Audi A3 1.8T (1996 – 2003), infatigablement chic, dès 2 500 €
Succès inattendu, l’A3 de première génération est encore très présente sur le marché, et à des prix très attractifs, y compris en essence. La 1.8T, performante avec ses 150 ch, présente une belle occasion de rouler décalé dans une ancienne icône mais un futur youngtimer.
On n’a pas tout de suite compris l’importance de l’Audi A3, lors de sa sortie, fin 1996. En effet, la VW Golf III se vendait très bien, profitait déjà d’un côté premium comme on ne le disait encore pas, aussi on se demandait quel était l’intérêt de la voiture d’Ingolstadt. En fait, à l’époque, l’A3 inaugure la plateforme PQ34 du Groupe VW, qui équipera par la suite la Golf IV et la Seat Leon.
Elle est donc plus moderne que sa cousine de Wolfsburg, nettement mieux dessinée et profite d’une finition supérieure. Ce n’est pas la première compacte chic, puisque la Lancia Delta a défriché le segment dès 1979, mais l’Audi renouvelle très adroitement le genre. Par son dessin séduisant d’abord, dû au belge Dirk van Braeckel à qui l’on devra plus tard la Bentley Continental GT. Ensuite par son choix important de motorisations dès le lancement, comprenant les célèbres blocs TDi en diesel, et en essence l’excellent 1,8 l apparu en 1983.
Modernisé, il se coiffe d’une très originale culasse à 5 soupapes par cylindre, chose unique à ce niveau de gamme. Développant 125 ch en atmo, il passe à 150 ch une fois boosté par un turbo. Une puissance pas impressionnante, mais voilà, le moteur 1,8 l turbo a été travaillé pour une souplesse maximale. Ainsi, le couple maxi de 210 Nm est-il obtenu au régime très bas de 1 750 tr/min. Comme l’auto ne pèse que 1 145 kg, les performances sont intéressantes : 217 km/h au maxi, pour un 0 à 100 km/h exécuté en 8,1 s. De série, la 1.8T reçoit une boîte 5 manuelle, une automatique à 4 rapports étant proposée en option.
La 150 ch existe uniquement en finition supérieure Ambiente, comprenant certes l’ABS mais aussi la clim auto, les jantes alliage, le châssis Sport et la sellerie Alcantara. Elle s’affiche à 158 900 F, soit 33 600 € actuels. En 1997, l’A3 1.8T se décline en Ambition, variante plus haut de gamme à l’équipement enrichi d’une sellerie cuir, d’un autoradio, d’un régulateur de vitesse ou encore des sièges Sport. A 181 700 F (37 800 € actuels selon l’Insee), elle est chère. Et pourtant ! Les A3 se vendent très bien, à tel point qu’une liste d’attente se forme. Par la suite, Audi va relever les tarifs sans que ça ne gêne le succès commercial.
En 1999, une 1.8T 180 ch 180 ch à boîte 6 est proposée, en traction ou en Quattro, et une carrosserie à 5 portes apparaît. Fin 2000, l’A3 est légèrement restylée et voit sa dotation progresser. En effet, l’ESP est livré de série, des applications en bois ornent le tableau de bord. L’Ambition s’équipe aussi d’une aide au stationnement et d’un chargeur 6 CD dans le coffre. Par ailleurs, une boîte auto Tiptronic à 5 vitesses remplace l’antique unité à 4 vitesses. Fin 2003, l’A3 de première génération, codée 8L, tire sa révérence.
Combien ça coûte ?
Une A3 1.8T en bon état se déniche dès 2 000 €, à plus de 200 000 km. Mieux vaut ajouter 500 € pour obtenir un exemplaire meilleur, s’en tenant à 150 000 km. A 3 500 €, on peut se dénicher une 180 ch à kilométrage équivalent, et en ajoutant encore 1 000 €, une Quattro bien équipée s’offre à vous. Une auto de 60 000 km peut prétendre à 7 500 € en parfait état.
Quelle version choisir ?
