Jeremy Clarkson ou l'art d'énerver

Si vous êtes avec nous sur News Auto, vous connaissez forcément Jeremy Clarkson. Un physique "fernandélien", un jugement tranché et des copains pas meilleur que lui ! Top Gear est leur lieu de rendez vous avec le public. Clarkson est dans cette émission devenue culte depuis 1989 avec une interruption entre 1999 et 2002.

Il est décrit chez lui comme le parangon du politiquement incorrect et s'astreint à en donner la preuve à chaque fois qu'il a un jugement à émettre. Et forcément, ça grince dans les chaumières communautaires quand ça tombe sur un groupe en particulier.

Petits exemples divers: JC fut accusé d'offenses envers les allemands après s'être moqué fort peu subtilement du caractère trop germanisant (à son goût) de la Nouvelle Mini.

En février 2006 déjà, les associations homosexuelles accusaient Clarkson de moqueries dégradantes.

Le mois dernier, c'est le gouvernement malais (rien que ça!) qui montait au créneau pour défendre la voiture la moins chère d'Angleterre, la Perodua Kelisa que le fantasque présentateur avait attaqué à coup de masse (au sens propre) en la définissant comme suit:

"Camelote sans imagination ni âme, ni passion."

Le gouvernement malais a répondu: "Clarkson c'est comme un commentateur de foot qui ne joue pas au foot". Clarkson avait alors surenchéri:

"C'est sans aucun doute la plus mauvaise voiture, non pas dans sa catégorie, mais dans le monde entier! Vous ne savez pas ce qui se passerait si vous heurtiez un lampadaire. Et en plus, son nom sonne comme une maladie."

Dernier exemple en date avec le dernier essai de la Daihatsu Copen effectué par le gars briton. L'auto fut ainsi labellisée 'a bit gay' en réponse au premier jugement similaire d'un spectateur.

Dit comme ça, tout le monde comprend. Imaginez Jérome Chont cataloguer le prochain roadster japonais de "voiture d'homos" et vous avez l'idée précise de ce que permet la télé anglaise ou plutôt de ce que se permet Jeremy Clarkson. Non politiquement correct, disent ils.

Forcément, ça ne passe pas inaperçu et 'Stonewall', une association représentant les gays britanniques, a fait pression pour que le présentateur soit blamé. Ofcom, le CSA anglais a donc jeté un oeil à l'affaire et a déclaré que même si le terme 'gay' pris seul pouvait vouloir dire "stupide, inapproprié ou absurde", le reste de son intervention ne laissait pas de doute et qu'effectivement il y avait matière à réprimander.

Faut dire qu'outre le passage mentionné, JC avait également rajouté au "a bit gay" originel, un subtil "a bit gay, yes, very ginger beer". Ginger beer étant littéralement une bière à la saveur épicée mais également un suc d'une autre nature qu'une organisation lesbienne s'est donné comme nom.

De plus, le magazine Top Gear décrivait également cette petite Copen comme une " chérie avec un toit en dur repliable cherchant à attirer ceux qui collectionnent les lunettes de soleil et les sacs à main."

Bref, Ofcom a jugé les propos offensant demandant à la chaîne d'éviter ce genre de dérapage et l'association Stonewall s'en est félicité.

Ce à quoi Jeremy Clarkson aurait répondu: "it's not a gay car, it was actually (en fait) a bit lesbian"

Alors, Clarkson: fou génial des médias ou provocateur raciste primaire ?

bonus: la vidéo de la Perodua Kelisa attaquée à la masse

Jeremy Clarkson ou l'art d'énerver