Depuis mars dernier, pour économiser du carburant, l'Espagne était contrainte de rouler à 110 km/h sur les autoroutes. La mesure devait permettre de réduire la facture énergétique du pays en pleine période de tensions sur les prix du baril de pétrole dues au conflit en Libye et au Moyen-Orient. Pere Navarro, en charge du trafic et des transports considère que l'expérience a été positive et a permis au pays d'économiser 450 millions d'euros, et par conséquent qu'il est donc normal de repasser désormais la vitesse à 120 km/h comme c'était le cas auparavant.


Bien évidemment, cette décision trouve ses partisans et ses détracteurs, les mêmes qu'en France. Les associations de victimes de la route et d'écologistes crient au scandale en affirmant que cette mesure a permis de sauver des vies en diminuant le nombre d'accidents et en réduisant leur gravité. Les écologistes estiment ce retour à 120 km/h totalement incohérent car ne pas inciter à réduire sa consommation de carburant, c'est ne pas vouloir réduire les émissions qui causent le changement climatique. L'objectif est de faire réduire la vitesse de 10% non pas sur les seuls autoroutes mais sur l'ensemble des routes du pays.


Mais d'autres voix se font entendre, critiquant la mesure et ses supposés bienfaits. Une pétition de 200,000 signataires est arrivé sur les bureaux des responsables demandant que la vitesse limite sur autoroute soit portée à 140 km/h. Pour justifier leur demande, ils avancent des chiffres indiquant que 73% des accidents sont dus au manque de concentration des conducteurs et seulement 10% pour une vitesse inadaptée. D'autres analyses expliquent également que la baisse de la consommation de carburant enregistrée durant la période n'était en rien imputable à cette limitation à 110 km/h sur autoroute qui ne concerne que 1% du trafic mais bien au choix des espagnols d'utiliser moins souvent leur auto à cause du prix trop élevé de l'essence. Comme ce fut le cas en France, par exemple.

Mais pire encore, il a été démontré qu'aux 450 millions d'euros de bénéfice apportés par cette mesure il fallait retrancher le coût du changement de la signalisation qui se serait monté à près de 280 millions d'euros. Bref, une mesure qui n'aura pas servi à grand chose.


Ne critiquons pas, on ne fait pas mieux chez nous.