Bientôt moins de camions de pays de l'Est sur nos routes ?
Les négociations duraient depuis des années, c'est dire si le sujet est sensible. Mais un accord vient enfin d'être trouvé : les camions des pays d'Europe de l'Est vont devoir respecter des règles nettement plus drastiques, limitant ainsi leurs déplacements à l'étranger, en particulier en France.
La tension entre chauffeurs français et bulgares, polonais ou roumains a toujours été présente dans le secteur du transport. La faute à une concurrence jugée déloyale par les premiers : les chauffeurs d'Europe de l'Est n'ont pas nécessairement à respecter les mêmes règles au volant que leurs homologues français, avec des salaires nettement plus faibles.
Ce qui est qualifié par certains de "dumping social" va peut-être prendre partiellement fin : l'Union européenne a voté une réforme visant à limiter le champ d'action des chauffeurs des pays de l'Est à l'international.
Leurs camions seront tracés lorsqu'ils franchiront les frontières avec un tachygraphe, et ils ne pourront plus passer des semaines entières à l'étranger sans retour à leur "base" : obligation de retour au pays au bout de 3 à 4 semaines (et, dans le cas d'un congé de route à l'étranger, obligation pour l'entreprise de payer l'hébergement à son chauffeur), et limitation des possibilités de chargement/déchargement de marchandises dans un pays étranger sur une durée avec une carence de 3 à 4 jours. Pour la Roumanie, ces nouvelles règles pourraient entraîner la faillite d'un tiers des entreprises de transport.
L'Europe de l'Ouest (France, Allemagne, Scandinavie...) s'est félicitée de cette décision qui rajoute enfin un peu d'égalité entre chauffeurs locaux et internationaux. Si le nombre de kilomètres effectués par des camions étrangers sur nos routes devrait inexorablement diminuer, cela pourra avoir des conséquences positives selon certains eurodéputés : sécurité routière améliorée, et dégradation de l'état des routes moins importante.
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