AC Future : le camping-car de demain ?
Propre, autonome et ultra-habitable : sur le papier, le concept car du fourgon imaginé par une start-up américaine avec Pininfarina a tout pour faire un carton. Mais sur le papier seulement, car l'engin soulève quelques questions.
On vous expliquait la semaine passée que la vanlife était un tantinet polluante. Mais c’est terminé. Que les mauvais esprits passent leur chemin, car le véhicule de loisirs propre, pratique et doté d’une grande autonomie existe. Enfin il existera peut-être un jour, si tout va bien, si la start-up qui l’a conçu ne prend pas ses vessies pour des lanternes et si elle a les capacités techniques comme financières de le produire en série. Ce qui fait beaucoup de « si ».
En tout cas, AC Future, la start-up américaine en question a présenté au récent CES de Las Vegas, en engin baptisé eTH, pour Electric Transformer House. Et l’affaire est pour le moins tentante, sur le papier en tout cas.
Une surface triplée grâce aux extensions
Elle se présente sous l’aspect d’un fourgon de 6 m, dessiné par Pininfarina à Turin. Mais le designer italien a réussi à caser dans cette surface, pas plus longue qu’un Fiat Ducato L3, un espace à vivre de 37m2, soit un très confortable studio. Comment ? En repoussant les cloisons de côté et à l’arrière. Grâce à des vérins manœuvrables électriquement, la surface habitable est carrément triplée.
À l’intérieur, l’eTH dispose de tout ce qui peut rendre heureux quatre vanlifers : deux grands lits, dont l’un est escamotable pour se transformer en banquette de salon, mais aussi, une salle à manger, une salle de bains et une cuisine complète. Et, comme on vit à l’heure du télétravail, la partie cockpit de l’engin, tellement zen que la planche de bord d’une Tesla passe pour être baroque, se transforme en bureau, grâce au volant rétractable. En plus, le camping-car du futur peut être connecté partout, puisqu’il est relié au système Starlink cher à Elon Musk.
Tout cela est bel et bien beau. Mais pour disposer d’un fourgon électrique, il faut recharger ses batteries qui, non seulement doivent alimenter son moteur, mais aussi ses vérins et tous les systèmes électriques qui foisonnent à bord. « Pas de problème », nous dit AC Future. Le toit de l’eTH est entièrement recouvert de panneaux solaires, extensions comprises. Elles sont capables, toujours selon la start-up, de fournir 25 kWh d’électricité chaque jour, ce qui est suffisant pour assurer l’autonomie du fourgon pendant une semaine. À condition de camper dans le désert du Nevada, mais peut-être pas à Calais.
Quant à l’eau, toute aussi nécessaire, pas de problème non plus, puisqu’un système futé régénère l’humidité contenue dans l’air pour le transformer en eau, avec un score de 50 l par jour. Du coup, mieux vaut être à Calais que dans le Nevada.
Voilà pour les batteries secondaires. Reste néanmoins un point crucial qu’AC Future n’aborde pas pour le moment : quelle batterie principale va alimenter le moteur du fourgon ? Quelle est son autonomie, sachant que l’eTH pèse, au minimum, ainsi équipé, près de 4 tonnes ? On n’ose même pas imaginer les quelques centaines de km seulement qu’il serait capable d’effectuer avec les technologies d’aujourd’hui, et les heures passées à le recharger.
Mais la start-up n’en démord pas. Même si elle ne fournit aucun chiffre en la matière, elle prévoit de tester son prototype dès cet été, pour le fabriquer en série en 2025, avant de le décliner. Car en 2026, elle compte bien transformer l’essai en le produisant façon caravane et tiny house. Si ces deux dernières possibilités semblent réalistes, la première paraît quelque peu fumeuse.
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