Avec 11,8 ans, l'âge moyen du parc automobile européen atteint des sommets de disparité
Si l'âge moyen des voitures européennes atteint 11,8 ans selon l'ACEA (Association des Constructeurs Européens d'Automobiles), les pays pauvres de l'Union disposent d'un parc trois fois plus vieux que celui des pays riches. Un vieillissement, et des différences, qui devraient encore s'accentuer, en raison de la situation du moment, et de l'avenir qui nous attend.
Certes, les chiffres que vient d'annoncer l'Association des Constructeurs Européens d'automobiles (ACEA) datent d'il y a près de deux ans, le temps nécessaire à leur collecte. Mais au vu de la situation actuelle, ils devraient être encore plus alarmants aujourd'hui. En 2020, selon l'organisme qui regroupe les marques européennes, l'âge moyen du parc automobile du vieux continent atteignait 11,8 ans. Un âge en constante augmentation depuis le début du siècle.
Certains peuvent lire dans cette évolution une bonne nouvelle, puisque des autos qui durent plus longtemps, sont forcément plus fiables. D'autres optimistes pourront même y voir un signe de durabilité qui colle parfaitement avec l'air du temps et la fin de la consommation par excès.
Les pays des voitures neuves, et ceux des vieilles guimbardes
Sauf que le vieillissement du parc trimballe néanmoins quelques très mauvaises nouvelles, qu'elles soient économiques, sociales ou environnementales. Il suffit pour cela de comparer l'âge des voitures d'un pays européen à l'autre. D'un côté les riches, et de l'autre les pauvres. D'un côté des autos flambant neuves, et de l'autre de vieilles guimbardes. Le Luxembourg détient le record de la jeunesse et son parc affiche 6,7 ans. En queue de peloton, la Lituanie dévoile son score : 17 ans. Plus de dix ans séparent l'âge moyen des voitures de deux pays qui sont pourtant dans la même union européenne.
Cet écart témoigne évidemment de disparités liées globalement au PIB et très directement à l'écart de pouvoir d'achat entre un Lituanien et un Luxembourgeois. Il témoigne aussi d'un fossé environnemental qui sépare les deux pays. Expliquer que le fait de garder son auto 17 ans est une manière de pratiquer une forme avancée de développement durable n'est valable que dans certaines conditions d'entretien et de qualité de la voiture en question. Ce qui n'est pas vraiment le cas des vieilles autos recrachant leurs volutes de diesel dans certains pays de l'est ou l'entretien et les réparations sont confiées au petit bonheur la chance, certainement le premier concessionnaire du pays.
Et la France dans tout cela ? Elle obtient la moyenne avec un parc âgé de 10,3 ans. Nous faisons certes moins bien que le bon élève allemand, qui obtient un score de 9,8 ans, mais nous affichons une meilleure note que les Pays Bas avec 11,2 et que l'Espagne (13,1) et l'Italie (11,8).
Les voitures américaines plus vieilles que les nôtres
Mais si l'hexagone est dans le ventre mou du classement, qu'en est-il de la place de l'Europe parmi les grandes puissances mondiales ? La comparaison avec la Chine, et les 5 ans d'âge de son parc, n'est pas significative, puisque l'Empire du milieu compte encore beaucoup de particuliers qui s'offrent leur première auto.
Ces primo-accédants font donc drastiquement baisser le score. En revanche, la situation américaine est quant à elle comparable à l'Europe. Et en 2020, l'année de référence des statistiques de l'ACEA, les autos du pays de l'Oncle Sam sont, et c'est une surprise, plus vieilles que les nôtres. Elles atteignent 12,2 ans en moyenne et, lorsque l'on observe ces chiffres par catégorie, on s'aperçoit que les berlines sont plus âgées que les pick-up, puisque les premières atteignent 13,1 ans, alors que les seconds n'ont que 11,6 ans.
Des autos qui vont continuer de vieillir
On l'a dit, les chiffres avancés sont ceux de 2020. Et il faudra encore patienter pour découvrir ceux de 2021. Mais on peut, sans trop s'avancer, présumer que le parc mondial aura encore vieilli, puisque les chiffres de ventes de voitures neuves se sont écroulés, à cause de la pénurie de matières premières et de composants. Pénurie doublée d'une forte inflation qui conduit nombre de foyers à reporter leur achat.
Autant de raisons de faire durer une vieille auto en attendant des jours meilleurs. Ce vieillissement du parc automobile mondial est aussi une manière de relativiser le basculement vers le tout électrique de 2035. C'est qu'avec un parc âgé de près de 12 ans aujourd'hui, et qui sait, de 15 ans lors de cette échéance, l'électrification totale du parc devra attendre 2050. D'ici là, les sceptiques de l'électrique auront pris quelques cheveux blancs.
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