Acharnés : la lutte des classes automobiles
Deux vies et deux personnages fracassés s'affrontent. C'est le thème de cette nouvelle mini-série en 6 épisodes. À l’origine de leur guerre on retrouve leurs voitures qui se croisent et manquent de s'accrocher. Deux autos qui, à elles seules, définissent les modes de vie et les origines sociales de leurs propriétaires.
L’automobile mène à tout. Au meilleur (souvent), au pire (parfois), ou au choc et à la lutte des classes, comme dans cette nouvelle série diffusée sur Netflix. Dans Acharnés, deux personnages s’affrontent. L’un d’eux s’appelle Danny, c’est un Coréen en exil et galérien des petits boulots. À bord de son vieux pick-up ruiné il court d’un client à un autre pour élaguer ou réparer.
Pick-up ruiné contre GLC
L’héroïne c’est Amy, asiatique elle aussi, qui circule à bord d’un Mercedes GLC flambant neuf d’un blanc immaculé. À la tête d’une start-up spécialisée dans les plantes vertes design elle vit dans un univers qui ressemble à son SUV, lumineux et cher, pendant que Danny survit dans une vieille maison sombre dans le même piteux état que son auto.
Chacun sa vie et son univers opposé jusqu’au jour ou le pick-up hors d’âge manque d’accrocher le Mercedes blanc qui l’évite de justesse. La vitre du GLC s’ouvre pour laisser passer un grand doigt d’honneur qui met Danny hors de lui. Toute l’injustice du monde lui éclate alors au visage et il prend l’auto allemande en chasse. S’ensuit une course-poursuite dans les quartiers résidentiels de Los Angeles et surtout, le début d’un affrontement entre les deux protagonistes tout au long de cette mini-série de 6 épisodes.
L’affaire est emballée par le réalisateur et scénariste coréen Lee Sung-jin, membre de l’écurie A24, la tonitruante société de production qui a déjà à son palmarès Everything, everywhere all at once avec Michelle Yeoh, Madame Jean Todt dans la vraie vie. Acharnés est dans la même veine : en jouant sur les contrastes et une rapidité sans répit, jusqu’au malaise parfois. Mais Acharnés est porté par deux comédiens épatants, Ali Wong en fleuriste new age, et Steven Yeun en réparateur à tout faire. Et surtout, la nouvelle série met en parallèle ces deux vies fracassées. C
On y découvrira qu’entre ces deux ennemis que rien ne peut rapprocher ni réconcilier, de nombreuses similitudes se font jour, que les origines sociales ne gomment pas. Au malaise de Danny qui rame pour joindre les deux bouts et venir en aide à ses parents en Corée, s’oppose celui d’Amy, bombardée de mails, de SMS, de coups de fil, d’injonctions contradictoires, de pression et de burn-out qu’elle subit pour conserver son statut, son mode de vie.
Les deux protagonistes deviennent les meilleurs ennemis, l’un cherchant et s’accrochant pour entrer dans un autre monde que le sien, l’autre s’accrochant pour y rester. Un combat commun qui prend les mêmes formes et s’exacerbe dans un crescendo d’entourloupes gaguesques.
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