C’est par deux anecdotes que j’ai choisi de constituer notre sujet. Cet été, alors que je marchais au bord d’une route en joyeuse compagnie, j’aperçus une drôle d’auto (celle de la photo d’ouverture) et reconnus instinctivement une Secma. Par chance, son conducteur fut arrêté par un feu rouge juste après que je lui eus adressé quelques pouces. Je décidai alors de faire des pas en arrière pour m’approcher de lui et de son sympathique engin de marque Secma pour tenter une brève discussion à la surprise de mes compères tout de même légèrement bouleversés. Le conducteur sans doute apeuré par la petitesse de son véhicule comparé à l’halant de notre compagnie m’accueillit fraichement. Je compris rapidement qu’il pensait que je me moquais de lui, que nous nous moquions de lui. Le simple fait de prononcer le nom – bien qu’en l’écorchant sur le coup – de son automobile le ravit et suffit à ôter tout doute. L’échange qui s’en suivit sur le vif fut dès alors emprunt de convivialité. Surtout, il manifesta une telle simple fierté de son automobile française sans permis que j’en fus touché. Et mes amis également une fois que je leur rapportai cette péripétie.
Deuxième anecdote. Il y a quelques semaines, alors que je discutais économie avec un ami, celui-ci fut surpris d’apprendre que Mercedes utilise des moteurs Renault pour certaines de ses machines. Il fut plus abasourdi encore lorsque je lui précisai que Mercedes avait même pour les besoins de sa cause utilitaire rebadgé une Kangoo à son effigie. Je me fis aussi un devoir d’ajouter que les échanges de bons procédés entre les deux marques allaient se multiplier à l’avenir. Il fut ainsi rassuré sur la santé de l’industrie automobile française en quelques instants seulement. Mieux, il saisit mieux que Hollande et Merkel réunis autour d’une bière ou convoqués à la table du Conseil d’Etat l’intéressant développement en cours de l’industrie européenne… tout court.
Alors, tout ça pour quoi ? Tout ça pour montrer premièrement qu’en Européen de base, l’industrie (automobile) européenne est bien vivante et que la française n’est pas mal non plus. Cette dernière est même en train de prendre un intéressant tournant. Il suffit de constater le dynamisme des grands constructeurs français (terrible Citroën Cactus à venir, conquérante Alpine « de dans trois ans », spectaculaire classicisme des Peugeot rétabli) associé au foisonnement des initiatives des équipementiers, des constructeurs artisans (de Venturi à FAM Automobiles en passant par Secma donc) pour débuter localement – ici en France – cette rentrée sur une note positive tout en esquivant les tracasseries de l’Etat et des Etats tels qu’il vont mal.
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