Audi : 40 ans de Quattro, et maintenant ?
L'arrivée de la voiture électrique chez Audi remet fatalement en cause le mythique Quattro, qui représente une part très importante des ventes mondiales de la marque. Que va devenir cette transmission ?
La crise de la quarantaine existe aussi dans le monde automobile, la preuve avec le système Quattro ! Audi nous a conviés en effet à une petite présentation du futur de ce qui fait partie de l'ADN de la marque. Largement mise en avant dans les années 80 par le Quattro (et "la" Quattro), la transmission intégrale mythique d'Audi. Les années 80, justement, époque à laquelle BMW travaille sur les premiers xDrive, et Mercedes sur son 4Matic. Mais des 3, Audi est le seul à faire confiance à une intégrale permanente par Torsen, et non par différentiel contrôlé électriquement (AWD). Les puristes diront que seul le Quattro est un vrai 4x4 permanent (4WD) quand les autres se "contentent" de faire de la transmission régie par la fée électronique, mais aujourd'hui, ces systèmes, couplés au contrôle de traction et de trajectoire et à du "torque vectoring" sont dans l'ensemble tous très performants.
Il n'empêche, le nom "Quattro" est celui qui revient le plus lorsque l'on parle de quatre roues motrices chez les constructeurs premium.
D'abord popularisé en rallye, puis adopté sur les modèles de série, le Quattro englobe désormais l'ensemble des quatre roues motrices chez Audi. Et que de chemin parcouru ! Il faut en effet aujourd'hui différencier plusieurs types de Quattro. Le premier, adopté par les modèles de la plateforme MQB (A3, RS3, Q3, Q2...) est associé à un moteur transversal. On n'est donc pas sur un système avec différentiel central Torsen, mais plutôt sur du Haldex (équivalent du 4Motion chez Volkswagen, que l'on retrouve chez Volvo ou encore BMW), avec embrayage multidisques commandé. Les modèles sur plateforme MLB chez Audi (A4, A5, A6, A7, A8...), quant à eux, reposent sur un "vrai" Quattro à différentiel central Torsen (et donc 4x4 permanent). Les deux familles portent le même nom, mais n'ont pas du tout la même technologie !
Et pour embrouiller un peu plus les esprits, Audi a récemment introduit le "Quattro Ultra". C'est un Quattro qui remplace son Torsen par un différentiel électronique débrayable afin de passer en deux roues motrices dans les phases où la transmission intégrale n'est pas nécessaire, et ainsi moins consommer. Mieux encore : lorsque le Quattro Ultra passe en deux roues motrices (traction), les cardans arrière sont "déconnectés" du différentiel par un système de crabots afin de ne pas entraîner inutilement des pièces mécaniques et réduire les résistances... Un "faux" Quattro, sur un véhicule à moteur longitudinal, donc.
Quattro, et voiture électrique ?
L'arrivée de la mobilité électrique chamboule tout pour Audi qui s'est fait une renommée avec sa transmission intégrale. Aux oubliettes, différentiel et arbre de transmission, désormais, le plancher de l'auto est plat et rempli de batteries. Pour l'heure, Audi propose uniquement des modèles à deux moteurs (un par essieu) qui ne permettent pas forcément d'avoir la "finesse" d'un Quattro mécanique, mais avec l'arrivée de l'e-tron S et de la future RS e-tron GT s'ouvre une nouvelle voie pour le "Quattro" du futur. A l'avant, un seul moteur pour les deux roues, mais à l'arrière, deux moteurs gérant chacun une roue. Ceux-ci sont regroupés dans un pack comprenant le système de refroidissement (commun aux deux moteurs) et les transmissions pour chaque roue. Un module central de contrôle baptisé ECP (Electronic Chassis Platorm) s'occupe de commander les deux moteurs arrière pour faire varier le couple indépendamment sur chaque roue.
La grande différence avec le Quattro actuel est que nous sommes ici sur un système "prédictif", et non plus "passif". Les données récoltées par le calculateur (accélérateur, direction, vitesse, motricité...) permettent ainsi de commander en temps réel le couple distribué aux roues arrière pour avoir le meilleur comportement en courbe et des prédispositions au tout-terrain.
La finesse est donc certainement un peu moins grande puisqu'il n'est pas encore possible de gérer indépendamment les roues avant (il faudra pour cela avoir, là aussi, deux moteurs sur l'essieu avant...), mais c'est ainsi que le Quattro poursuivra son existence... mais le Quattro peut-il seulement s'appeler encore "Quattro" alors que tout a changé ?
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