Il n’y en pas de mauvaise. Une 150 ch suffit largement vu ses performances déjà estimables et son prix attractif.
Les versions collector
Toute A3 8L de moins de 50 000 km en parfait état d’origine et bien équipée est déjà devenu un collector. A fortiori en 180 ch Quattro Ambition.
Que surveiller ?
L’A3 1.8T, extrêmement bien construite et dotée d’un moteur éprouvé se montre d’une très grande fiabilité. Il faut, évidemment, qu’elle ait bénéficié d’un entretien adéquat, comprenant le changement régulier de la courroie de distribution, accompagnés de vidanges régulières du moteur mais aussi de la boîte et du différentiel Haldex des versions Quattro.
A fort kilométrage, on changera la petite chaîne qui synchronise les deux arbres à cames. Bien mené, ce bloc sous-exploité passe aisément les 300 000 km. Les roulements de roue ne sont pas aussi endurants, loin de là, non plus que la clim et surtout les bobines d'allumage. Et, passé 200 000 km, les divers capteurs (injection, ABS, huile) flanchent régulièrement : agaçant mais pas anormal. Dans l’habitacle, avec l’âge, le ciel de toit finit par s’effondrer et les panneaux de porte gondolent.
Enfin, la carrosserie résiste remarquablement à la rouille, mais celle-ci finit par atteindre le pavillon, au niveau de la jonction avec le hayon. Attention aussi aux nombreux exemplaires bidouillés, afin de grapiller des chevaux : cela a des conséquences sur la durée de vie du turbo et de la transmission.
Au volant
Le design intérieur de l’A3 a plutôt mieux vieilli que celui des compactes contemporaines, et la position de conduite se révèle impeccable. Cela dit, on se sent déjà engoncé à cause de la ceinture de caisse très haute. Heureusement, l’ergonomie est bien pensée. Comme prévu, le moteur régale par sa souplesse. Mais sa douceur se révèle également appréciable, de même que sa vigueur, du moins jusqu’à 5 000 tr/mn.
Ensuite, la poussée se tarit nettement sur la 150 ch, mais on va déjà vite ! La boîte, bien étagée, accroche parfois mais demeure assez plaisante à manier, de sorte que l’agrément mécanique est évident. Le châssis ? Il fait le job efficacement, mais sans talent particulier. Loin de l’agilité d’une Peugeot 306, l’Audi A3 apparaît un peu pataude, fermement suspendue et pas très bien amortie.
Néanmoins, elle se révèle extrêmement sûre et d’une précision convenable. Le confort suffit largement, de sorte qu’on profite d’une auto au parfum déjà suranné mais qui demeure sécurisante. Côté consommation, comptez 8,0 l/100 km le pied léger et plus de 10 l/100 km en vous faisant plaisir. Un turbo des années 90 quoi…
L’alternative newtimer*
Audi A3 2.0 TFSI (2003 – 2011)
Remplaçant l’A3 8L en 2003, l’A3 8P bénéficie d’une nouvelle plateforme (la PQ35), alliée à un essieu arrière multibras, qui améliore grandement le comportement routier. De plus, elle reçoit des blocs à injection directe, dont le 2,0 l TFSI qui offre quelque 200 ch (on le retrouvera dans la VW Golf V GTI) et autorise de remarquables performances (0 à 100 km/h en 6,8 s). Il s’allie à une boîte 6 manuelle ou DSG, à double embrayage, ultrarapide. Restylée en 2008, cette génération d’A3 restera en vente jusqu’en 2012. A partir de 5 000 €.
Audi A3 1.8T 150 (1997), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 781 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR).
- Transmission : boîte 5 manuelle (4 ou 5 automatique), traction
- Puissance : 150 ch à 5 700 tr/mn
- Couple : 210 Nm à 1 750 tr/mn
- Poids : 1 145 kg
- Vitesse maxi : 217 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,1 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d’Audi A3 1.8T, rendez-vous sur le site de La Centrale.
* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.
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