Mais cela n'aura jamais permis de conserver des cotes correctes à ce Murano. Voyez plutôt.
Des modèles corrects à partir de 3 500 €

Si on trouve des Murano à 2 000 €, voire moins, il faut alors préciser que ce sont des modèles avec des soucis mécaniques, sans contrôle technique, ou à la carrosserie en piteux état. Mais pour 3 500 €, on commence à trouver des exemplaires 2005/2006 en état correct. Avec beaucoup de kilomètres au compteur certes (minimum 200 000/220 000) mais ça ne pose pas de problème si l'entretien a été bien suivi. Cela représente - 93,5 % par rapport au prix du neuf !
Il faut bien se rendre compte que ces tarifs sont très très loin de ceux des concurrents de l'époque. Ils sont rares mais ils existent. Par exemple, chez Volkswagen, un Touareg V6 220 ou 240 ch, en état correct sans trop de travaux, sera au bas mot à 4 500 €, mais plus souvent autour de 5 000 € pour plus de 230 000 km. Soit 90 % de décote.
Un BMW X3 3.0 231 ch de 2005 se trouve quant à lui à partir de 8 000 € pour 180 000 km ! Soit - 84 % par rapport au neuf en moyenne.
Un Porsche Cayenne 2004/2005 (certes plus difficilement comparable, mais qui décote énormément lui aussi) c'est 5 500 € minimum pour 280 000 km en V6 ou V8 (- 89 % ou - 92 %).
Un Mazda CX-7, lui aussi très transparent chez nous, sera à minimum 6 000 € avec le 2.3 4 cylindres turbo 260 ch (85 % de décote).
Et pour un Mercedes ML 350 de 245 ch, toujours 2005, il faudra mettre 9 000 € sur la table (-84,5 %).
Plus récent, les différences de prix sont encore pires

Si l'on se penche sur un Murano restylé avec un V6 à la puissance majorée à 256 ch, un modèle 2009 par exemple (Crit'Air 2), les différences sont presque pires. On en trouve à partir de 6 500 € (-87 % par rapport au neuf), toujours avec 200 000 km environ. Pour le même prix, on a des modèles avant restylage, mais avec moins de kilomètres, soit autour de 170 000 km.
Si on regarde alors la concurrence, on voit que tout le monde est au-dessus des 11 000 €.
Un BMW X3 de 2009 30i xDrive 272 ch est à 11 700 € minimum (-79,5 %), un Cayenne 3.6 V6 290 ch est à 13 000 € minimum (-77 %). Un Touareg sera autour de 15 000 € en 3.6 V6 280 ch (-74 %).
Des modèles effectivement plus puissants ou premium, mais les différences de cotes sont énormes. On ne trouvera aucun concurrent français évidemment à mettre en face, il n'existait alors pas de SUV V6 essence tricolore.
Donc, si vous voulez rouler pas cher dans un SUV puissant et richement équipé, pas désagréable finalement sur la route, c'est possible. Il faudra faire des sacrifices sur l'image de marque, et la consommation, mais le prix payé laisse voir venir. C'est un choix à assumer. On ne dit pas qu'il faut le faire, mais qu'il existe, vous l'aurez compris.
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