Baromètre des ventes juin 2022 : quand la bérézina devient une terrible habitude
Les ventes de voitures sont à la baisse depuis plus d'un an. Au mois de juin, elle a atteint 14,24 % par rapport à la même période l'an passé et rien n'indique une amélioration de la situation à court terme. 2022 annus horribilis de l'automobile.
Depuis plus d'un an on s'attend à un redressement. Mais depuis plus d'un an, on se demande si le pire n'est pas à venir. Au mois de juin 2022, les ventes de voitures ont enregistré une baisse pour le treizième moins consécutif. Et pas une toute petite chute sans gravité : un plongeon de - 14,24 % en données brutes selon la PFA (la plateforme automobile). Depuis le début de l'année, la dégringolade est continuelle et atteint 16,34 %.
Une telle baisse à l'époque de l'année ou les Français se précipitent traditionnellement chez leur concessionnaire pour passer commande de leur nouvelle auto, histoire de la roder pendant les vacances, est symptomatique de cette drôle de période d'attentisme général. L'attente d'une crise qui s'amplifie encore, et d'une inflation qui galope, se conjugue à l'attente de modèles disponibles, étant donné l'allongement des délais de livraison. Résultat : les clients potentiels retardent leur achat et désertent les showrooms.
Renault limite la casse
Mais les officines des différentes marques ne sont pas toutes condamnées à la même peine. Citroën plonge de 29,37 % alors que Peugeot limite la casse à - 4,85 % "seulement". La surprise vient de l'éternel concurrent Renault, qui enregistre une très minuscule hausse de ses ventes en affichant un peu glorieux +0,76 %. Merci l'Arkana qui confirme son succès, alors que les commandes de la Megane e-tech électrique sont encourageantes. La palme française, ou plutôt franco roumaine, revient, comme d'habitude à Dacia qui enregistre un bond de 15,88 % au mois de juin.
Hors de nos frontières, pas plus de salut. Les marques étrangères ne sont pas mieux loties, hormis Alfa Romeo qui affiche une superbe hausse de +34,36%. Mais ce rebond est simplement lié à l'arrivée sur le marché du nouveau SUV compact Tonale et les ventes générales du Milanais ne dépassent pas 756 exemplaires le mois dernier dans l'hexagone. Hormis ce petit miracle marginal, les gros importateurs sont au même régime sec que les marques nationales. Ford plonge de 18,86%, Huyndai-Kia de 11,08% et Volkswagen creuse plus bas encore avec - 38,86 %.
À noter les plongeons étonnants de deux constructeurs qui, depuis le début de la pénurie des semi-conducteurs tiraient plutôt correctement leur épingle du jeu. Mais Tesla et Suzuki ont eux aussi été rattrapés par la patrouille de la crise puisque le premier affiche une baisse de -3,80 % et le second chute à -46,52 %.
Un avenir guère resplendissant
Cette avalanche de mauvaises nouvelles n'est même pas compensée par un regain de santé des utilitaires. Leurs ventes sont également en berne avec une baisse de 21,95 %. Et que ce soit au rayon camionnettes comme à celui des véhicules légers, l'avenir proche ne risque pas d'être moins morose. Les deux mois à venir, généralement peu porteurs pour cause de vacances, ne devraient pas permettre d'enregistrer de hausse.
Quant au second semestre, absolument rien, pas le moindre indicateur, qu'il soit économique ou géopolitique, ne permet de prévoir une embellie. Carburant trop chère, pénurie de semi-conducteurs et de matières premières, inflation galopante forment le pire cocktail repoussoir qui soit et qui n'a pour seul effet que de faire fuir les acheteurs potentiels de voitures. Les plus optimistes prévoient une légère embellie en 2023. Donnons leur rendez-vous l'année prochaine.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération