À la peine, Aiways choisit d'accélérer
Des ventes qui ne sont pas au niveau des attentes contraignent la start-up chinoise à revoir ses plans. Au programme : l'ouverture de concessions, une nouvelle levée de fonds de plusieurs centaines de millions de dollars et des changements à la direction.
L'idée, révolutionnaire au moment du lancement de la marque, était un audacieux pari. En débarquant en Europe, Aiways, la marque chinoise de Shanghai, souhaitait se passer de concessionnaires. La vente ? Entièrement en ligne, quant à l'entretien des autos, il était confié à Feu Vert pour la France.
Mais au bout d'une petite année d'activité, les volumes n'étaient pas à la hauteur des ambitions du constructeur. Seulement 340 U5 avaient trouvé preneurs sur le millier escompté. Alors, la petite marque qui veut monter a réagi.
Dès la fin de l'année passée, la décision est prise, du moins sur le marché français. Adieu la vente directe du seul modèle disponible : l'U5 et bonjour les showrooms. Depuis le 2 décembre, dans le quinzième arrondissement parisien, une petite boutique attend les clients. En Guadeloupe et Martinique, même combat.
D'ici quelques mois, la marque entend également réaliser six nouvelles ouvertures à Lille, Bordeaux, Nantes, Lyon, Nice et Monaco. Des opérations qui doivent être finalisées avant le lancement en Europe de l' U6, censé offrir 500 km d'autonomie.
Des centaines de millions et un nouvel état-major
Mais pour se déployer ainsi, et lancer d'autres modèles, puisque le Chinois prévoit une nouvelle auto chaque année pendant 5 ans, il faut quelques subsides. Alors Aiways a procédé à une nouvelle levée de fonds de plusieurs centaines de millions de dollars et revu son état-major, en débauchant notamment Charlie Zang chez l'autre nouvelle marque chinoise de la voiture électrique, Nio. Il intègre le conseil d'administration aux côtés du nouveau boss : William Chen, l'actionnaire historique.
Un remaniement au sommet qui témoigne évidemment d'une certaine tourmente au sein de l'entreprise. Pour autant, Aiways ne lâche pas l'affaire, au contraire. Les millions supplémentaires accumulés auprès des actionnaires doivent permettre une montée en puissance de l'usine de Shangrao en Chine ou sont assemblées les autos. Actuellement, sa capacité ne dépasse pas 150 000 voitures par an, mais elle devrait être capable d'en fabriquer deux fois plus. À quel moment ? "Lorsque la demande mondiale en voiture électrique progressera", explique la marque.
Pour autant, on ne peut s'empêcher de comparer Aiways à une autre marque chinoise débarquée en Europe presque au même moment. MG, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a vendu l'an passé près de 3 000 autos en France et dispose de 120 points de ventes répartis dans l'hexagone.
Nul doute qu'Alexander Klose, ancien de Volvo et patron d'Aiways pour le vieux continent, doit scruter méticuleusement les agissements de son principal concurrent, même si ce dernier dispose d'autos hybrides rechargeables et pas seulement de modèles 100% électriques comme lui. En tous cas Klose compte bien sur le SUV Coupé U6 qui doit débarquer cet été, et, dès 2023, sur l'U7 qui, comme son nom l'indique, disposera de 7 places.
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