Ce nouveau comportement routier inquiète les autorités
Les campagnes de prévention et le renforcement de la réglementation ont eu un impact significatif sur la sensibilisation des Français aux dangers de l’alcool et de la vitesse sur la route. D’autres mauvaises habitudes leur succèdent malheureusement.
Les comportements à risque évoluent. En 2004, 14 % des conducteurs admettaient prendre le volant après avoir consommé plus de 4 ou 5 verres d'alcool. 20 ans plus tard, ce chiffre est tombé à 7 %. La tendance est identique pour les grands excès de vitesse, pour lesquels aujourd’hui 8 % des automobilistes reconnaissent rouler à 160-170 km/h sur autoroute contre 29% en 2004. Les Français seraient-ils devenus plus prudents ?
Si certains comportements s’améliorent, le 20e baromètre Axa Prévention Kantar sur le comportement des Français sur la route, déplore l’émergence d’un nouveau fléau : le téléphone au volant.
Le téléphone prend le volant et le guidon
80 % des personnes interrogées confirment utiliser leur smartphone en conduisant (vs 22% en 2004). Un chiffre élevé et stable depuis 3 ans. Dans le détail, 46 % d’automobilistes déclarent conduire et téléphoner en même temps, 41 % affirment régler leur GPS chemin faisant et 31 % avouent consulter ou envoyer un SMS. Enfin, 22 % consultent leurs notifications et 12 % lisent leurs courriels. Des interactions en temps rendues possibles grâce aux aides à la conduite comme l’assistance vocale, mais aussi aux écrans tactiles placés sur la console de la voiture pour 66 % des automobilistes.
Ce phénomène est encore plus marqué auprès des conducteurs de véhicules de société qui" continuent de travailler au volant ". 97 % déclarent au moins se servir d’un distracteur pendant leur temps de conduite. 84 % téléphonent en conduisant, 57 % envoient ou consultent un SMS et 24 % à participer à des réunions de travail.
Les 2 roues motorisés n’échappent pas au phénomène. 20 % affirment consulter ou envoyer des SMS tout en roulant, alors qu’ils n’étaient que 3% en 2018. Plus grave, 15 % avouent regarder des vidéos ou des séries en roulant (1% en 2018).
Question de perception
Pour Éric Lemaire, président d’Axa Prévention " l’usage du smartphone n’est pas encore identifié comme un risque mortel alors qu’il est impliqué dans un accident corporel sur dix. Son utilisation s’accompagne d’un sentiment d’impunité et d’une grande tolérance de la part des usagers de la route. Alors que 91 % des automobilistes dénoncent l’alcool au volant, seuls 15 % considèrent l’utilisation du téléphone comme intolérable ".
La sécurité routière rappelle qu'avec " le smartphone nous pouvons désormais rester connectés partout et tout le temps. Mais au volant cela représente un réel danger, même en Bluetooth car "la distraction causée par la conversation qui nous emmène ailleurs que sur la route ".
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